A l'intention de Mazemba Nzuanga,
A l'intention de Mazemba Nzuanga,
j'ai lu avec beaucoup d'intérêt vos échanges avec mon aîné Djagas sur Luambo Makiadi Franco. j'imagine que dans la précipitation, certains éléments ont été déplacés. cependant, il me parait
important, pour votre information et nos amis de Mbokamosika, d'apporter des précisions sur Henri Bowane. je précise pour votre gouverne que mes informations recueillies en 1986, en marge du
Jubilé Vieux Paurret, je les ai validé avec le Vieux Moro Manzeku, le grand frère de Dizzy, lui même guitariste émérite.
Qui est Henri Bowane?
Henri Bowane est originaire de l'Equateur. il est le fils d'un costman - Ghanéen ou Togolais et d'une Mungala (Mongo). Il a appris à jouer de la guitare avec son père Costman sur le rythme
"Awalé", une variante de la HILIFE. Henri Bowane a commencé à aggrémenter les festivités dans la ville de Mbandaka déjà dans les années 1945. Et c'est là, au port de Mbandaka que sa route
croisera celle de Wendo Kolosoy, avec qui il va rallier Kinshasa et constituer la première équipe de musiciens des éditions Ngoma de Jéronimidis, dont il deviendra le directeur artistique.aux
éditions Ngoma, il produira le tube Marie Louise qui propulsera Wendo Sor au firmament de la galaxie musicale congolaise naisante.
Bowane en Angola
En tant que directeur artistique de Loningisa, Bowane organisait des tournées aussi à l'intérieur du Congo, que dans les pays limitrophjes comme l'Angola. En 1952/53, il recrute les jeunes de
Watama, le groupe de Dewayon Isenge pour une tournée en Angola. le jeune Franco est de la partie. La tournée, s'éternisant, Bowane choisit de rester en Angola tandis que le reste de son groupe
regagne Kinshasa, où entre temps sont nés les éditions Opika. Véritable golbe trotter, Bowane, restera plusieurs années en Angola avant de revenir à Kinshasa, pour constater que les choses ont
évolué sans lui. Son groupe Loningisa a explosé. Dewayon et sa bande sont allé créer Rock-a-mambo alors que Franco montait l'OK Jazz. mais pendat quelques années, les deux groupes utiliseront
les mêmes artistes pour leurs enregistrements. Ainsi dans Bakule Bakule, lando galo Rossignol chante^à côté des artites d'african Jazz comme Mwamba Déchaud, papa Noèl, Nico et Essous jean
Serge. et on retrouve les mêmes artistes sur les premiers disques de l'OK Jazz, essous jean Serge et lando Vngbo notamment.
On le retrouvera quelques années plus tard au Ghana et au Togo, le pays de ses pères. il y prestera toujours pour des producteurs grecs, comme directeur artistiques. Rochereau l'y croisera lors
d'une de ses tournées, et il me semble que la chanson "Sata" de Diana Nsimba, lui était dédiée.
Henri Bowane produira aussi un 33T de Zaiko au retour d'une tournée en 1977/78 si mes ouvenirs sont bons.
En tout cas, jusqu'à preuve du contraire Henri Bowane n'est pas angolais, même s'il y a vécu de nombreuses années pour cause de "ticket ebunga".
Joseph Pululu
Bonjour,
Je voulais juste apporter une précision sur la mort de Kwamy. Je ne crois pas qu'il soit mort en 1976 comme il est dit, mais certainement plus tard. Car je me souviens qu'il a intégré l'Afrisa
vers 79-80, en même temps que Nico et il y a notamment composé la chanson Linda
Soleil.
Pour moi, son décès doit avoir eu lieu au début des années 80.
:Antoine Nickel :::
@Djamba yahé
Kwamy Munsie est d'origine Bateke.
@Mazemba Nzwanga
Je crois que nous partageons une forme d'amitié dans ce blog,il serait souhaitable si vraiment vous voulez écrire un livre sur la musique congolaise de vous astreindre à une documentation
rigoureuse puisque vous voulez faire oeuvre d'historien. Commencer déjà par consulter ceux qui font autorité en la matière,les ouvrages du général Lonoh,sur ce blog Emmanuel Kandolo et
Joseph Pululu vous aideront . Au total il faut lire et consulter le témoins. Le grand danger qui vous guète c'est l'anachronisme. L'érreur que vous croyez avoir corrigé il faut absolument
en obtenir des précision par exemple en interveawant Jean Serge Essous s'il est encore en vie. Les papiers consacrant la créations de l'Ok Jazz portent sa signature. Il a aujourd'hui
soixante-dix ans passé mais il est le seul à pouvoir le confirmer. Des livres sérieux le cite comme le seul fondateur de l'Ok jazz mais lui explique dans une intervew qu'il a signé les
documents instituant l'Ok Jazz parce que Franco jeune homme de dix-huit ans lui faisait confience. Essous a décélé sur les contrats queiques irrégularités qui ont été
corrigées, comme il maitrisait la langue française,d'où ce crédit que Franco lui a accordé pour s'occuper des démarches administratives concernant la création de l'Ok Jazz. Je crois qu'il
se la jouait modeste,c'est un grandbonhomme Essous.
