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Publié par Samuel Malonga

L’idylle commence par un rendez-vous, une rencontre parfois fortuite, un regard affectueux ou un sourire aguichant, le tout suivi d’un entretien amical parfumé des propos doux. De cette entrevue s’en suit une déclaration d’amour ou une promesse dont l’aboutissement est le mariage. Les deux tourtereaux vont enfin s’engager à s’unir pour le meilleur et pour le pire. Ce processus anodin n’échappe à personne et plusieurs célébrités ont suivi la même voie. Hormis, peut-être l’alliance matrimoniale de Marcel Lihau et Sophie Kanza, celle des autres n’a pas eu un grand écho à l’époque. Jeunes possédant des qualités conséquentes, ils ont tous fini par se distinguer chacun dans son domaine et figurer parmi les Congolais célèbres. Voici en quelques mots l’histoire de leurs rencontres.

 

EDMOND NZEZA-NLANDU

L’homme est de sang royal. En effet, par son père Jean Nlandu, il est descendant direct du roi Alfonso 1er Nzinga Mvuemba le fils de Nzinga Nkuvu Joao 1er qui a régné dans le  Kongo dia Ntotila au XVe siècle. Encore jeune, Nzela-Nlandu veut devenir prêtre. S’il commence ses études au séminaire de l’île Mbamou, c’est au grand séminaire de Mayidi qu’il fait de brillantes études de philosophie thomiste et de théologie. Il obtient son diplôme en 1949 après huit années de dure labeur. Malheureusement, il tombe gravement malade pendant qu’il se prépare pour entrer à l’université grégorienne de Rome. Après six mois d’hospitalisation, les docteurs l’obligent de renoncer à sa vocation et à son rêve de venir prêtre au grand dam de ses parents, de ses professeurs, de son mentor le prêtre jésuite Joseph van Wing et de son évêque. Mgr Verwimp, vicaire apostolique de Kisantu, voulait effectivement faire de lui son successeur. Nzeza-Nlandu ne poursuivra plus ses études universitaires, ne pourra plus être consacré docteur en Droit canon ni être ordonné prêtre.

 

Ayant quitté les ordres, l’ancien séminariste devrait mener une vie normale et fonder une famille. Le timide jeune homme ayant des difficultés pour aborder les filles, sa famille se décide à lui trouve une fiancée. Deux tentatives échouent. La première fille abordée devrait aller au couvent tandis que la deuxième était déjà proposée à Émile Zola, son compagnon de lutte. La troisième qui accroche à l’hameçon s’appelle Marguerite-Philomène Kinitu. La trentaine passée, Nzeza-Landu l’épouse  en 1954. L’annonce de cette union matrimoniale est faite par le journal Kongo dia Ngunga qu’il a lui-même fondé et dont il est le rédacteur en chef. Une photo du couple est publié dans le mensuel. Edmond et Marguerite auront ensemble douze enfants. Le Président-Fondateur de l’Abako est décédé en 1977 par empoisonnement. N’a-t-il pas ouvertement défié Mobutu en lui disant qu’il ne servait à rien d’imposer l'appellation Zaïre qui n’avait aucune assise historique comparativement à la dénomination Congo ? Son épouse Marguerite-Philomène Kinitu Makengo quasiment dans la nonantaine serait encore en vie.

 

CLÉMENT ZAMENGA

Le futur écrivain est encore élève au collège catholique de Mangembo dans le Manianga lorsqu’il y fait une rencontre décisive, celle d’une jeune fille nommée Cécile Basolana. C’est le coup de foudre. Il l’épouse en 1958. C’est aussi à Mangembo où il a terminé ses études secondaires en 1957 que Zamenga s’initie à l’écriture. Clément et Cécile forment un couple uni, respectueux des normes chrétiennes de mariage monogamique. De son épouse, il dit qu’elle est une femme exceptionnellement courageuse et entreprenante qui l’a encouragé dans toutes ses entreprises.  Les artistes-musiciens dédient des chansons à leurs amours. Pour honorer sa bien-aimée, Zamenga a rassemblé dans un livre épistolaire toutes les lettres qu’il li lui a envoyées lors de ses séjours à l’étranger . Le titre porte le nom de sa dulcinée : Chérie Basso.

