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Publié par Samuel Malonga

L’année 1956 est celle qui marque le début d’une belle aventure pour un orchestre qui fera long feu sur l’échiquier musical congolais. Le mercredi 6 juin, en effet, un groupe de jeunes composé des Congolais des deux rives échangent autour d’un projet qui les tient à cœur. Ils sont tous artistes-musiciens. Attablés dans la Maison des Mulâtres, leur discussion porte sur le nom à donner à leur groupe. 

Ces jeunes gens sont affiliés à la maison Loningisa où ils enregistrent des chansons. Germain-Gaston Cassien, voulant faciliter le contact direct entre les artistes-musiciens et les clients de son bar prend contact avec eux.  L’homme veut casser la monotonie des disques qui sont les seuls supports d’ambiance dans les débits de boisson. Il  leur demande de donner chaque week-end des concerts dans son dancing-bar moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes.

 

Décidés de se démarquer de leur situation de simples musiciens de studio, ils veulent devenir des artistes actifs pouvant se produire aussi en public comme dans des bars devant leurs admirateurs. Il faut franchir le Rubicon et passer à l’étape supérieure. Marché conclu ! Les artistes acceptent d'emblée cette offre alléchante. Germain-Gaston Cassien leur ouvre les portes de son débit de boisson appelé Chez Cassien sur Itaga n⁰ 102 au quartier Ruwet dans la commune de Léopoldville. Ils commencent aussitôt à livrer des concerts dans le bar de leur bienfaiteur mais leur groupe ne porte encore aucune dénomination. Outre l’espace pour se produire devant le public, Cassien met aussi des instruments à leur disposition. Ce bar où se produit le groupe est aussi connu sous le sobriquet de OK Bar. Il semble que cette seconde appellation vient des soldats américains qui campent à proximité de Ndolo dans les années 50. Devenus des clients assidus de Chez Cassien, ces boys qui le fréquentent régulièrement disent souvent au propriétaire que son bar est OK.

Dans son livre Rumba on the River, Gary Stewart rapporte une anecdote qui éclaire l’événement majeur qui a marqué cette journée historique pour la chanson congolaise. Ce jour-là, Cassien réussit à produire ses protégés à la Maison des Mulâtres située à la frontière entre la ville habitée par les Blancs et la cité indigène peuplée des Congolais. Dans le courant de l’après-midi de ce mercredi 6 juin 1956, il introduit les artistes-musiciens auprès d’un monsieur qui a le désir ardent de les faire jouer à une fête des cheminots. Le groupe a besoin d’un nom pour pouvoir signer le contrat. Bien qu’étant de l’écurie Loningisa, les artistes-musiciens veulent s’’émanciper d’elle. Selon Essous, ils ont pensé à un nom sous l'impulsion du moment. Ils se sont dit : "Nous jouons dans OK Bar, le nom de notre orchestre sera OK Jazz".  

Mais à côté de cette version de Gary Stewart, deux autres opinions s’opposent quant à la paternité du nom OK Jazz. Armando Brazzos dans un entretien affirme que c’est  ″monsieur Oscar″ lui-même qui leur proposa cette appellation alors qu’ils se cassaient la tête pour  trouver un nom. Par contre, Clément Ossinonde, qui emboîte les pas à Gary Stewart, certifie que c’est plutôt Jean-Serge Essous qui a trouvé mieux d’honorer Cassien pour tout ce qu’il a fait pour le groupe. Dans une interview accordée à Télé Zaïre, Cassien souligne lui-même que l’orchestre est nommé en souvenir de son dancing OK Bar et qu’à l’époque il ne s’appelle pas encore Oscar Kashama. Une autre source affirme que ledit bar était réellement la propriété d’un certain Oscar Kashama mais que ce monsieur n’a réellement jamais existé!

Cassien Germain-Gaston devient officiellement Oscar Kashama selon ses propres dires ″avec la nouvelle politique″ au début des années 70 lorsque les prénoms européens disparaissent au détriment des noms authentiquement congolais. L’homme est entré dans l’histoire musicale congolaise non pas comme un artiste-musicien mais plutôt comme une mascotte car son nom collé au sigle de l’orchestre cher à Luambo Makiadi lui a apporté bonheur.