anaclet
Portrait de Kwamy Munsi Lasitura, "la synthèse"
Natif de la commune de Ngiri Ngiri, ce muteke qui a grandi dans le même quartier que Franco, était réputé pour son esprit vagabond. Il a entamé sa carrière au début des années 60, en même temps
que Lola Djangi Checain et Mulamba Panya "Mujos". Avec ce dernier, il composera un duo qui traversera toute la décennie 60-70, multipliant les expériences artistiques. African Jazz, OK Jazz,
bantous de la Capitale, Révolution, Vévé, malgré le succès phénoménal qu'il a récolté avec l'hymne de la FIKIN "Tomeseni mingi yaka", il n'hésitera pas à quitter encore une fois, un groupe qui
lui a donné l'occasion de rebondir pour Paris. Dans la ville lumière, il sera l'un des sociétaires de l'African team animé par Kallé jeef, Manu dibango, Don Gonzalo, Essous Jean Serge, Edo
Clary Lutula. la facilité déconcertante de l'artiste à s'adapter au style de n'importe quel orchestre lui a valu le surnom de synthèse. Revenu à Kinshasa après son long séjour parisien, c'est
aux côtés de Rochereau que la mort le trouvera, en 1982 après un comeback réussi dans l'Afrisa.
Les duos de Kwamy.
Kwamly s'était fait connaître d'abord à travers son duo avec Mujos Mulamba Panya au sein de l'African Jazz du Grand Kallé, et dans l'african Fiesta de Nico et Rochereau. C'est dans l'Ok Jazz
que Kwamy donnera toute sa dimension de "synthèse", en reconstituant deux nouveaux duos, respectivement avec Franco Luambo Makiadi et Pascal Tabu Rochereau.
En effet, le duo Franco - Kwamy dans Bulundwe est aussi réussi que celui de Rochereau et Kwamy dans Belinda. Grand compositeur, Kwamy ne s'est jamais considéré comme "salarié" de Franco ou
Rochereau. Trsè tôt en effet, il avait compris ce que valait son travail d'artiste. Il s'assurait toujours un statut de collaborateur ce qui lui permettait de partir lorsqu'il n'obtenait pas
satisfaction.
Son écriture était très proche de Franco en ce sens qu'il maniait à la perfection le "mbwakela", la satire. Constat relevé à travers Course au Pouvoir d'abord :
Olobi ngai nanyati liyanzi, yo onyati tonga mon frère
Olingaka nazua té o mpo toyebana bomwana
et dans Faux millionnaire:
"Lokola carnet ya chèque ezali na ngai, ata ko na banque lomeya esila, bango bakoyeba té".
Deux messages mbwakela adressés à Franco, qui ont évidemment trouvés une réponse artistique de la part de MI-Amor Franco. C'était cela la polémique à l'époque: tout était sur "palaki".
Kwamy lde la Patchanga au boléro
Je ne sais pas si l'artiste connaissait l'espagnol mais ces interprétations afro-cubaines étaient des réussites: canta buaso dans l'OK jazz - baila Cubanhella dans l'african Fiesta, sont deux
titres qui mettent en valeur son timbre particulier. mon père disait d'ailleurs que "si Viclong était le roi du boléro, Kwamy était le maître de la patchanga (salsa). je ne connais pas beaucoup
de Boléro chanté par Kwamy, a part "BBB de mon coeur" (Bébé B bébé muasi na ngai, nafandaki pene ya mayi o, n'épai ya laki na mboka ya ruanda).
Il me revient aussi un autre boléro chanté par Kwamy avec l'OK Jazz. La chanson était dédié à la mort de Champagne un des ambianceurs kinois à l'instar de Bosele et Yamba Yamba (si vous
connaissez son vrai nom, n'hésiter pas à le partager). Une tradition kinoise dit du potopoto (kopakola poto poto n'elongi soki moto akufi) trouverait son origine kinoise à l'occasion de son
deuil.
L'expérience Révolution
Ayant fustigé pendant longtemps l'incurie des patrons d'orchestre comme kallé Jeef, Franco ou Rochereau, Kwamy aura l'occasion de se mettre à son tour dans la peau de gestionnaire de groupe. il
Créera en 1968 avec Mujos et le jeune Youlou, l'orchestre Révolution. l'expérience fera long feu puisque son financeur ,Denis ilosono, secrétaire particulier de Mobutu ayant perdu les faveurs
du Grand Léopard, ne pouvait plus les supporter.
Le style Kwamy.
Kwamy n'avait pas de style propre, mais une voix particulière permettant la synthèse des styles Odemba et Fiesta. Bien que naturellement "Loningisa", Kwamy Munsi avait un penchant Fiesta
prononcé. On peut le citer comme l'iun des meilleurs interprètes du style afro-cubain. Il était capable de passer d'une note grave aux aigûes avec une facilité déconcertante, comme on peut le
constater en réécoutant Tomeseni mingi yaka (Tobima
na foire) .
Mwana Mangembo