Qui a volé le sabre de Baudouin 1er, Boimbo ou Mahungu ?
Qui a volé le sabre de Baudouin 1er, Boimbo ou Mahungu ?
Le mercredi 29 décembre 1960, Baudouin de Belgique fait le voyage de Léopoldville pour participer à la proclamation de l’indépendance du Congo. A sa descente d’avion, le monarque est accueilli par les nouveaux dirigeants congolais puis monte à bord de la limousine officielle avec à ses côtés le president Kasa-Vubu. Le cortège s’ébranle à travers les artères de la ville.
Lorsqu’il remonte le boulevard Albert (aujourd’hui du 30 Juin), un petit incident se produit mais n’attire pas l’attention du grand public présent au passage du cortège. Un Congolais inconnu des service de sécurité, s’approche de la limousine décapotable et s’empare du sabre royal. La police intervient. L’homme n’est pas allé loin avec son précieux butin. Il est vite maîtrisé et interpellé. Il sera libéré le même jour.
La scène qui ne se trouve dans aucun livre d’histoire est pérennisé par le photojournaliste allemand Robert Lebeck. Placé au bon endroit et au bon moment, il immortalise l’acte du Congolais pendant que ses autres collègues venus aussi couvrir l’événement suivent la voiture officielle.
Mais une question se pose. Qui est cet homme qui a défié les autorités belgo-congolaises en allant voler le sabre du roi ? Des journalistes belges après avoir fouillé dans Kinshasa et dans la province de l’Équateur auprès de sa famille, affirment dans un reportage que ce monsieur s’appelle Ambroise Boimbo. Il est mort dans la capitale congolaise en 1989. L’historien néerlandophone congolais Mathieu Zana Etambala, professeur de K.U Leuven, partage aussi cet avis.
Mais une autre équipe de journalistes belges dit le contraire. Après avoir mené des recherches à Kinshasa et au Kongo Central, elle est arrivée à une autre.conclusion. Le brave homme dont on a retrouvé aucune trace dans ce qui devrait être sa province d’origine s’appellerait Mahungu.
Identifié sous deux noms différents dans deux différents reportages, l’énigme de ce compatriote qui en cet après-midi de veille d’indépendance s’empara de l’épée du roi des Belges, reste entière. Elle mérite néanmoins d’être élucidée par les historiens congolais.
Samuel Malonga