 

Les ex-Bana Loningisa devenus désormais sociétaires de l’OK Jazz se mettent au travail. Sous la conduite du chef d’orchestre Essous Jean-Serge, le groupe fait sa sortie officielle au Parc De Boeck aujourd’hui Parc du Zoo, le mercredi 20 juin 1956. A côté du célèbre clarinettiste, il y a les guitaristes Luambo Franco, Moniania Roitelet et Loubelo De la Lune, les chanteurs Lando Rossignol et Vicky Longomba, les percussionnistes Saturnin Pandi et Bosuma Dessoin. Entre juin et décembre 1956, l’OK Jazz sort plusieurs titres chez Loningisa notamment La rumba OK et Makambo mayiza mazono de Franco ; Se pamba et Lina d‘Essous ; Bomekaki Rossignol et Tété Rossignol de Lando Rossignol ;  Mado ya sango et Nabosani yo te de Vicky Longomba ; Etali yo et Colette de De la Lune ; Pasi ya boloko et Nini chérie de Pandi.  Si le nom de l'éditeur Loningisa est bien visible sur ces disques, celui de l’orchestre OK Jazz par contre n'est pas mentionné.  L’étiquette de ces 78 tours porte seulement la mention "Exécutée par l’ensemble Vicky-Franco-Esous-Rossignol, contrebasse : Roitelet."

Au demeurant, l’année 1956 est non seulement celle de la fondation de l’orchestre OK Jazz mais aussi celle de son implantation dans le corps musical congolais. Dès le début et malgré ses 17 printemps, Luambo s’affirme bon compositeur et se distingue à la fois par sa maîtrise de la guitare et du chant. Franco se lance ainsi avec fougue sur les traces de ses aînés comme pour relever les grands défis qui l'attendent dans sa  carrière.

Samuel Malonga

Bonjour chers Sam Malonga,Messager et Blondé,


Depuis mon retour, hier soir, j'ai vu cet article très intéressant sur les débuts de l'O k- jazz. Cette histoire est interprétée à peu près des différentes manières et pourtant il y avait des archives de la Sonéca, si on peut les trouver, y compris le livre du Lieutenant- Colonel Michel Lonoh Malangi sur l'Anthologie de la musique congolaise moderne dans lequel l'histoire des musiciens et leurs groupes est bien détaillée.

 Et pour l'O.k- jazz, un autre document très intéressant, qui est une copie conforme des deux documents précités, a été l'interview du feu Kouka Célestin à une station de Brazzaville. Et j'ai oublié le nom de cette station, si c'est possible, au nom de notre blog, vous pouvez vous renseigner à Brazzaville pour retrouver cette interview qui était une émission sur la vie de Kouka Célestin. Et c'était en 2013 ou 2014 au hasard, en cherchant sur Kouka Célestin, sur internet, que j'étais tombé sur cette émission. Et selon Kouka Célestin, ils avaient un groupe à Brazzaville, les compagnons de la joie dont la fonction était de danser lors des fêtes et de bien s'habiller à l'élégance, pour égayer la société. Et la création de l'African- jazz en 1953, par Kallé- jeff, a été un catalyseur, pour eux dont Nganga, Essous, Nino Malapet, Loubelo, Pandi et lui-même Kouka Célestin.

 A la régularité d'interpréter Kallé et l'African- jazz,dont une chanson de Musekiwa Isaac, qu'ils répétaient à chaque fois qu'ils se rencontraient, ils avaient pris goût à la musique. Et un jour, de 1954, c'était un miracle pour eux, Kallé et l'African- jazz étaient programmés pour un concert chez Faignond à Brazzaville! Et ils étaient tous allés voir Kallé et son orchestre, car, de Kallé, ils ne l'entendaient qu'à la radio, à la phono sur disques ou dans les journaux, mais, par manque de moyens de paiements, ils n'étaient pas entrés et ils étaient à l'extérieur sur les murs ou sur les arbres et ils avaient quand même vu Kallé, quoique de loin, d'où leur satisfaction. C'est en 1955 qu'ils avaient demandé à monsieur Faignond de faire part à Kallé, s'il sera de passage, qu'ils aimeraient le rencontrer.

