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Publié par Lomomba Emongo,

« NGONGO LEETETA » : LE ROMAN DE LOMOMBA EMONGO, EST TERMINÉ !

Voici environ ou un peu plus de 3 ans que je vous promis de revenir à MBOKAMOSIKA à propos de Ngongo Leeteta. Eh bien, nous y sommes.

Mon roman est terminé. Il comporte 4 tomes de 500 pages chacun en moyenne. J’ai déjà commencé à intéresser les éditeurs.

Le roman est accompagné d’un livret (titre : CAHIER D’ÉCRITURE DE NGONGO LEETETA). Il permet mieux comprendre le personnage et son époque, mais aussi le processus de collecte de données depuis plus de 30 ans ainsi que l’écriture concrète du roman.

Si vous le voulez bien, je suis disposé à faire de MBOKAMOSIKA le site de discussion sur des éléments inconnus du grand public au sujet de Ngongo Leeteta. Je pense à son identité, à sa famille, à ses noms et surnoms, à sa fortune, à son armée, à ses traits de caractère, à son portrait physique, etc.

Ci-joint pour commencer, veuillez trouver le synopsis du roman.

 

Avec mes remerciements,

 

Lomomba Emongo,

Auteur

Titre générique : NGONGO LEETETA

Titre tome 1 : FILS-DU-TONNERRE SERA TON NOM

Titre tome 2 : UN PRINCE D’OCCASION

Titre tome 3 : LE SEIGNEUR DU LOMAMI

Titre tome 4 : TROIS FEUILLES POUR L’ÉTERNITÉ

 

Auteur : LOMOMBA EMONGO

Le synopsis

Afin de rendre justice à la quantité de matériel rassemblé depuis 30 ans pour l’écriture de ce roman, mais aussi l’immensité et la méconnaissance entretenue du général Ngongo Leeteta, le roman devait comprendre plus d’un tome.

Tome 1

Etant donné le mystère qui règne quant à la naissance et la véritable identité du protagoniste, le roman démarre sur l’histoire d’amour de ses parents sur fond de tragédie. Les retrouvailles des jeunes amoureux appartenant à deux peuples voisins auront lieu au moment du sac de la cité de Lusuna-la-Malela. Malofu enceinte retrouve Kasongo-Mwanza blessé au chapitre de la mort. Les derniers mots du mourant sont une énigme qui relance l’histoire : l’enfant attendu descendrait d’une prestigieuse lignée royale ; aussi sa mère devrait-elle marcher vers le couchant où il viendrait au monde. Venue au monde qui, elle-même, coïncidera avec la mort en couches de la parturiente et l’accomplissement pour la guérisseuse Sombodi, seule témoin de l’événement, de la première partie de la prophétie de Ya-Komba, la Grande au sujet d’un enfant qu’elle aurait sans l’avoir porté dans ses entrailles. Sombodi nommera l’enfant Makungula, Fils-du-Tonnerre en référence au déchaînement des éléments au moment de sa naissance.

Tome 2

L’enfance de Ngongo Leeteta est marquée par des événements extraordinaires pour son jeune âge ainsi que sa préparation spirituelle par sa guérisseuse et devineresse de « mère ». Devenu adolescent, le protagoniste affichera un goût prononcé de la transgression des convenances. Ce qui lui vaudra d’être livré au seigneur du lieu, dont il était amoureux de la fille, la princesse Malenga. Outre que, pris en pitié par le seigneur Ngongo-mu-Kshofwe, lui-même acquiert le titre de prince certes mal aimé et pas du tout respecté, voici que Sombodi, sa mère, flirte avec le seigneur devenu entretemps le « père » de son fils. Au grand dam de la reine Kitoto, ci-devant la favorite du seigneur Ngongo-mu-Kshofwe. Prince d’occasion, le jeune Ngongo Leeteta est pris entre les feux croisés des amours soit impossibles soit de toute façon inavouables, mais aussi de la rivalité mortelle que se vouent Sombodi, sa mère, et la reine Kitoto, qui se trouve être la mère de la princesse Malenga, son amoureuse. Il était temps que Ngongo-mu-Kshofwe trouve le moyen de l’éloigner de son palais et de son trône.

