Marche de l’opposition, brutalité sur mineur
La marche organisée par l’opposition le samedi 20 mai dernier a été émaillée de violences policières graves. Le gouverneur de la ville de Kinshasa a lâché sa police comme des chiens dans une battue de sangliers. Le but avoué était de perturber la manifestation qui au Congo est un droit constitutionnel. Il y a eu tirs à balle réelle, mort d’homme, arrestations, largage de gaz lacrymogène, une journaliste molestée, des blessés, des manifestants battus à coup de bâton. Ciblé, des impacts de balle étaient visibles sur le véhicule de Moïse Katumbi. A-t-il été personnellement visé ? Une autre victime atteinte à l’abdomen a été évacuée dans un état critique. Tout le monde en a eu à son compte. Même les parlementaires n’étaient pas épargnés. Le député provincial Mike Mikebayi, malgré son immunité, avait été arrêté et jeté dans un fourgon de police. Il sera enfin libéré deux heures plus tard. Les forces de l’ordre avaient été secondés dans leur sale besogne par des hommes en civil. Qui sont-ils ?
A côté de la marche de l’opposition, l’autorité urbaine avait aussi autorisé à la même heure deux autres contre-manifestations. Pourtant cette pratique avait en son temps été dénoncée par Félix Tshilombo lui-même (voir ses deux tweets en bas de l’article) alors dans l’opposition. Ces jeunes qui sont une vraie milice à l’instar des sinistres tontons macoutes haïtiens, marchaient allégrement avec leurs armes blanches.
Mais le fait du jour, c’est le lynchage d’un mineur, semble-t-il vendeur d’eau. Cet enfant dont l’âge oscille entre 11 et 13 ans avait concentré sur lui la furie des forces de l’ordre. Ce gamin dont le papa est peut-être chômeur ou un fonctionnaire qui n’a pas vu son salaire depuis des lustres ; cet enfant qui se débrouillait à sa manière pour survivre dans cette ville où la vie est devenue chère et où aller à l’école est un luxe avait été violenté de façon inouïe par des policiers sans état d’âme. il avait été frappé comme un malfrat, trainé par terre comme une marchandise, menacé devant les caméras. Un fait inédit dans l’histoire du Congo post-colonial. Drôle d’Etat de droit !
Même si ce gosse se trouvait au mauvais endroit et au mauvais moment, on se demande bien ce qu’il avait fait pour mériter pareil traitement. Représentait-il à cet âge innocent une quelconque menace pour la survie du pouvoir ? Cette violence gratuite sur mineur avait heurté les consciences. Ces insoutenables images atroces témoignent du calvaire enduré par ce gamin.
Samuel Malonga