Et ils avaient monté un orchestre du nom de Négro- jazz. En 1955,lors d'un passage à Brazzaville, monsieur Faignond avait présenté tout ce groupe à Kallé. A un essai, sur l'interprétation des chansons de l'African- jazz, Kallé était étonné de voir comment le groupe l'interprétait à la ligne et il leur avait apporté quelques réglages. Cette fois-là, au concert de l'African- jazz, le Négro- jazz avait fait la levée des rideaux ou chauffer l'espace avant l'entrée en scène de Kallé. C'est de cette rencontre que Kallé va inviter le Négro- jazz à venir se produire à Léopoldville, en 1955. Leur arrivée à Léopoldville s'était bien passée et ils avaient entrepris à revenir chaque week-end jusqu'à ce qu'ils avaient trouvé un patron d'un bar auprès duquel ils allaient avoir un contrat pour être en résidence à Léopoldville. De leur contrat, habitant à Léopoldville depuis quelques mois seulement, leur patron décède en 1955 et ils devaient regagner Brazzaville avec regrets. En 1956,le Négro- jazz était de retour à Léopoldville, avec le sentiment d'y résider.

 C'est la rencontre avec O.k-Bar, dont le patron Omer Kashama avait accepté de leur signer le contrat par association en leur demandant, comme le Négro- jazz allait devenir un orchestre de ce Bar, d'enlever le nom de Négro pour le remplacer par O.k- jazz. De O.k- Bar, Rochereau, dans une interview, disait comment, étant écolier il passait à côté de ce Bar, qui était à l'origine de l'O.k- jazz, où il y avaient des baffles qui diffusaient de la musique. D'où vient le mot ou l'abréviation O.k qui est devenu une interjection? Ce mot anglo-américain, devenu une expression qui signifie ça va bien, ce à quoi on s'attendait ou ça devait être bien comme tel, trouve son origine lors de la guerre de sécession aux Etats-unis, 1861-1864, quand les bataillons des nordistes allaient affronter les sudistes dans leurs territoires et, dès leur retour au P.C, il y avait une comptabilité pour savoir combien des soldats restent des bataillons? Chaque bataillon où il n'y avait pas des morts, il était noté zero killed en abréviation c'était 0.k et c'était une bonne nouvelle, comme on espérait et on était d'accord d'où cette expression était née d'origine militaire.

Mais lors de la 1ère guerre mondiale quand les Etats-Unis étaient venus en Europe, en1916-1918, cette expression n'était pas utilisée. Mais lors de la seconde guerre mondiale, 1940-45, et vous aviez bien parlé du Congo, dans des entretiens de Roosevelt et Churchill ,quant à son apport dans cette guerre. Le Congo avait livré en grandes quantités du cuivre et ses dérivés, zinc, étain, plomb, fer, caoutchouc et autres pour la fabrication des matériels de guerre afin de vaincre le régime Hitlérien mais on parle plus des deux bombes d'Hiroshima et de Nagasaki! Des documents attestent que grâce au Congo il y a eu un tournant dans cette guerre car pus de la moitié des minerais étaient issus du Congo belge. D'où la présence des soldats américains au Congo pour s'assurer de l'approvisionnement de ces minerais tant que le moment était dramatique. Et c'est la réapparition de l'expression" O.k" du fait que l'opération d'acheminement des minerais se déroulait comme ils s'y attendaient. Cette expression a eu des échos dans la cité, le Congo a été un des territoires où cette expression a eu un retentissement , et vous savez comment les congolais transforment certaines expressions telles que quand les yankees étaient allés battre les indiens dans leur camp de Fort-Yuma! Et c'est de cette expression que la fantaisie de l'abréviation"Omer Kashama" s'est alliée pour rimer avec O.k! Enfin , revenons à cet orchestre du Bar où Franco n'était pas encore membre.

Tous ceux qui étaient venus de Brazzaville plus Brazzos et Desoin évoluaient dans l'O.k-jazz sous l'autorité de leur patron. Et Kouka, qui logeait avec Nganga, dit que ça faisait presque deux mois que Nganga sortait chaque matin,lui étant resté endormi, pour revenir à midi et, bien que Nganga avait une famille à Léopoldville, il trouvait ça très calculé et il était décidé de lui demander où il partait chaque matin! Le jour où il a voulu lui demander c'est le moment que Nganga lui annonce la bonne nouvelle qu'on cherche un musicien, alto ou baryton, aux éditions Loningisa pour accompagner un jeune de 18 ans et c'était en 1956! Et Kouka de s'étonner en lui disant que : Donc, en plus de notre orchestre, chaque matin, tu sors pour aller travailler! Et le lendemain matin il devait l'emmener pour qu'il aille signer son contrat. Le jour j, lorsqu'ils arrivent au studio Loningisa, Kouka etait étonné de trouver Essous, Nino Malapet, Pandi, Loubelo les mêmes avec lesquels ils sont dans l'O.k- jazz! Et comment expliquer cette absence de communication envers Kouka? Les journalistes de cette station n'avaient pas relevé cette anomalie pour lui poser la question! De sa surprise de rencontrer ses camarades musiciens, qui étaient venus accompagner le jeune protégé de Papadimitriou, une autre surprise s'abattait sur lui quand il entendit quelqu'un l'interpellait violemment en lingala que / Yo nde to zali ko luka!