 

De cette union sont nés quatre enfants : Françoise Keto (1959), Nicole Nsona (1961), Diasuka (1954) et Martin Zamenga (1968). Après le décès de son mari survenu en juin 2000, Cécile s’est depuis installée en Belgique. Elle vit à Schaerbeek, un arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale.

PAUL MUSHIETE

En 1953, il est second après Thomas Kanza dans l’ordre d’arrivée des étudiants congolais venus en Belgique poursuivre leurs études universitaires. En juillet 1957, Paul Mushiete obtient le grade de licencié en sciences politiques et sociales. Le 3 octobre 1959, il convole en noces avec Claudine van der Elst, une jeune femme belge de 23 ans née à Uccle. L’union conjugale d’un Noir et d’une Blanche n’est pas un fait anodin. Ce premier mariage belgo-congolais est un événement. Bravant tous les préjugés, Paul et Claudine convient leurs amis à fêter leur mariage au cours d'une réception qui se tient au 220 Rue Belliard, haut lieu des rencontres culturelles qui faisait office de représentation de la revue Présence Africaine à Bruxelles. Sont présents tous les amis de première heure notamment Thomas Kanza et José Nussbaumer qui plus tard deviendront ministres de la  République. De ce couple sont nés trois garçons : Olivier, Thierry et Pascal.

 

Paul Mushiete Mahamwe fut un homme cultivé d’une très grande probité morale. Lorsque Mobutu l’envoie en Europe étant Ministre des Finances pour négocier l’achat des locomotives, il renonce à la commission de 30% que les fournisseurs lui proposent. Donnez cet argent aux œuvres de charité dit-il sur le vif. Paul s’en est allé en 1999. Claudine par contre est décédée à Waterloo en mai dernier.

 

MARCEL-ANTOINE LIHAU

En 1955, il est avec Justin-Marie Bomboko, quatrième dans l’ordre d’arrivée des étudiants congolais en Belgique, après Thomas Kanza (1952), Paul Mushiete (1953) et Mario Cardoso (1954). Contrairement à ses amis, Lihau fait des études interdites aux Congolais : le droit. En 1960, il n’a que 29 ans mais déjà détenteur de trois doctorats  (droit, économie et philosophie) obtenus à l’université catholique de Louvain. Cette sommité intellectuelle qui est déjà doyen de la faculté de droit fait la connaissance de la première bachelière du Congo qui deviendra aussi la première Congolaise détentrice d’un diplôme universitaire.

 

Sophie Kanza et Marcel Lihau se marient à Kinshasa, le 26 décembre 1964. Ce mariage mixte entre un jeune Mungala de la tribu Mbuza et une jeune fille Mukongo  du Manianga est rendu possible surtout grâce à l’ouverture d’esprit de mbuta Daniel Kanza, le père de la mariée, qui s’est toujours battu contre les préjugés ethno-tribaux. Ce notable kongo, lui-même diacre protestant n’a pas hésité d’envoyer ses enfants dans des écoles catholiques pour leur instruction. Ensemble, Marcel et Sophie ont eu six filles qui porteront toutes les noms couplés de leurs parents. Elles auront le patronyme Lihau-Nkanza et se prénommeront Elisabeth, Anne, Irène, Catherine, Rachel et Sophie. Suite aux difficultés rencontrées à cause de leurs opinions et convictions politiques, le couple vit souvent séparé.

Lorsque Sophie-Madeleine Nkanza Zala Lusibu meurt le 2 avril 1999, le professeur ne survit pas à la tristesse qui l’a habité. Ne pouvant supporter cette disparition et rongé par l’amertume, Marcel Lihau Ebua Libana la Molengo tire sa révérence une semaine plus tard, le 9 avril 1999 à Boston aux États-Unis.

Samuel Malonga

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L
Bonjour,<br /> Merci cher Sam Malonga pour cet exposé et on s'est rappelé de l'importance des mariages et surtout de leur sens et sa célébration. Aujourd'hui, malgré la crise socio-économique, on se débrouille comme on peut convenir à cette coutume. En attente, bien à vous et salut à notre vaillant Messager.
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L
Excellent travail pour faire connaitre à nos enfants et petits enfants des figures historiques et méritantes de notre pays
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