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Publié par Samuel Malonga

Dans la fièvre de la bonana

L’année 2020 tire à sa fin en laissant derrière elle les traces de la pandémie qui sévit actuellement dans le monde. Sur le départ, elle cède sa place à l’année 2021 dont les portes s’ouvriront grandement le 1er janvier.

Au Congo, avec la situation politique qui y prévaut, les fêtes de Noël et de Nouvel an se passent sous le signe du couvre-feu qui a été décrété. Les Congolais qui vivent au jour le jour ont fêté la nativité du Christ les pieds dans l’eau suite aux pluies diluviennes qui ont fouetté Kinshasa la veille.

Autrefois, dans les années 60 puis 70, les petits dont l’imagination n’était plus à démontrer avaient une astuce pour agrémenter les fêtes de fin d’année. Ils avaient trouvé la parade en remplaçant le feu d’artifice par le ″canon″. C’était un dispositif en plomb (mbodi) avec un petit trou dans lequel on introduisait du phosphore d’allumette et  un clou. Le mécanisme simplet produisait une détonation aigue lorsqu’on le frappait contre un mur. Ce pétard de fabrication locale se confondait bien avec Noël et la bonana pour devenir même leur symbole.

 

Pour les artistes-musiciens, les fêtes de fin d’année étaient une occasion pour sortir un disque. Depuis les années 50, il était de coutume de célébrer la nouvelle année avec un hit en guise des vœux aux mélomanes. Beaucoup se sont prêtés à cet exercice notamment dans Bonne année ya bana Véa, Bamasta bonne année (Franco), Bonne année (Soki Vangu, Lokasa), Mpitisha bonne année (Pépé Kallé), Noël (Kuyena Muzita), etc.

A l’époque, il y avait aussi le disque de la bonne année. C’était la chanson qui avait le plus marqué la fête pour avoir été balancée en boucle à la radio et la télévision. En bonus, elle avait fait l’affaire des fêtards dans les bars à la Saint-Sylvestre. Voici l’ébauche de quelques hits qui avaient marqué certains bonana dans le passé.

Mbula esili (Sangana, African Fiesta Sukisa, 1968).

Bonne année na Noël (Rochereau, African Fiesta National, 1970).

Nelly ya Moreau (Moro-Maurice, Négro Succès, 1971).                                                                                    Le vrai titre de cette chanson est par mégarde remplacé par un autreNelly na place na ngai″.

Mandendeli (Émile Soki, Bella-Bella, 1972).

Ngoya (Bokelo Isenge, Conga, 1973).

Zaïko wawa (Manuaku Waku, Zaïko Langa Langa, 1976).

Nalali pongi (Nyoka Longo, Zaïko Langa Langa, 1977).

Testament ya Bowule (Lutumba, T.P OK Jazz, 1986).                                                                                    Le réveillon se passe sur Télé Zaïre avec pas moins de sept musiciens de l’OK Jazz dont un chanteur (Malage), un batteur avec pour tout instrument que des cymbales, cinq guitaristes dont Lutumba et Dizzy Mandjeku. La voix  limpide de Delungendo qu’accompagne les guitares sèches donna le ton de la soirée.

Pon moun paka bougé (Pépé Kallé, 1989).

La Sirène (Bozi Boziana, Anti-Choc, 1990).

A travers ces sons merveilleux tirés dans la riche discographie congolaise, Mbokamosika souhaite une bonne et heureuse année 2021 au peuple congolais et à tous les mbokatiers.