Ce qui veut dire que c'est toi que nous cherchons! Kouka faillit se disputer avec le jeune homme et Nganga intervint pour lui dire que c'est le jeune homme pour lequel ils sont employés pour l'accompagner et c'était bien Franco. Il était seulement impatient dans l'attente d'un complément des musiciens pour l'accompagner. Mais rien n'était précisé comment les Nganga, Essous et autres étaient recrutés pour venir accompagner Franco car seul , Franco était le poulain de Papadimitriou. Avaient-ils répondu à une annonce ou c'était Kallé qui les avaient mis en contact avec Papadimitriou? De ce matin-là c'était le clerc Longomba qui était arrivé, à son poste, pour enregistrer Kouka et lui faire signer son contrat. Et le patron Papadimitriou était aussi arrivé pour voir le groupe des accompagnateurs au complet car il fallait tout reprendre à zéro avec l'arrivée de Kouka. A la période, après l'accompagnement au studio pour Franco, Nganga Essous, Nino Malapet,Loubelo,Kouka et Pandi prestaient dans l'O.k- jazz le soir. Et ce sont eux qui avaient fait part à leur patron, Omer Kashama, qu'ils avaient fait connaissance d'un jeune génie de la guitare, du nom de Franco de 18 ans tant qu'eux étaient âgés de 23 à 25 ans. Et leur patron avait dit que tant que ce jeune pourrait rapporter des moyens dans le groupe, il serait le bienvenu. Et il était accepté par le patron, tout en étant aussi le protégé de Papadimitriou. Ils gagnaient beaucoup des deux côtés. Enfin, deux ou trois mois après l'entrée de Franco dans l'O.k- jazz, le patron meurt en 1956! Et, de cette station de Brazzaville ,

ils n'avaient pas demandé à Kouka de quoi le patron Omer Kashama était mort ni la date ?Même à la fin de vie de Nganga, jamais on ne lui avait pas demandé de quoi leur patron était mort ? dans les journaux, depuis les années 60-70, et quand on parle de l'O.k- jazz on ne dit jamais de quoi était mort le patron Omer Kashama en 1956! C'est à la mort de leur patron, alors que l'orchestre allait se disloquer, que Franco propose qu'ils gardent cet orchestre en souvenir de leur patron et tout le monde était d'accord bien que c'étaient ses aînés! Mais Essous attira leur attention pour leur dire que le patron Omer Kashama est mort sans avoir laissé de testament et le nom de O.K fait partie de ses initiales qu'ils allaient avoir des problèmes avec l'administration. Après une heure de silence c'est Nganga qui donne l'idée que O.K peut être appelé Orchestre de Kinshasa. Et c'était la trouvaille car l'orchestre commençait à être connu et changer de nom le maintiendrait dans une sorte d'anonymat. Et le Bar était fermé à la mort du patron. Et leur sortie avait bien eu lieu sous le nom de O.k- jazz , Orchestre de kinshasa- jazz. Et le monsieur qu'on voit peut être de la famille du patron Omer Kashama, on dit qu'il était mûlatre,et ce monsieur a déjà parlé de Nico dans une vidéo. Et, de l'O.k- jazz, en 1957, Essous, Nino Malapet et Pandi ,sous l'invitation de Kallé et Bowané ,pour les accompagner, étaient partis chez Esengo et ils étaient bien payés à tel point qu'ils n'étaient retournés dans l'O.K- jazz. Voici ce que Kouka avait dit à cette station de Brazzaville et je souhaite que vous cherchiez cette interview. Donc, en récapitulation, on peut dire qu'il y a eu l'O.K- jazz en deux phases, la 1ère sous le patron Omer Kashama et la 2è après la mort du patron Omer Kashama et devenu Orchestre de Kinshasa. Et bien à vous.

