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Publié par George Omondi

LOKASSA YA M'BONGO MAL EN POINT!

Lorsque l'on parle de grands guitaristes rythmiques dans la rumba congolaise, le nom de Lokassa figure parmi les premiers. Je parle de noms tels que, Charles Déchaud Mwamba, Casino Casimir Mutshipule, Pierre Monongi Mpia aka Porthos, Bopol Mansiamina, Léon Bombolo aka Bohlen, Lutumba Simaro, Vata Mombasa, Lele Nsudi, et d'autres.

Né en 1946, le jeune  Lokassa Kasia Denis a commencé sa carrière musicale au sein de l'Orchestre Diamant Bleu au milieu des années 60 avec des musiciens comme Guvano Vangu, Réné Moreno Mosengwo, Jean Trompette (Nzenze) Germain Lusamba, etc. Il a évolué dans un grand orchestre - African Fiesta National en 1968, formant un formidable quartet de guitares avec Jean Pierre Attel Mbumba en solo, Futu Augustine (Faugus Izeidi), le grand mi-solo et Joseph Mwena à la contrebasse. Les chansons qui viennent à l'esprit avec cette formation sont : Christina, Bonane na Noel, Kimakango Mpe Libala, Mokitani Ya Wendo, etc.

Il y a eu plusieurs changements de personnel au sein du groupe, au gré des auditions et des sorties, mais Lokassa est resté en place, pendant dix ans. Au début et au milieu des années 70, il fait équipe avec Michelino sur de nombreuses chansons, dont la mémorable "Kaful Mayay" de 1973. En 1978, il quitte Afrisa International aux côtés de Ringo Moya pour faire équipe avec Sam Mangwana en Afrique de l'Ouest pour le projet African All Stars. Il s'installe à Paris au début des années 80 et devient l'un des guitaristes de session les plus recherchés dans le style Up-tempo Soukous. A la fin des années 80, il forme Soukous Stars, où ses prouesses deviennent de plus en plus profondes.

Dans l'ère Soukous, il est sans doute le meilleur guitariste rythmique.

Au sein de Soukous Stars, il forme une Attaque Bazooka avec Dally Kimoko en solo et Ngouma Lokito à la basse, produisant de grands succès. Cette formation en trio fera également du travail de session ensemble. Mes meilleures chansons produites par cette  attaque dans cet ordre sont : Amour Perdu - Nyboma, Tobina - Dally Kimoko, Masola - Nyboma et Nina – Nyboma.

Lokassa, n'est pas en forme depuis quelques mois et est hospitalisé. Mekanisi Modero me dit qu'il a subi une légère attaque cérébrale qui l'a rendu incapable de parler, mais il peut lire et écrire et son état est stable.

Je souhaite un prompt rétablissement au magicien du rythme.

 

George Omondi

Naiobi, Kenya.

Traduit par Messager

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P
J’ose affirmer que la culture des cris et «lancements», peut-être moins celle des mabanga exagérées qui exaltent n’importe qui parmi les mélomanes, a contribué à faire connaître les noms des instrumentistes. La première fois que j’ai entendu parler de Lokasa ya Mbongo, c’était par les cris de l’African All Stars. L’attaque-chant de Zaïko Langa Langa de tous les temps a aussi beaucoup contribué à faire connaître leurs instrumentistes derrière les micros. Quand un saxo retentit dans une chanson de Lipua-Lipua et qu’un chanteur dit «O Benazo !», nous savons automatiquement qu’on nous donne le nom de la personne qui joue l’instrument. Si Sam Mangwana n’avait pas dit dans Faute ya Commerçant «Loway kolela te», moi, à partir de mon internat en brousse, je ne saurais même pas que Déesse Empompo était dans l’OK Jazz. Ce ne serait que les gens qui vivaient dans les mêmes quartiers que ces musiciens qui l’auraient su. Les chanteurs de Kiam ne cessaient de lancer «O Lele, lakisa bango, Lele». C’est comme ça que j’ai connu le nom de cet accompagnateur (qui n’en était pas un, puisqu’il chantait lui-même avec sa guitare, au lieu de se limiter à accompagner et marquer le rythme, tel Mpia Porthos ou Mombassa Vata). Je me rappelle que, quand le sebene de Mak’fe commence, Tabu Ley dit «Afrisa, Ley, Ley, Seli Ja», alors que ce sebene est conduit par la personne qui était le compositeur de la chanson, nommément Mavatiku. Ça, c’était une tentative d’invisibiliser les acteurs ; or cette visibilité serait indispensable, puisque les musiciens, nous le savons maintenant, n’ont jamais été bien payés. Au moins la gloire qui leur est due.
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E
Bonjour les Mbokatiers,<br /> <br /> Merci pour l'information. Du pays où nous vous écrivons, nous ne pouvons que lui souhaiter un prompt retablissement et confier au Bon Dieu nos prières pour sa guérison.<br /> Le nom de Lokassa ya mbongo, je l'ai connu vraiment à travers la chanson Moyibi de Pépé Kallé; ce n'est qu'après je me suis rendu compte de son parcours surtout dans Afrisa.<br /> Dommage que pour la jeune génération n'a pas eu le temps de le connaître, ni ses oeuvres, ce qui l'a malheureusement rélégué quelque peu dans l"anonymat comme la plupart de ses collegues de sa génération ayant émigré un peu plus tôt.<br /> <br /> Merci
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M
Emile,<br /> <br /> Lokasa est le guitariste rythmique qui a réussi à imposer un style différent à celui de Charles Mwamba dit Dechaud. Vous pouvez admirer sa touche entre autres à travers la chanson recensement interprétée à l’Olympia
C
Que de noms des dieux de la musique congolaise...souvent relégués au second plan et pourtant ces excellents instrumentistes, ce sont eux les gardiens du temple du rythme de notre musique...Vieux Faugus Izeidi, le grand Bagata, une véritable légende. Vieux Lokassa une pièce d'excellence de la musique congolaise...La frustration, notre frustration est que, en ce moment où ces monstres sacrés sont en fin de leur vie, bien abandonnés des tous...nous, à qui ils avaient apporté tant de bonheur et de bien être avec leurs instruments, nous...qu'on ne sache pas, qu'on soit dans l'incapacité de les soulager... Rachid King, vieux Fanfan Djemelasi, Mpia Porthos et d'autres, ils s'éteignent dans le dénuement total en solitude. Même le vieux Modero risque de connaitre le même sort...Peut-être une structure de solidarité pour assister ces anges venus du paradis pour nous égayer s'impose...<br /> <br /> RD Congo, mboka ya Lokassa na Mutshipule Casino, ezali Libanga ya Talo...<br /> <br /> Claude Kangudie
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