Tome 3

Alors qu’il est en route vers l’objectif que lui assigné le seigneur Ngongo-mu-Kshofwe, à savoir conduire la princesse Malenga récemment mariée à son foyer, Ngongo Leeteta tombe dans les mains de Sef ben Hamed, alias Bwana Sefu, le propre fils de Hamed ben Mohammed, dit Tippo-Tip. Alors qu’il cherche sa voie au pays où il est retenu otage, son amoureuse se jette à son tour sur la route hasardeuse de ce temps à sa recherche. Elle le retrouvera au moment précis de son décès en couches, tout juste après lui avoir donné un fils – car la princesse Malenga était enceinte des œuvres de Ngongo Leeteta au moment de la prise en otage de celui-ci. Au pire du désespoir, Ngongo Leeteta connaît une promotion inattendue, qui le propulse au rang de seigneur du Lomami pour le compte de Tippo-Tip.

Tome 4

L’entrée en scène au Congo, amènera Ngongo Leeteta à faire allégeance au tout récent État Indépendant du Congo de Léopold II. Ce qui fera de lui un traître à abattre par tous les moyens aux yeux de ses maîtres arabes. L’expédition punitive conduite par Sef ben Hamed, le fils de Tippo-Tip, muera en guerre sans merci entre le nouvel État Indépendant du Congo et tous les Arabes du Congo. Elle se terminera en débâcle pour ces derniers. Alors qu’il se prépare à régner sur l’empire qu’il s’était taillé entre-temps, aussi bien du temps des Arabes que parallèlement à sa collaboration avec l’État Indépendant du Congo, Ngongo Leeteta est mis aux arrêts par ses alliés européens. Jugé par un conseil de guerre expéditif, il est condamné à mort et exécuté sans faute le matin suivant, dans l’incompréhension de la hiérarchie même de ses tombeurs.

Son identité

Les rares auteurs qui prétendent livrer la généalogie de Ngongo Leeteta s’embarrassent rarement de la question de leurs sources. Il en est même qui n’en indiquent aucune, exactement comme si leur propos allait de soi.

Qui est l’homme connu sous le pseudonyme de Ngongo Leeteta ou Ngongo Lweteta ou bien encore Ngongo Lutete ? Immense question, que celle-là. Elle demande en réalité plus d’une chose : de quel clan et de quel village il est, qui furent ses parents, quels étaient ses noms à la naissance, d’où viennent ses nombreux surnoms, qui étaient ses épouses et qui ses enfants…

Au mieux de mes connaissances, trois hypothèses se disputent l’origine clanique de Ngongo Leeteta. Pour les uns, c’est un otetela (beaucoup écrivent Tetela). Pour d’autres, c’est un Mkusu (on dit aussi Mukusu). D’autres encore affirment qu’il fut Musongye (Musonge pour certains).

1. – Selon A. Verbeken, Ngongo Leeteta est un Mkusu d’origine. Or, pour certains, les Wakusu et les Atetela sont un même clan occupant deux sites géographiques voisins, à savoir le Manyema de part et d’autre du fleuve Lualaba et les Atetela plus à l’ouest dans la région comprise entre le Lualaba et le Lomami. Ainsi, lorsque Nguwo Ndjovu (2001 : 5) situe le Manyema sur la rive droite du Lomami sans autre précision, cela peut prêter à confusion.