Lend Nyanguila

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B
Je m'excuse de sortir complètement du sujet mais est-ce que quelqu'un pourrait bien m'aider avec l'histoirique de ce dancing-bar : le Café-Rio qu'on trouvait sur Renkin aujourd'hui Matonge... Tabu ley en a parlé dans une de ses chansons éponyme... Je voudrais connaître la date de sa création, ce qu'elle est devenue aujourd'hui ainsi que sa localisation exacte car j'ai du mal à les distinguer dans ma tête au célèbre vis-à-vis qui se trouvait à peu prés au même endroit... MERCI !
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C
Merci. A l'auteur de l'article. Merci aux contributeurs. Y a-t-il quelqu'un capable de retrouver l'émission "Culture et Arts" de Nkieri Ngunia Wawa au cours de laquelle Luambo avait évoqué la naissance de l'orchestre OK Jazz?
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M
C.Kim<br /> Salut. Je suis en train de regrouper quelques archives sonores sur Franco. A bientôt.<br /> <br /> Messager
M
Mon cher Lend,<br /> L’histoire de la naissance de l’OK-Jazz en deux périodes, c’est-à-dire avec les Brazzavillois au départ, et après leur départ du groupe en 1956 a été largement racontée sur ce blog, y compris à travers les éléments sonores du doyen Clément Ossinondé. Ces différentes versions corroborent pratiquement la version de notre ami Samuel Malonga. Le grand souci pour nous est qu’on ne se donne plus la peine de relire les publications antérieures.<br /> Les extraits de la « Musique Congolaise moderne du 20ème siècle », de Mfumu Fylla Saint-Eudes sur la naissance de l’OK-Jazz sont encore consultables sur notre site.<br /> <br /> Messager
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L
Bonjour et merci beaucoup cher Messager,<br /> Vous avez bien fait d'avoir ajouter mon commentaire sous le bon travail de Sam Malonga. Merci aussi de m'avoir complété en précisant le nom du Lieutenant- Colonel Lonoh, fidèle et complice de Mobutu, dont le nom m'était en confusion avec ce d'Ilonso! En j'ai fait ce commentaire tardivement avec la fatigue et vous m'avez bien corrigé et encadré dans la mise en texte. Je ne savais pas que le Lieutenant- Colonel Lonoh n'est plus de ce monde! De lui, Euloge Boissonnade dit, dans son livre du mal zaïrois, de retour de Suisse avec Mobutu,en1964, de passage à Bruxelles, en lèche vitrines, il demanda à Mobutu s'il pouvait refaire son exploit de 1960 en neutralisant les politiciens? Et Mobutu lui avait retorqué que : Est- ce que la population serait favorable à cet acte révolutionnaire? A son absence de répondre, Mobutu lui dit de choisir, pour l'achat, deux disques de musique militaire belge. Et c'étaient ces sons martiaux qui avaient annoncé et accompagné l'annonce du coup d'Etat et la prise de pouvoir de Mobutu. Michel Lonoh, originaire aussi du Lac, était passionné de musique comme Denis Ilonso mais ils n'avaient pas les mêmes méthodes quant à influencer notre musique. Michel Lonoh était observateur, analyste et notait mais Denis Ilonso était entremetteur. En fait, la musique congolaise est vraiment riche et le monde le reconnait, quoique sa promotion n'est pas bien assurée de par ce monde, mais son histoire est quelques fois mal contée. Le grand kallé, quand il était le président de la sonéca en 1975, voulait bâtir une sorte de bibliothèque pour que l'histoire soit bien écrite et conservée mais,..! Enfin, on intervient pour faire des compléments d'informations si on les a eues de bonnes sources. A une époque, on eu, au Congo, des patrons de Bars et propriétaires ou patrons d'orchestres à l'image d'Omer Kashama, Tshibangu ou autres,... Et le dernier me semble celui de Suzanella- Maison blanche avec le kossa- Kossa. Et la fantaisie fait souvent partie de l'imaginaire congolais comme Omer Kashama avait pu rimer l'abréviation de son nom avec O.K. Dans le récit du cinéma quand les yankees, gendarmes fédéraux, étaient partis battre les indiens dans leur fief, du Fort- Yuma, les congolais avaient interprété cette scène à leur façon en qualifiant ce qui signifiait Yankee ou Yuma. De même, quand Kamehre a été arrêté à Makala, l'arrêt de Bus situé à côté de la prison a été appelé arrêt Kamehre! Enfin, l'humour et la fantaisie des congolais sont aussi riches. En attente, bien à vous.
