Sangana, le mélancolique.
Pour une fois je dois reconnaître que cet artiste, qui a souvent choisi de "raser" les murs tout au long de sa carrière,
a échappé à ma perspicacité. Pourtant il ne m'était pas inconnu, Sangana. Cependant, j'ai toujours eu du mal à identifier son timbre vocal, au milieu de la constelation des jeunes chanteurs lancés
par Nico Kasanda wa Mikalayi après le départ de la bande à Zadio - Chantal Kazadi - pour aller créer l'African Soul. Il aurait du exploser, passer de l'ombre à la lumière, d'autant qu'il était un
excellent auteur-compositeur - je précise que dans la terminologie congolaise, c'est celui qui non seulement imagine les paroles mais donne aussi sa ligne mélodique à une chanson- Donc Sangana
aurait dû accéder au védetariat dès les années 68. mais c'était sans compter avec l'arrivée d'un Josky Kiambukuta, tout feu, tout flamme, dont l'aura écrasait ses collègues. Même Lessa Lassan, que
j'ai déjà évoqué dans ce blog, a du passer son tour. C'est finalement après le départ de Josky pour Continental, que Sangana va, timidement se rapprocher du premier rang, de la ligne d'attaque. Ma
soeur disait qu'il ressemblait plutôt à un "fonctionnaire de commune" qu'à un artiste. mais il était comme çà Sangana.
L'une des premières fois où j'ai pu mettre un visage sur son nom, c'était dans les années 70, grâce à un numéro de la revue Likembe, du groupe Jeune pour Jeune. Il me faudra attendre presque 15 ans, pour le voir sur un écran de télévision, au milieu des années 80.
A l'époque Sangana venait de raliser un tube qui allait marquer les mélomanes kinois, et pour sa promotion, il s'est appuyé sur TéléZaire qui va gracieusement lui offrir un Clip pour sa chanson "KISITA" ou la complainte d'une femme stérile. C'était l'histoire d'une femme qui a longtemps attendu d'avoir un enfant - ici une fille. Et lorsqu'enfin elle peut donner naissance à son enfant, elle doit choisir entre elle et son bébé. L'une des deux ne pouvant survivre à l'autre. Dans cett chanson c'est la femme, qui a choisi de mourir pour laisser son enfant vivre, qui imagine ce que sera le destin de son enfant, une fois qu'elle sera partiz:
"Makila ma ngai Kisita naboyi matelangana
Pema na ngai esuka na mbeto ya monganga
Elili na ngai ekomba, Tata na bana Yeba
Pasi nionso akoyoka, nakoyeba o Keba"
Admirez la rime et la qualité du lingalaclassique de cet auteur que beaucoup de jeunes artistes gagnerait à écouter.
Quant au refrain, il est simplement sublime. Sangana ici habite cette femme Kisita. Son deuil, comme il le raconte, est peut être passé de mode aujourd'hui avec les "catafalques", copié on ne sait d'où. Les congolais mériteraient de revenir à leurs fondamentaux du deuil, avec bougies et rameaux de palmiers
"Moyi makasi bougie ekpela ngai na keyi mopiato
mwinda baweyi po namona nzela nakokende
mandalala na keyi mbote ya suka po tokabwana o
Sanduku eye, mbeto bosombeli ngai napema
Kund'ebembe motuka ya suka ngai nakeyi mopiato
Mayi ya miso etangi feti ya suka po tokabuana o"
Bien sûr que l'on a longtemps présenté Simaro Massiya comme un poète et penseur incontournable, il faudra bien sûr rendre justice à Sangana pour la profondeur et la qualité de ses textes poétiques.
Bien sûr que l'homme et l'artiste sont partis sur la pointe des pieds, en s'excusant presque de nous avoir importuné avec cette dernière chanson. Sangana est mort, selon mes informations dans les mois qui suivront la sortie de ce tube. Ceux qui l'ont connu ont porté le deuil. Dans son quartier on a surement fait l'opération "Poto poto" pour arrondir les recettes des cotisations. peut être qu'un Rochereau, Josky ou Porthos Diongo est passé s'incliner devant sa dépouille, mais je n'ai pas vu une seule image de lui à la télé. J'aimera que nos bloggeurs prennent cette contribution comme un hommage à Sangana Valentin Kutu. J'espère que quelqu'un qui l'a fréquenté pourra nous en dire plus sur lui un de ces quatres. Merci à vous de me faire reécouter ce 45T de Sangana
Muan'a Mangembo
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L'une des premières fois où j'ai pu mettre un visage sur son nom, c'était dans les années 70, grâce à un numéro de la revue Likembe, du groupe Jeune pour Jeune. Il me faudra attendre presque 15 ans, pour le voir sur un écran de télévision, au milieu des années 80.
A l'époque Sangana venait de raliser un tube qui allait marquer les mélomanes kinois, et pour sa promotion, il s'est appuyé sur TéléZaire qui va gracieusement lui offrir un Clip pour sa chanson "KISITA" ou la complainte d'une femme stérile. C'était l'histoire d'une femme qui a longtemps attendu d'avoir un enfant - ici une fille. Et lorsqu'enfin elle peut donner naissance à son enfant, elle doit choisir entre elle et son bébé. L'une des deux ne pouvant survivre à l'autre. Dans cett chanson c'est la femme, qui a choisi de mourir pour laisser son enfant vivre, qui imagine ce que sera le destin de son enfant, une fois qu'elle sera partiz:
"Makila ma ngai Kisita naboyi matelangana
Pema na ngai esuka na mbeto ya monganga
Elili na ngai ekomba, Tata na bana Yeba
Pasi nionso akoyoka, nakoyeba o Keba"
Admirez la rime et la qualité du lingalaclassique de cet auteur que beaucoup de jeunes artistes gagnerait à écouter.
Quant au refrain, il est simplement sublime. Sangana ici habite cette femme Kisita. Son deuil, comme il le raconte, est peut être passé de mode aujourd'hui avec les "catafalques", copié on ne sait d'où. Les congolais mériteraient de revenir à leurs fondamentaux du deuil, avec bougies et rameaux de palmiers
"Moyi makasi bougie ekpela ngai na keyi mopiato
mwinda baweyi po namona nzela nakokende
mandalala na keyi mbote ya suka po tokabwana o
Sanduku eye, mbeto bosombeli ngai napema
Kund'ebembe motuka ya suka ngai nakeyi mopiato
Mayi ya miso etangi feti ya suka po tokabuana o"
Bien sûr que l'on a longtemps présenté Simaro Massiya comme un poète et penseur incontournable, il faudra bien sûr rendre justice à Sangana pour la profondeur et la qualité de ses textes poétiques.
Bien sûr que l'homme et l'artiste sont partis sur la pointe des pieds, en s'excusant presque de nous avoir importuné avec cette dernière chanson. Sangana est mort, selon mes informations dans les mois qui suivront la sortie de ce tube. Ceux qui l'ont connu ont porté le deuil. Dans son quartier on a surement fait l'opération "Poto poto" pour arrondir les recettes des cotisations. peut être qu'un Rochereau, Josky ou Porthos Diongo est passé s'incliner devant sa dépouille, mais je n'ai pas vu une seule image de lui à la télé. J'aimera que nos bloggeurs prennent cette contribution comme un hommage à Sangana Valentin Kutu. J'espère que quelqu'un qui l'a fréquenté pourra nous en dire plus sur lui un de ces quatres. Merci à vous de me faire reécouter ce 45T de Sangana
Muan'a Mangembo
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