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Publié par Norbert MBU-MPUTU,

PAR-DELÀ  LA SORTIE  MÉDIATISÉE  DE  L’AMBASSADEUR  DES  USA  EN  RDC.

Norbert MBU-MPUTU. 26 mars 2021. L’IMAGE et la vidéo circulent dans les réseaux sociaux, l’aréopage moderne d’information et de communication. Certes, avec peu de commentaires de fond, comme toujours. En attendant sûrement que des pourfendeurs et d’autres troubadours s’en prennent au diplomate. Cette fois-ci, malheureusement, c’est peut-être du côté où on l’attendrait le moins que proviendraient des insultes. Et pour cause, il n’est pas le premier à avoir dit, urbi et orbi, non au glissement… 2023 ou rien, semble-t-il martelé. Alors, avec les sorties des anti-élections en 2023 (ce ne sont pas des raisons qui leur manquent), cette mise-au-point semble être une épine dans le pied du nouveau régime. Au fait, nombreux risqueront d’être ceux ayant trouvé le temps trop court et le mandat défiler comme une antilope pourchassée par des chasseurs dans la brousse.

Mais, connaissant les « saints qu’on doit honorer », c’est-à-dire la façon de faire des neveux de l’Oncle Sam, seuls les aveugles et sourds-muets politiques pouvaient et devaient s’étonner d’une telle sortie. Au fait, comme l’avait analysé feu Honoré Ngbanda dans son « Ainsi sonna la glas » sur la chute du Maréchal Mobutu ayant battu le record des services rendus aux Américains et de voir la façon avec laquelle il fut chassé du pouvoir, cette leçon de Ngbanda, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, doit pousser à la méditation. Lorsque l’ambassadeur des USA à l’ONU, Bill Richardson, vint, quelques jours avant la chute de Mobutu, avec un message en style direct de son président, Bill Clinton, à Mobutu comme quoi, s’il ne quittait pas le pouvoir, son cadavre risquerait d’être trainer sur les rues de Kinshasa, ce que Mobutu ne crut jamais à ses propres oreilles, Ngbanda et Vundwawe disent avoir conseillé alors au président de signer la lettre de sa démission… Hélas, alors qu’ils partirent écrire la lettre, au retour, la famille (et surtout l’oncle national – frère de l’épouse du président, maman Bobi) en décida autrement… Mobutu affaibli n’écouta plus ses conseillers, mais plutôt la famille. La suite est connue…

La leçon fut et doit être que : lorsqu’un ambassadeur des USA sort de sa réserve diplomatique et commence à professer certaines déclaration « ex cathedra », ce n’est vraiment pas pour jouer aux cartes… Surtout que les régimes viennent de changer chez eux et l’histoire renseigne que lorsque les choses bougent de ce côté-là, les vagues arrivent souvent chez nous de la façon la plus tragique parfois… Les tapis rouges et les réceptions dans les salons huppés ne peuvent parfois être que des trompe-l’œil… Kadhaffi dans sa tombe en sait quelque chose…

Mais, il faudra aller encore dans notre histoire profonde pour comprendre cet agir des Yankees. Non pas seulement qu’à l’annonce de l’assassinat du général Donatien Mahele, l’ambassadeur des USA à Kinshasa, Simpson, fit une déclaration l’on ne peut plus étonnante alors que le général, dans ses fonctions du Chef d’État-major de l’armée, avait décidé de négocier avec l’ennemi AFDL dont le porte-parole Laurent-Désiré Kabila devint le nouveau président, à la chute de Mobutu le 17 mai 1997…

Plus loin dans le passé, notre passé…

Le 17 janvier 1961, la CIA et les hautes autorités belges, avec leurs ouailles Congolais, dans un scénario de marché de dupes, assassinèrent dans la brousse katangaise, près d’Élisabethville (actuelle Lubumbashi) Patrice Lumumba, Maurice Mpolo et Joseph Okito, se débarrassant ainsi du Premier ministre élu. Mais, qui aurait cru que, cinq ans après (c’est la durée de nos mandats présidentiels actuels, ironie du sort), les mêmes se débarrasseront du président d’alors Joseph Kasa-Vubu, même de leurs anciens hommes des courses Moïse Tshombe et Albert Kalonji. La suite est connue…

Certes, comparaison n’est toujours pas raison, mais ne pas apprendre les leçons du passé plonge vers un aveuglement suicidaire, au propre comme au figuré…