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L
Bonjour chers Sam Malonga,Messager et Blondé,<br /> Depuis mon retour, hier soir, j'ai vu cet article très intéressant sur les débuts de l'O k- jazz. Cette histoire est interprétée à peu près des différentes manières et pourtant il y avaient des archives de la Sonéca, si on peut les trouver, y compris le livre du Lieutenant- colonel Denis, Lonsono ou Ilonso, sur l'Anthologie de la musique congolaise moderne dans lequel l'histoire des musiciens et leurs groupes est bien détaillée. Et pour l'O.k- jazz, un autre document très intéressant, qui est une copie conforme des deux documents précités, a été l'interview du feu Kouka Célestin à une station de Brazzaville. Et j'ai oublié le nom de cette station, si c'est possible, au nom de notre blog, vous pouvez vous renseigner à Brazzaville pour retrouver cette interview qui était une émission sur la vie de Kouka Célestin. Et c'était en 2013 ou 2014 au hasard, en cherchant sur Kouka Célestin, sur internet, que j'étais tombé sur cette émission. Et selon Kouka Célestin, ils avaient un groupe à Brazzaville, les compagnons de la joie dont la fonction était de danser lors des fêtes et de bien s'habiller à l'élégance, pour égayer la société. Et la création de l'African- jazz en 1953, par Kallé- jeff, a été un catalyseur, pour eux dont Nganga, Essous, Nino Malapet, Loubelo, Pandi et lui-même Kouka Célestin. A la régularité d'interpréter Kallé et l'African- jazz,dont une chanson de Musekiwa Isaac, qu'ils répétaient à chaque fois qu'ils se rencontraient, ils avaient pris goût à la musique. Et un jour, de 1954, c'était un miracle pour eux, Kallé et l'African- jazz étaient programmés pour un concert chez Faignond à Brazzaville! Et ils étaient tous allés voir Kallé et son orchestre, car, de Kallé, ils ne l'entendaient qu'à la radio, à la phono sur disques ou dans les journaux, mais, par manque de moyens de paiements, ils n'étaient pas entrés et ils étaient à l'extérieur sur les murs ou sur les arbres et ils avaient quand même vu Kallé, quoique de loin, d'où leur satisfaction. C'est en 1955 qu'ils avaient demandé à monsieur Faignond de faire part à Kallé, s'il sera de passage, qu'ils aimeraient le rencontrer. Et ils avaient monté un orchestre du nom de Négro- jazz. En 1955,lors d'un passage à Brazzaville, monsieur Faignond avait présenté tout ce groupe à Kallé. A un essai, sur l'interprétation des chansons de l'African- jazz, Kallé était étonné de voir comment le groupe l'interprétait à la ligne et il leur avait apporté quelques réglages. Cette fois-là, au concert de l'African- jazz, le Négro- jazz avait fait la levée des rideaux ou chauffer l'espace avant l'entrée en scène de Kallé. C'est de cette rencontre que Kallé va inviter le Négro- jazz à venir se produire à Léopoldville, en 1955. Leur arrivée à Léopoldville s'était bien passée et ils avaient entrepris à revenir chaque week-end jusqu'à ce qu'ils avaient trouvé un patron d'un bar auprès duquel ils allaient avoir un contrat pour être en résidence à Léopoldville. De leur contrat, habitant à Léopoldville depuis quelques mois seulement, leur patron décède en 1955 et ils devaient regagner Brazzaville avec regrets. En 1956,le Négro- jazz était de retour à Léopoldville, avec le sentiment d'y résider. C'est la rencontre avec O.k-Bar, dont le patron Omer Kashama avait accepté de leur signer le contrat par association en leur demandant, comme le Négro- jazz allait devenir un orchestre de ce Bar, d'enlever le nom de Négro pour le remplacer par O.k- jazz. De O.k- Bar, Rochereau, dans une interview, disait comment, étant écolier il passait à côté de ce Bar, qui était à l'origine de l'O.k- jazz, où il y avaient des baffles qui diffusaient de la musique. D'où vient le mot ou l'abréviation O.k qui est devenu une interjection? Ce mot anglo-américain, devenu une expression qui signifie ça va bien, ce à quoi on s'attendait ou ça devait être bien comme tel, trouve son origine lors de la guerre de sécession aux Etats-unis, 1861-1864, quand