Samuel Malonga

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C
Bonjour Mr Blondé...nous avions aussi cette formule de canon en bois. Le problème était qu'il n'était pas durable. Il ne résistait pas longtemps aux fortes charges...Alors que, avec celui en soudure, nous n'avions pas ce problème...j'en rigole encore quand je pense aux oreilles de ma mère, cette brave femme que je pleure TOUJOURS et encore aujourd'hui...<br /> <br /> Rd Congo, mboka ya ba BILL, ezali Libanga ya Talo...<br /> <br /> Claude Kangudie
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S
Merci cher frère Blondé pour les voeux que je te réitère. En effet comme tu l'as dit, bonana et bonané (bonne année) veulent dire la même chose. Je suis curieux de savoir comment se présentait le canon en Côte d'Ivoire. As-tu une photo?
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B
Mon frère Malonga<br /> <br /> Je ne peux malheureusement pas trouvé une image de notre canon en bois parce que tout cela se passait dans nos village où il n'y avait même pas de photographe.et puis comme l'a dit monsieur Claude Kangudie, effectivement les morceaux de bois que nous utilisions se fendaient. Souvent quand je vois les images historiques que vous nous montrez sur ce média, je me demande comment dans les années 60 elles ont pu être conservées!. Les pétards ayant remplacé toute cette ingéniosité d'antan, les enfants ne font plus un effort dans ce sens.
B
Mon frère Malonga<br /> <br /> Bonané à toi et à tous les mbokatiers. Quand j'ai ouvert cette page deux choses ont attiré mon attention: le mot bonana et l'image du canon. En fait je me demandais si Bonana ne signifiait pas bonne année puisque chez moi on dit bonané et les autres répondent en chœur "A nané". Là dessus j'ai eu ma réponse. Reste le canon. C'est un engin que nous utilisions aussi. Je l'ai fait moi-même au village à la différence qu'au lieu du plomb, nous utilisions du bois sec dur dans lequel nous faisions un trou à l'instar de ce que je vois sur cette image. Come dirait l'autre l'Afrique c'est l'Afrique..
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M
Sam,<br /> <br /> Ton article a exhumé un mauvais souvenir. Au milieu des années ’60, j’avais été appréhendé par la police pour avoir utiliser le canon durant les fêtes de bonne année. En tant que mineur, j’ai connu ma première garde à vue. J’ai été relaxé vers 16 heures.
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S
Désolé! Mais les parents tout comme l'État repouvaient l'utilisation du canon pour éviter les accidents.
C
Lused, beta mbodi !!!...la fabrication: on récupérait le métal de l'intérieur des batteries. On creusait un trou conique dans le sol. On prenait un papier carton auquel on donnait la forme d'un entonnoir. On plantait notre "papier entonnoir" dans le trou qu'on avait creusait. On remblayait tout au tour du trou de manière à laisser notre papier entonnoir bien fixé par la terre dans le trou. Une fois que le métal des batterie avait bien chauffé et qu'il avait fondu, on le versait dans l'entonnoir. On plantait un clou, à moitié enfonce dans le métal liquide de l'entonnoir. Ce liquide métallique, nous l'appelions "soudure"...Une fois que notre "soudure" se solidifiait, on le sortait de l'entonnoir enfoui dans la terre. Avant qu'il ne durcisse complétement, on sortait le clou, ce qui laissait un trou par lequel nous armions le "canon-MBODI". Pour le charger: une bonne boite d'allumettes. Récupérer le phosphate des tiges d'allumettes. Avant, il faut d'abord tapisser le fond du trou du mbodi avec le papier allumette qui sert à enflammer les tiges d'allumette. Ce papier doit être mis dans une position bien définie: la face à matière inflammable doit être tournée vers l'extérieur du trou. On remplit ensuite le trou du canon avec le phosphate des allumettes. On boucle la charge avec un papier à enflammer les allumettes. Mais ce papier doit avoir la face à phosphate tournée vers l'intérieur du trou du mbodi, donc en contact avec phosphate précédemment mise dans le trou...Ensuite, positionner le fameux clou, qu'on voit sur la photo, de manière légèrement oblique au trou du mbodi, sans qu'il touche complètement la