C’est un analyste Congolais, Patrick Mbeko qui, voici quelques mois, le stigmatisait : faites gaffes, écrivait et affirmait-il . L’actuel pouvoir à Kinshasa doit éviter croire que les Américains les adoptent, yeux et oreilles fermés. Le job fut de se débarrasser de Joseph Kabila et de son régime. Full Stop… Or, là aussi, des doutes semblent désormais du côté de ceux ayant vite retourné et tourné la page kabiliste, trop de signes inquiétants : pourquoi, cinquante jours après sa nomination, le Premier ministre ne parvient pas à former son gouvernement alors qu’il vint après des consultations et un informateur ? Comment expliquer que, comme le stigmatise le Cardinal de Kinshasa (sur les pas de l’ancien Cardinal désormais émérite), des millions par exemples, débloqués par le Chef de l’État (pour l’érosion d’un faubourg de Kinshasa) semblent avoir pris d’autres destinations ? Que dire de l’Union Sacrée tardant à prouver être l’alternative à l’ancien système ?… Autant de questions (sans réponses) …

C’est du moins ce que semble chanter ce jeune musicien posant des questions auxquelles un chacun tente de rechercher des réponses…

Les mêmes causes produisent parfois les mêmes effets… Les Américains souvent n’ont pas de service après-vente… N’ayant pas colonisés (l’Afrique), ils peuvent tâtonner parfois, avant de recadrer les choses… Nous en sommes-nous déjà là !… En cette matière de « regime change », la moralité est souvent renvoyée aux calendes grecques…

Aussi, tous ces sorties à la fois risquent d’être tout sauf des improvisations notoires. Ce fut d’abord avec la célèbre CENCO et sa déclaration « objectif 2023 » ayant soulevé des réactions épidermiques et des contradictions avant un recadrage officiel ; puis, ce fut le Cardinal Ambongo et ces tours et détours auprès de certaines autorités ; au final et actuellement le diplomate des USA. Surtout si les informations de couloir affirmant que ce soit les mêmes USA qui auraient fait assouplir les Pères évêques d’avaler la prétendue fraude électorale et de mettre de côté la « vérité des urnes » des élections passées, au motif que les USA sauront offrir un autre Congo aux Congolais… Et là, il faudra vite revoir les crises du passé du Congo ayant conduites à l’assassinat de Lumumba, Mpolo et Okito pour comprendre comment se jouent ces choses-ci ou le rond-point entre le Secrétariat d’État des USA à Washington et les ambassades des USA, avec parfois un directeur pays de la CIA à l’instar du sieur Larry, Lawrence de son vrai nom, Devlin des années 60, personnage n’étant plus à présenter pour les initiés.

La grosse erreur serait pour le régime et le pouvoir de tenter se refugier derrière un nationalisme, une africanisation ou une africanité pour ne pas dire une négritude que lui octroraient ses actuelles responsabilités protocolaires à l’Union Africaine (étant ce qu’elle est). Est-ce pour cette raison que le defunt président Tanzanien bénéficiat de trois jours de deuil national en RDC ?… C’est d’ailleurs la même errreur commise jadis par le Maréchal Mobutu, par Mzee Laurent-Désiré Kabila et même par Joseph Kabila (ne voyageant plus à l’extérieur sauf en Afrique ou dans une certaine Afrique)…

Dans ces genres des choses, souvent, c’est du « déjà vu »…

Norbert MBU-MPUTU, Bristol (Royaume-Uni).

 
 
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S
Pertinent...
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R
Am kindly requesting for the song " sanza ya magie" by negro succes. Thank you
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M
Une belle analyse, pleine de profondeur. Que ceux qui ont des oreilles entendent.<br /> <br /> Messager
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C
Comme dit le Messager' un bon article. Seulement, il y a ceux qui ont vécu l'histoire et ceux qui veulent l'apprendre.<br /> Pour la postérité, pouvons-nous avoir le complément d'informations:<br /> 1. la famille (et surtout l’oncle national – frère de l’épouse du président, maman Bobi). De qui s'agit-il?<br /> 2. l’ambassadeur des USA à Kinshasa, Simpson, fit une déclaration l’on ne peut plus étonnante. Qu'avait-il dit?<br /> <br /> Sur le fond de l'article rien de plus d'ajouter au risque d'ouvrir une porte ouverte. Néanmoins, un constant demeure, nos amis de l'Udps et autres Diasa-diasa se vengent contre des pauvres Congolais en lieu et place de se venger contre l'histoire de la mauvaise gestion du pays. Célébrant une fête d'anniversaire dans un jet privé en plein vol, un "Jouisseur" de l'entourage du Président disait " Nous voici des Maîtres là où nous étions des esclaves". Qui dirait c'est notre temps de profiter (Voler est verbe exact). Les Congolais regarderont encore du côté de l'Oncle Sam. Qui après moult sanctions et menaces, il va nous aider de changer des régimes.