les bataillons des nordistes allaient affronter les sudistes dans leurs territoires et, dès leur retour au P.C, il y avait une comptabilité pour savoir combien des soldats restent des bataillons? Chaque bataillon où il n'y avait pas des morts, il était noté zero killed en abréviation c'était 0.k et c'était une bonne nouvelle, comme on espérait et on était d'accord d'où cette expression était née d'origine militaire. Mais lors de la 1ère guerre mondiale quand les Etats-Unis étaient venus en Europe, en1916-1918, cette expression n'était pas utilisée. Mais lors de la seconde guerre mondiale, 1940-45, et vous aviez bien parlé du Congo, dans des entretiens de Roosevelt et Churchill ,quant à son apport dans cette guerre. Le Congo avait livré en grandes quantités du cuivre et ses dérivés, zinc, étain, plomb, fer, caoutchouc et autres pour la fabrication des matériels de guerre afin de vaincre le régime Hitlérien mais on parle plus des deux bombes d'Hiroshima et de Nagasaki! Des documents attestent que grâce au Congo il y a eu un tournant dans cette guerre car pus de la moitié des minerais étaient issus du Congo belge. D'où la présence des soldats américains au Congo pour s'assurer de l'approvisionnement de ces minerais tant que le moment était dramatique. Et c'est la réapparition de l'expression" O.k" du fait que l'opération d'acheminement des minerais se déroulait comme ils s'y attendaient. Cette expression a eu des échos dans la cité, le Congo a été un des territoires où cette expression a eu un retentissement ,et vous savez comment les congolais transforment certaines expressions telles que quand les yankees étaient allés battre les indiens dans leur camp de Fort-Yuma! Et c'est de cette expression que la fantaisie de l'abréviation"Omer Kashama" s'est alliée pour rimer avec O.k! Enfin ,revenons à cet orchestre du Bar où Franco n'était pas encore membre. Tous ceux qui étaient venus de Brazzaville plus Brazzos et Desoin évoluaient dans l'O.k-jazz sous l'autorité de leur patron. Et Kouka, qui logeait avec Nganga, dit que ça faisait presque deux mois que Nganga sortait chaque matin,lui étant resté endormi, pour revenir à midi et, bien que Nganga avait une famille à Léopoldville, il trouvait ça très calculé et il était décidé de lui demander où il partait chaque matin! Le jour où il a voulu lui demander c'est le moment que Nganga lui annonce la bonne nouvelle qu'on cherche un musicien, alto ou baryton, aux éditions Loningisa pour accompagner un jeune de 18 ans et c'était en 1956! Et Kouka de s'étonner en lui disant que : Donc, en plus de notre orchestre, chaque matin, tu sors pour aller travailler! Et le lendemain matin il devait l'emmener pour qu'il aille signer son contrat. Le jour j, lorsqu'ils arrivent au studio Loningisa, Kouka etait étonné de trouver Essous, Nino Malapet, Pandi, Loubelo les mêmes avec lesquels ils sont dans l'O.k- jazz! Et comment expliquer cette absence de communication envers Kouka? Les journalistes de cette station n'avaient pas relevé cette anomalie pour lui poser la question! De sa surprise de rencontrer ses camarades musiciens, qui étaient venus accompagner le jeune protégé de Papadimitriou, une autre surprise s'abattait sur lui quand il entendit quelqu'un l'interpellait violemment en lingala que / Yo nde to zali ko luka! Ce qui veut dire que c'est toi que nous cherchons! Kouka faillit se disputer avec le jeune homme et Nganga intervint pour lui dire que c'est le jeune homme pour lequel ils sont employés pour l'accompagner et c'était bien Franco. Il était seulement impatient dans l'attente d'un complément des musiciens pour l'accompagner. Mais rien n'était précisé comment les Nganga, Essous et autres étaient recrutés pour venir accompagner Franco car seul , Franco était le poulain de Papadimitriou. Avaient-ils répondu à une annonce ou c'était Kallé qui les avaient mis en contact avec Papadimitriou? De ce matin-là c'était le clerc Longomba qui était arrivé, à son poste, pour enregistrer Kouka et lui faire signer son contrat. Et le patron Papadimitriou était aussi arrivé pour voir le groupe des accompagnateurs au complet car il fallait tout reprendre à zéro avec