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Publié par Samuel Malonga

De son vrai nom Louis Nsumbu Lengi, s’ajoute ensuite le postnom Makola. Il est plus connu sous les pseudonymes Lengi Lenga et Ya Lengos. Mais d’autres surnoms sont venus s’ajouter notamment Le Duc Lengi Lenga Man, Bébé Hollandais, Claude Montana, Muana Popi, Le Cheval Blanc. Chanteur élégant et danseur de charme, il s’est fait beaucoup parlé de lui dans Zaïko, Langa-Langa. Fils d’un père menuisier et d’une mère au foyer, il se donne lui-même le nom de Lengi Lenga lorsqu’il  embrasse la musique. Il prend ensuite le prénom de Claude étant fanatique du chanteur français Claude François.

 

 

Lengi Lenga est le condisciple d’Evoloko à l’école primaire Saint Gabriel à Yolo, Comme bien des jeunes kinois, il pratique le football. Etant un très bon joueur, il est sociétaire du club Ouragan. Mais très vite après sa fracture, il est tiraillé entre la musique et le football. L’art d’Orphée prend le dessus. Son début dans ce domaine débute à l’école Saint Raphaël où il a Pépé Kalle comme condisciples. Ils créent ensemble un orchestre scolaire nommé Ecomoraph. Ce groupe musical anime toutes les cérémonies et autres fêtes de cet établissement scolaire.

En 1971, c’est l’envol. Le temps est venu pour se lancer dans la musique. Il a 19 ans lorsque sa carrière commence dans Vénus composé par les jeunes de Kauka et de Yolo. Dans cet orchestre fondé par le guitariste Athos, il chante à côté de Bob, Géris et son pote Djunes Mama. Porté par l’aventure, il quitte Vénus momentanément pour jouer dans La Samba, un groupe des jeunes de  Mombele, mais il rentre vite au bercail.

 

L’orchestre Vénus donne quelques concerts dans les bars du quartier. Il a la chance de participer au Concours des jeunes talents organisé au bar Suzanella Maison Blanche. Le groupe gagne la palme d’or en sortant premier. Cette promotion fait sortir Vénus de son concon de Kauka. Cette reconnaissance inattendue donne l’opportunité au groupe d’entrer au studio pour enregistrer la chanson "Narcisse", une composition d’Athos. Quelque temps après, les chanteurs Lengos, Bob et Djunes Mama passent à l’émission télévisée "Chanteurs en herbe" à la Renapec. Vénus ne résiste pas à la conjoncture. Les difficultés financières et de logistique ont eu raison de la témérité de ses membres et emportent le groupe qui disparaît en 1974. Selon son fils Bob, Lengi Lenga y aurait composé la chanson "Munia".

La même année, Thu Zahina se disloque. Gégé Mangaya et quelques amis qui ont fondé l’orchestre Thu Zahina Mopua, font appel à Ya Lengos, Lewis, Antho et Djunes Mama. Outre le bassiste Gégé Mangaya, les autres éléments de cet orchestre sont Thierry Mantuika à la guitare solo, Goby Songolo Lifetu à la guitare rythmique, Ziko Zako à la batterie. Mais la vie de ce groupe n’est que feu de paille. Il se disloque aussi vite qu’il a été créé. Les fondateurs Mangaya et Thierry abandonnent la barque en détresse pour intégrer le TP OK Jazz. Avant de sombrer, Lengi Lenga qui n’est pas rester sans rien faire y a composé "Adam et Eve".

 

Vers la fin de l’année 1974, Zaïko traverse une crise grave avec le départ de quatre grands ténors du groupe notamment Evoloko, Jules Shungu, Mavuela et Bozi . Repéré par Manuaku et avec l’accord de DV Muanda, Lengi Lenga devient sociétaire du Tout choc anti choc Zaïko Langa Langa. Une nouvelle ère commence. Sa voix de velours se confond parfois avec celle de Nyoka Longo. On le remarque dans les chansons "Sandralina" de Bimi, "Niongo ekeseni" de Marie Jo, "Masela" de Matima et "Fonsi" de Zamuangana  chantées par  Ya Lengos. A côté de Zaïko, Lengi Lenga est aussi membre du groupe Les Casques Bleus.

Pendant plusieurs années, il va se faire remarquer par sa voix, son élégance, sa façon de danser et ses belles compositions. Pour accompagner la sortie dans les bacs de la chanson "Dalo", Inter Production System écrivit sur la pochette du disque ce qui suit : « Lengi-Lenga …… Il est la coqueluche de Kinshasa. Les filles lui courent après. Les férus de la bonne musique le portent aux nues. Les teenagers kinois calquent leur habillement sur le sien. Les danseurs …. Et oui, Ya Lengos est un modèle du genre. "Sonzo ! ", c’est lui : des pas de danse qu’il exhibe en virtuose, à la grande satisfaction de ses fans qui se font fort de faire comme leur idole. Avec "Amour Dama", "Coco Zonga", "Ma Coco" et "Nady", Ya Lengos les a gâtés. Du "Sonzo" à gogo. "Kalo" est son nouveau tube à travers lequel il leur crie "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !": une invitation à se dépasser. "Sonzo ma ! " » On se  rappellera aussi de cette soirée dansante au collège Boboto au cours de laquelle Lengi Lenga vola la vedette à Papa Wemba pourtant au faîte de sa gloire. Le cinéma congolais l’a plébiscité avec sa chanson "Muvaro" utilisée dans la musique du film "La vie est belle" de Dieudonné Ngangura et Benoît Lamy. Homme spectacle et excellent danseur, Ya Lengos a formé avec Nyoka Longo un formidable duo dansant.

