Ah la belle Epoque du Bouchez
Ah la belle Epoque du Bouchez !
Franco au Sénégal, en 1966, c'était en soit déjà un évènement. Comme nous le rappelle si bien Messager, même sans le 1er Festival des
Arts Nègres, Franco pouvait mettre sens dessus-dessous Dakar "Andakara" . En effet, sa réputation l'avait depuis longtemps précédé à Dakar, grâce à tous les Sinangalé et Sarakoulé, qui ramenaient
chez eux ses microsillons. Ses disques étaient vendu par les marchands ambulants de retour de Kinshasa et Brazzaville. Les sonorités et mélodies de ses chansons étaient si amballants que les
artistes des groupes comme les ambassadeurs du mali et autres groupes de l'Afrique de l'Ouest comme les bembeya Jazz, copieront outrageusement leurs chansons, en les traduisant dans les langues
du cru. Mais Franco était devenue aussi une immense vedette grâce à radio Léopoldville, qui déversait ses chansons par les ondes du sud au Nord de l'afrique.
Peuple débrouillard, les Sénécs (sénégalais des deux congo), appréciaient particulièrement le côté rebelle et autodidacte de Franco dont ils connaissaient le parcours.
Le succès de l'OK Jazz à Dakar était surtout populaire. Si le dakarois a fait un triomphe à la rumba odemba, il n'en fut pas de même des hauts fonctionnaires et politiques, "Mindele ndombe" .
cette "haute" société sénégalaise, formée à paris était plutôt férue de musiqure black américain et du Jazz "saint germain des prés" qu'ils ont découverts pendant leurs années d'études, sinon du
classique Mozart, Chopin. Ceci dit, n, les autorités du sénégal permettront à Franco de communier avec son public. La population de Dakar va faire un triomphe aux boléros, rumba Odemba et au
"Bouchez".
Plus que tout autre artiste, Franco a une référence indiscutable: il a connu la prison coloniale de Ndolo en 1958. Il avait donc une légitimité de résistant au colon qui plaisait énormément à
tous ceux qui magnifiait la culture nègre comme Senghor.
Mwan'a Mangembo