l'arrivée de Kouka. A la période, après l'accompagnement au studio pour Franco, Nganga Essous, Nino Malapet,Loubelo,Kouka et Pandi prestaient dans l'O.k- jazz le soir. Et ce sont eux qui avaient fait part à leur patron, Omer Kashama, qu'ils avaient fait connaissance d'un jeune génie de la guitare, du nom de Franco de 18 ans tant qu'eux étaient âgés de 23 à 25 ans. Et leur patron avait dit que tant que ce jeune pourrait rapporter des moyens dans le groupe, il serait le bienvenu. Et il était accepté par le patron, tout en étant aussi le protégé de Papadimitriou. Ils gagnaient beaucoup des deux côtés. Enfin, deux ou trois mois après l'entrée de Franco dans l'O.k- jazz, le patron meurt en 1956! Et, de cette station de Brazzaville ,ils n'avaient pas demandé à Kouka de quoi le patron Omer Kashama était mort ni la date ?Même à la fin de vie de Nganga, jamais on ne lui avait pas demandé de quoi leur patron était mort ? dans les journaux, depuis les années 60-70, et quand on parle de l'O.k- jazz on ne dit jamais de quoi était mort le patron Omer Kashama en 1956! C'est à la mort de leur patron, alors que l'orchestre allait se disloquer, que Franco propose qu'ils gardent cet orchestre en souvenir de leur patron et tout le monde était d'accord bien que c'étaient ses aînés! Mais Essous attira leur attention pour leur dire que le patron Omer Kashama est mort sans avoir laissé de testament et le nom de O.K fait partie de ses initiales qu'ils allaient avoir des problèmes avec l'administration. Après une heure de silence c'est Nganga qui donne l'idée que O.K peut être appelé Orchestre de Kinshasa. Et c'était la trouvaille car l'orchestre commençait à être connu et changer de nom le maintiendrait dans une sorte d'anonymat. Et le Bar était fermé à la mort du patron. Et leur sortie avait bien eu lieu sous le nom de O.k- jazz , Orchestre de kinshasa- jazz. Et le monsieur qu'on voit peut être de la famille du patron Omer Kashama, on dit qu'il était mûlatre,et ce monsieur a déjà parlé de Nico dans une vidéo. Et, de l'O.k- jazz, en 1957, Essous, Nino Malapet et Pandi ,sous l'invitation de Kallé et Bowané ,pour les accompagner, étaient partis chez Esengo et ils étaient bien payés à tel point qu'ils n'étaient retournés dans l'O.K- jazz. Voici ce que Kouka avait dit à cette station de Brazzaville et je souhaite que vous cherchiez cette interview. Donc, en récapitulation, on peut dire qu'il y a eu l'O.K- jazz en deux phases, la 1ère sous le patron Omer Kashama et la 2è après la mort du patron Omer Kashama et devenu Orchestre de Kinshasa. Et bien à vous.
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M
Cher Lend<br /> Il s'agit du feu Lieutenant-Colonel Michel Lonoh. Celui qui avait lu le communiqué annonçant la prise de pouvoir par Mobutu le 25 nov 1965. Son livre est une référence sur l'histoire de la musique congolaise moderne. J'ai ajouté votre commentaire en bas de l'article de Samuel Malonga<br /> Messager<br />
K
Bonjour monsieur SAM. En tout cas merci pour toutes les informations contenues dans votre article. Seulement sa fin m'a laissé sur ma faim. En fait je m'attendais à ce que vous nous dites comment Franco est devenu le leader et chef d'orchestre de l'O.K. Jazz alors que si j'ai bien compris ce que vous avez écrit c'est Jean-Serge Essous qui dirigeait cet ensemble.
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S
Essous est chef d'orchestre à la fondation du groupe en juin 1956. Mais six mois plus tard soit en décembre, Il quitte le bateau ensemble avec quelques autres artistes. C'est après son départ que Franco prends la direstcion de l'OK Jazz.. pour toujours.
M
Ces chansons de l’OK-Jazz 1956-’57 passaient en boucle sur les ondes des deux radios de la Région, à savoir La RTNC (Kinshasa) et La Voix de la Révolution (Brazzaville) . C’est en les réécoutant à travers la compilation réalisée par notre ami Samuel Malonga que je suis rendu compte que ces œuvres font partie de notre mémoire collective.<br /> <br /> Messager
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L
Bonjour et merci chers Messager et Sam Malonga, <br /> Bien rédigée et il y a des précisions à apporter. Bien à vous.