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Publié par Samuel Malonga

La génération actuelle le connaît à peine, pourtant l’homme à l’éternelle fine moustache fut un as du ballon rond. Paul Bonga-Bonga a fait parler de lui dans les années 1950 et 1960. Neuf ans durant, il a joué dans la colonie, avant de s’envoler pour la Belgique qui à l’époque est la métropole.

Ses qualités footballistiques ont fait des émules et beaucoup d’admirateurs. L’international Emmanuel Ngenyibungi, champion d’Afrique des nations avec les Léopards en 1968, a pris le nom de Bonga-Bonga comme pseudonyme. Il y a aussi le stade municipal de Barumbu qui porte son nom. Belle reconnaissance pour cette virtuose du ballon rond que ESPN (réseau de la télévision américaine dédié au sport) qualifie de plus grand footballeur africain dont on a jamais entendu parler.

Le 25 avril 2023, Paul Bonga-Bonga va souffler ses 90 bougies. Né le 25 Avril 1933, celui que le public du stade de Sclessin de Liège a adopté a fait honneur au football congolais en Belgique. Après avoir écrit ses belles lettres sur la pelouse du stade roi Baudouin dans le Daring Léo, l’artiste est devenu inséparable de l’histoire du Standard. Surnommé Bopaul et Gonano à Kinshasa, il est devenu Blanchette pour ses fans liégeois. Il n’est pas l’unique Congolais du club rouche. Ses compatriotes, Freddy Mulongo et Nicodème Kabamba, ont ensuite complété la liste des footballeurs venus du Congo Belge.

 

Arrivé à Bruxelles le 23 septembre 1957, il est amené en hélicoptère jusqu’à Liège. Bopaul va donner une nouvelle dimension à sa nouvelle équipe. Son premier match est une rencontre amicale contre le Racing Club de Paris. Il se joue en nocturne car Standard inaugure les installations électriques du stade de Sclessin. Une première ! Les Rouches sont renvoyés à leurs études. Le score de 5 buts à zéro est sans appel. Toutefois, son arrivée porte chance au club qui obtient son tout premier sacre. Comme l’a écrit le journaliste Pierre Bilic : ″Ce n’est sans doute pas un hasard si l‘arrivée de Paul Bonga-Bonga au Standard coïncida avec le véritable grand envol du Standard pour la gloire″. Au sommet de son art, il est désigné dans le XI mondial du World Soccer Magazine en 1962 aux côtés des légendes comme Pelé, Di Stefano, Gento et Puskas. Le milieu du terrain congolais joue au Standard 100 matches officiels dont 7 en coupe d’Europe soit au total 8.962 minutes. Il a marqué 6 buts dont une réalisation en compétition européenne. Il est triple champion de Belgique (1957-1958, 1960-1961 et 1962-1963). 

 

La saison 1963-1964 est celle de l’introduction du professionnalisme. Roger Petit, le président du Standard qui veut rajeunir son équipe pour relever les nouveaux défis se sépare de tous les  joueurs âgés dont Bonga-Bonga. Ce dernier trouve un nouveau club. Le Sporting de Charleroi qui joue en D 2 a énormément besoin de ses services Avec l’arrivée d’un deuxième Congolais en la personne de Muwawa, le pari est gagné. Sacrée championne, l’équipe carolo remonte en première division. Bonga-Bonga va porter le maillot des Zèbres pendant quatre saisons.

 

Les déplacements fréquents entre son domicile bruxellois et Charleroi l’empêchent de continuer à évoluer pour les noir et blanc. Le voilà vite embauché pour la saison 1967-1968 à Tubize, une équipe de seconde division, en tant que joueur-entraîneur.  Premier Congolais à devenir formateur en Belgique, il remporte le titre avec sa nouvelle équipe dès cette première saison. Il joue à Tubize jusqu’en 1970. Se rapprochant de la quarantaine, Bonga-Bonga met fin à sa carrière commencée en 1948 à Léopoldville au Lion d’Or, un club junior non botté dont il a lui-même été le fondateur.

 

Après avoir raccroché et ayant fait ses preuves à l’ AFC Tubize comme coach, il rentre à Kinshasa où il retrouve ses anciens amours. En 1970, il entraîne le Daring son ancien club où jouent plusieurs grands noms du football kinois comme Kidumu, Kakoko, Mampuya Lepère voire ses coéquipiers Kabamba au Standard et Ignace Muwawa à Charleroi. C’est sous son assistance technique que Daring parvient à battre Dragon après neuf années de défaites successives.  

 

Bonga-Bonga a cristallisé tous les regards. Le célèbre n⁰ 10 est aujourd’hui un homme comblé qui a joui de sa passion jusqu’au bout. En 2000, Bopaul fait un tour à Sclessin pour donner le coup d’envoi d’un match et pour inaugurer la loge qui porte son nom. Considéré à juste titre comme une des légendes du club, il est de ce fait intronisé dans le Hall of Fame du Standard à l’instar de tous ces meilleurs joueurs rouches qui par leur talent ont fait vibrer ledit stade.

 

Bonga-Bonga n’a jamais été professionnel. Il a toujours joué comme amateur. L’artiste du ballon rond a compilé en 2013 ses mémoires dans un livre intitulé : ″Le football et ma vie en rouche, du Daring de Léo au Standard de Liège″. L’ancien footballeur est aussi mis à l’honneur dans un nouvel ouvrage paru récemment, ″Toujours Rouche″, qui relate les 125 ans du Standard de Liège, son équipe de toujours.

Samuel Malonga

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D
Petit a petit nous finirons par ecrire une histoire propre avec des telles petites histoires car moi des l ecole primaire j avais appris que les petits ruisseaux font toujours des grandes rivieres j apprend deja beaucoup sur mon vieux BONGA BONGA et demain ca cera le tour de mon vieux le gardien Kibiassi
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S
Toutes mes excuses. C'est une erreur de ma part. Bonga-Bonga est né le 25 avril 1933 et 1923. Messager peut-il corriger cette erreur de frappe?
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S
".... pas en 1923", je voulais dire.
M
Messager (https://www.mbokamosika.com/) le samedi 22 avril 2023 à 11:56 sur Joyeux anniversaire vieux Bopaul<br /> Paul Bonga Bonga est une de rares vieilles gloiresdu football congolaise à avoir pris sa plume pour témoigner sur Mbokamosika. C’est lui qui avait identifier les joueurs de la sélection Kinoise qui s’était rendue en Belgique en 1958.<br /> Nous l’avons personnellement vu à l’œuvre en tant qu’entraîneur du Daring à Kinshasa<br /> Nous lui souhaitons un merveilleux anniversaire<br /> <br /> Messager
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P
Donc, il est encore vivant! Selon un rapport des Nations unies de 2023, seuls 3% des angolais on plus de 65 ans. Je me demande quel en est le pourcentage des congolais.
D
S'il est ne en 1923 donc ce sont les 100 bougies qu'l va souffler.<br /> David M.