 

En 1988, Zaïko se scinde en deux groupes distincts portant des noms à la fois semblables et différents : Zaïko Langa-Langa Familial Dei et Zaïko Langa Langa Kolo Mboka. Le premier groupe formé des dissidents se compose de  la quasi majorité des  musiciens arrivés dans les années 1980. Ya Lengos, Bimi, JP Buse, Popolipo, Petit Poisson, Jimmy Yaba, Likinga, Ilo Pablo en font partie. L’autre groupe se compose  plutôt d’un cercle restreint formé des caciques autour Nyoka Longo notamment Zamuangana, Meridjo, Mwaka etc. Entre les deux orchestres qui s’opposent farouchement, la guerre phonographique fait rage. Les deux Zaïko se lancent réciproquement des quolibets.  Mais le temps finit vite par emporter Zaïko Familia Dei miné par plusieurs défections. Jimmy Yaba et Avedila Petit  Poisson rentrent dans Zaïko Nkolo Mboka. Popolipo s’en va rejoindre Koffi Olomide et son Quartier Latin tandis que Bimi Ombale fonde Basilique Loningisa. Le passage de Familia Dei dans le microcosme musical congolais est comparable à celui d’une comète.

Après la dislocation de Zaïko Langa Langa Familia Dei, Ya Lengos reste dans les carreaux pendant un bon bout de temps. Il réussit toutefois à se relever. Ensemble avec les chanteurs Likinga Redo, Ben Nyamabo, Dindo Yogo et Djo Poster Mumbata, il fonde l’orchestre "Boom des As". Les autres éléments du groupe sont :  Shabair et Didas (guitare solo), Mozin et Mick (guitare rythmique), Debero, Yvon et Joe Mass (guitare basse), Wilma (percussion), Papy Nteka (batterie), Guillain et Lipasa (tumba), Hitler Aimedo et Yawu-Yawu (animation), Souzi Kaseya (synthé). Dindo Yogo en Europe ne participe pas à l’enregistrement de l’album "Etat d’urgence" dans lequel Ya Lengos place deux titres.

Lengi Lenga, ancien administrateur de Zaïko Langa-Langa meurt en 1998 alors qu’il s’apprêtait à réintégrer Zaïko de Nyoka Longo qui au moment des faits se trouve à Nairobi. Outre chanter, ce grand admirateur de Tabu Ley bricolait la guitare et excellait en dessin. Amoureux de la lecture et de la philosophie, il passait avec son ami Jimmy Yaba, des heures entières à discuter sur Platon ou Socrate. Lorsqu’il disparaît à 43 ans, il laisse une veuve et sept enfants (3 filles et 4 garçons) nés de différents lits.

 

Lengi Lenga a presté dans sept groupes différents. Il a composé au moins une chanson dans chaque orchestre où il est passé sauf dans l’orchestre "La Samba". Sa discographie non exhaustive se présente de la manière suivante :

VÉNUS : Munia (1973)

THU-ZAHINA MOPUA : Adam et Ève (1974)

ZAÍKO LANGA-LANGA : Makoko (1977), Nadi (1977), Coco zonga (1978), Amour Dama (1980), Belinda (1980), Esese na ngai (1981), Mère Tity (1981), Kamangu (1982). Muvaro (1983), Kanga monoko (1984), Mupepa (1988).

LES CASQUES BLEUS : Micko (1978), Dalo (1978), Masamba (1978), Lolita (1979)

ZAÍKO LANGA-LANGA FAMILIA DEI : Duchesse Lyzieve, Zena, Impératrice Katty, Siclo Code (1996), Hyppo, Ennemi public (S.O.S Tété), Bena, Fafa (papa na Dady).

ALBUMS SOLOS : - Franco présente Lengi-Lenga des Casques Bleus, label VISA 80 : Je t’en prie Omanga,  Matshure, Ami ya papa (1980), Les Casques Bleus (1980) ; Cessez le feu, Le Duc Lengi Lenga Man, label Sans frontières ; Kamata 500 ! Dindo Yogo et Ya Lengos, production Ngwaka (1988)

BOOM DES AS : Vitamine T (1998), Siclo (1998.)

Samuel Malonga

 

Compilation : Macoco. Nadi, Coco zonga, Amour Dama, Esese na ngai, Mupepa, Mère Tity, Kamangu, Kanga monoko, Muvaro, Kalo, Micko.

 

 

 

Comme bonus, nous publions des coupures de journaux tirés de la page Facebook de sa fille Siclo qui les a collectionnées pour rendre vivante la mémoire de son père.

 

 

 

 

 

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