charge. Ensuite attendre que maman soie réunies avec ses copines pour se raconter leurs interminables histoires...Venir subrepticement derrière la maison, juste au coin des murs, pour les mamans ne te voient pas très bien, pour pas indentifier le coupable...frapper le mbodi de toutes se forces par le CLOU contre le mur et détaler vivement avant que les mamans ne t'identifient...ahhhh ahhh mdr...La puissance de l'explosion était fonction de la quantité de phosphate chargée...il faut trop en mettre car une méga explosion avait de risque de nous brûler les mains. NB: il y avait plusieurs recettes de charge...je n'en ai donné qu'une, celle de base...rien à avoir avec les bidules d'aujourd'hui PS3, PS4 etc...ba faux bords !!!<br /> <br /> RD Congo, mboka ya Sam Malonga, ezali Libanga ya Talo...<br /> <br /> <br /> Claude Kangudie.
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S
Mon cher Claude, tu as si bien expliqué le mode opératoire que les jeunes d'aujourd'hui peuvent facilement fabriquer le fameux canon d'antan.
L
Erreur de frappe<br /> j´allais écrire : OH !!! LE GRAND SOUVENIR DU CANON
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L
OH !!! LE GRAND SOUVENIR DU <br /> Kkkkkkkkkkkkkkkkk<br /> Quand j´ai vu cette photo je me suis mis à rire et regarder longuement.Je me suis dit Sam est vraiment un grand FOUINEUR. Mais oú est ce qu´il a trouvé encore cette photo d´enfance ?<br /> Vraiment sans blague notre Frère Sam a raté d´être un Archéologue de grande rénomée. S´il avait fait l´Archéologie , il aurait sûrement réussir.Chacun a son Don sur cette Terre.<br /> <br /> Vraiment , on appelait ça CANON .Parfois on dérangeait les mamans.Tu frappe sur au mur la maman te chasse . Le lendemain la maman te voit encore venir avant que tu frappes , elle te poursuit pour te désarmer le CANON. Puis elle s´exclame (COCHON , REVIENS ENCORE ICI , JE VAIS TE COUPER CES DOIGTS ) <br /> <br /> Tu vois une réunion des personnes en conversation , tu frappes , le plus vieux te poursuit.S´il réussit à t´attraper soit il te tabasse , soit il te désarme. Le lendemain , il te voit encore , il t´avise à l´avance (PETIT SI VOUS VENEZ ICI JE VAIS VOUS CASSER LES JAMBES) , alors on répond au vieux (OH QU´EST CE QUE NOUS AVONS FAIT , NOUS NOUS SOMMES EN TRAIN DE PASSER><br /> Et le vieux qui replique (PASSEZ RAPIDEMENT , LES IMBÉCILES)<br /> <br /> Tu n´essayeras plus le frapper proche des vieux , puisque l´ainé te surveille déjà .Son bruit était semblable au tir d´une arme. Vraiment ça m´a beaucoup réjoui de voir cette rare photo d´enfance.<br /> Vraiment MBOKAMOSIKA nous rappele beaucoup de choses ,merci pour cette inspiration du Messager.<br /> <br /> Bonne année à tous !!! Longue vie à MBOKAMOSIKA !!!<br /> <br /> LUSED
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C
Mes voeux les meilleurs à les Mbokatiers. Ata Mboka Mosika kasi ezali kaka na kati ya motema
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C
Porthos Mpia dans Ngoya...qui dit mieux ??? Maitre guitariste accompangnateur EMERITE de la musique congolaise...nostalgie. Que dire de la mythique chanson Zaïko wawa ? Merci Sam d'avoir mis la version originale...Mon bac en 1976...temps de folie. Temps suspend ton vol !!! hélas !!! RD Congo, mboka ya Bokelo Isenge na Mpia Porthos, ezali Libanga ya Talo...<br /> <br /> Claude Kangudie
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C
Sam, effectivement...Nelly ya Moreau, c'est bonne année 1971...souvenirs Thysville avec mes potes dont Jean-Marie Kayembe...paix à ton âme "Capable"...RD Congo, mboka ya Gento Mayenda na Jean-Marie Kayembe, ezali Libanga ya Talo...<br /> <br /> Claude Kangudie.
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C
Je présente tous mes meilleurs voeux de nouvel an 2021 à tous les mbokatiers et à toutes les mbokatières à travers le monde. Que Dieu accorde à tout le monde la santé...denrée très appréciée par ce temps de covid-19....à tous mes compatriotes congolais, quelques soient nos tendances politiques, mes meilleurs voeux et que vive notre pays, mboka ya Malonga Samuel, le RD Congo, Libanga ya Talo...<br /> <br /> Claude Kangudie.
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