Deux observations s’imposent à nous. La première : il n’y pas lieu de confondre un Mkusu du Manyema avec un Otetela et vice-versa. Ce, en dépit de leur ascendance commune en l’ancêtre éponyme Mongo, de qui descend Okutshu, fils de Membele selon le mythe d’origine qu’ils partagent. Deuxième observation : si Ngongo Leeteta est Mkusu d’origine, cela ne fait pas de lui automatiquement un Otetela. Ce, d’autant plus que comme les Atetela, les Wakusu ne constituent pas un clan homogène, à l’instar des groupes plus restreints comme les Bena-Mbyadi, les Bena-Malela. Ce, si on en croit Thomas Turner (2000 : 8 ; voir carte) qui préfère, à propos des Atetela, parler prudemment de l’espace tetela. Celui-ci inclurait aussi bien les Wakusu de Kibombo à l’extrême est que les Bankutshu de Kole à l’extrême ouest.

Alors, Ngongo Leeteta, un Mkusu d’origine ? Nguwo Ndjovu estime qu’il est du clan des Ahina, que celui-ci fait partie de l’espace ethnique mkusu, donc du Manyema (id. : 5). D’une part, les Ahina sont géographiquement bien plus proches du Lomami que du Lualaba. De plus, ils sont séparés des Wakusu longeant le Lualaba (notamment entre Kibombo au sud et Kindu au nord) par les Bena-Mbyadi, les Lowa, les Akutshu et bien d’autres. À me demander si notre auteur n’a pas confondu les Akutshu avec les Wakusu, en assimilant l’origine de Ngongo Leeteta à ces derniers ? Un dernier argument à charge de cette thèse : tous les récits sur Ngongo Leeteta avant sa rencontre avec Tippo-Tip se déroulent dans l’entre Lualaba et Lomami, davantage du côté de cette dernière rivière que du côté du fleuve premier nommé.

2. – Suivant Lohaka Omana (Id. : 54), Ngongo Leeteta est né « sur le territoire des Ahina, Tetela habitant la rive droite du Lomami. Il est donc, de naissance, un Otetela que les circonstances de la vie conduiront en pays des Basongye bien avant d’entrer en contact avec Tippo-Tip. » Ma première observation sera comparative : les Ahina seraient des Atetela suivant Lohaka Omana, des Wakusu selon Nguwo Ndjovu ; allez savoir qui des deux dit la vérité. Ma deuxième observation part de l’argument de Lohaka Omana : Ngongo Leeteta ne pouvait être qu’un Otetela d’origine, puisque ses répondants ont tous affirmé qu’il « s’exprimait toujours dans sa langue maternelle, le tetela » (Id. : 55). Or, la région actuellement habitée par les Songo, les Ahina, les Bena-Mbyadi, les Bena-Malela jusqu’aux Bena-Kombe est fortement marquée par le mélange des populations et des cultures. Les exemples ne manquent pas pour l’étayer. Dans la cité de Kshofwe, en zone songye (rive sud du Lomami), l’on a toujours parlé otetela dans les quartiers Yamba et Lunia logiquement habités par des Atetela depuis bien avant l’époque de Ngongo Leeteta. Par ailleurs, le parler des Bena-Kombe est riche de nombreux mots et expressions kisongye : mudiano pour saluer ordinairement, nakuimina pour un salut solennel, etc.

À ce qui précède, j’ajouterai à mon dernier argument ci-dessus, qu’il est de coutume que l’origine des personnages d’exception soit teintée de mystère. À moins de l’embellir avec du merveilleux. Ngongo Leeteta ne pouvait faire exception à cette règle. Sans compter que le mélange des populations et des cultures dans la société de l’époque n’a pas manqué de diluer quelque peu les lignes de démarcation claniques. Je ne serais pas étonné que notre souci actuel de situer Ngongo Leeteta dans un clan et dans un village n’ait pas eu autant d’importance que chez ceux de son temps. Cela, même s’il est souhaitable que chacun connaisse sa généalogie. Aussi, Musongye, Otetela ou Mkusu, peu importe, Ngongo Leeteta est davantage, à mes yeux, le produit de son époque et de son lieu – le point de rencontre et de brassage de nombreux peuples.

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