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Publié par Samuel Malonga

Les joueurs victimes de fracture dans le foot congolais

 

Lorsqu’il est sur le terrain, l’attaquant n’a qu’une obsession, ne pas se blesser pire ne pas se fracturer. Si aujourd’hui, le port du protège-tibia est de rigueur, à l’époque, cet accessoire aujourd’hui indispensable n’existe pas. Dans les années 1960, le FC Nomades est l’équipe-type qui pratique un football agressif dans le championnat kinois. Sa défense est la hantise des attaquants adverses. Cette virilité défensive proche de la brutalité est surtout personnifiée par un seul homme : Juif Mubiayi. La défense de Nomades est responsable de la précocité de la carrière de certains joueurs.

 

 Dans ce même registre, il faut citer le cas d’Ignace Muwawa alias Pelé. Forcé par le poids de l’âge de passer du milieu de terrain à la défense du Daring , il va s’illustrer par ses interventions musclées qui lui valent par analogie le surnom de Sitraza. Car les camions poids-lourds de cette société sont comptables de plusieurs accidents meurtriers sur la Nationale 1 qui relie la ville portuaire de Matadi et Kinshasa. Le jeu dur de Muwawa finit par s’offrir la jambe de Mayanga, une des belles perles du foot congolais. Dans les années 1980, le défenseur Mandiangu de Bilima continue sur cette lancée. Il s’illustre par sa vigueur et devient le cauchemar des attaquants de l’équipe adverse. A la fois juge et partie, le public kinois n’est pas dupe. Il gratifie le gardien de la défense rouge-or mais bourreau des attaquants adverses du pseudo de Chien Méchant.

 

 

En 1973, dans le  cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde allemand de 1974, les Léopards rencontrent les Lions Indomptables. Le 4 février à Yaoundé, les Zaïrois surprennent les Camerounais jouant à domicile par l’unique réalisation de Ntumba Pouce. Au match retour à Kinshasa, Le Cameroun prend sa revanche le 25 février en triomphant du Zaïre par le même score étriqué  grâce à Ndongo. Étant à égalité des points et des buts, les deux équipes sont départagées par une troisième rencontre  à Kinshasa deux jours plus tard. Les Léopards l’emportent par deux buts à zéro (Kakoko et Mavuba).

 

Pendant ces rencontres, deux joueurs camerounais ont donné du fil à retordre aux Zaïrois. Il s’agit du virevoltant ailier gauche Jean-Baptiste Ndoga, le Jaïrzinho camerounais connu pour sa vitesse phénoménale et le talentueux milieu de terrain Paul-Gaston Ndongo dit Monsieur Football. Ndongo ne termine pas le second match. Buteur du jour , il cède sa place à un certain Roger Milla pour cause de blessure. Victimes de la chasse aux tibias, Ndoga et Ndongo sont absents du match décisif puisque littéralement massacrés par les défenseurs du onze national zaïrois. Ces blessures les éloignent des terrains du football pendant un bon bout de temps.

 

Au championnat kinois, les hommes en noir ont souvent fait usage de leurs cartons pour calmer l’ardeur des joueurs qui chassent plus les tibias que le ballon. Lorsque le carton rouge est brandi pour sanctionner un joueur pas trop fair-play, la meute des spectateurs présents au stade irrités par son jeu indécent accompagnent sa sortie par des cris aigus de satisfaction tout en scandant : ″bima…, bima…″ (sortez, sortez).

 

 

Dans le cadre du championnat de Kinshasa, plusieurs artistes du ballon rond ont été fauchés. Docteur Matondo, de l’hôpital St Luc de Kisantu a eu comme patients plusieurs célébrités kinoises du football dont voici quelques noms :

 

Eugène Tonda

L'un des meilleurs défenseurs de Dragons se brise la jambe lors d’un duel au sommet contre Daring. Cette fracture entraîne la fin de sa carrière commencée dans les années 50. Mais son cas est une première dans l’histoire du foot congolais. Car son accident est à la base des victoires successives de Dragons sur Daring. Invincibles, pendant près de dix, les monstres prennent toujours le dessus sur les vert-blanc. C’est ce que l’on a appelé le mariage entre Dragons et Daring.

 

Yvon Kalambay

L’ailier véclubien quitte le terrain sur une civière. Sa blessure est tellement grave qu’Il ne va plus remonter sur un terrain de foot ni connaître la joie de marquer. Ce match est le dernier de sa carrière. Pourtant Castella comme l’appelle le public de Moscou n’abandonne pas définitivement le football qui est sa passion. Il devient entraîneur et donne à V. Club son unique titre continental en 1973.  

 

Pierre Kalala

Le bombardier a 31 ans lorsqu’il se casse la jambe. L’accident se produit lors du tournoi du 30 juin organisé en 1969 à Kinshasa.  La rencontre oppose Englebert et Saint Eloi Lupopo, les deux frères ennemis du championnat lushois. Accroché violemment, Kalala connaît une double fracture à la jambe droite. Cette blessure le prive la CAN 1970 au Soudan.

 

Adelar Mayanga

sur un tacle de Muwawa, le Brésilien du foot congolais s’écroule devant son public. S’ensuit  une longue période de rééducation au cours de laquelle il reçoit la visite des dirigeants de la société Good Year. Lors de son retour, Il va saluer son bourreau dans un geste de fair-play inédit.

 

Raoul Kidumu

Le capitaine de Daring et des Léopards est fracturé à Dar es Salam lors d’un match entre les Léopards et l’équipe nationale tanzanienne en 1971. Il se remet vite et participe même à la CAN de 1972 au Cameroun.

 

 Samuel Malonga

 

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D
nous avons un football riche en histoire mais c est vraiment pitie nous sommes comm si on etait atteint de la perte de memoire footballistique
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J
BONJOUR A TOUS. EN CE QUI CONCERNE LEON MUNGAMUNI. VOICI LE N° DE TEL. DE KIBONGE. POSEZ LUI LA QUESTION SUR L'ANNEE DE L'ADHESION DE MUNGAMUNI DANS V.CLUB, IL CONFIRMERA MES DIRES. 0493 28 20 86 LYCA ET WHATSAPP.
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J
BONJOUR CHERS MBOKATIERS, UN RECTIFICATIF S'IMPOSE ICI. MUNGAMUNI LEON N'ETAIT PLUS DANS L'EQUIPE DES NOMADES DURANT LA CAN DE 1968 EN ETHIOPIE, IL JOUAIT DEJA DANS V.CLUB. MERCI.
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S
Joueur de Nomades, Léon Mungamuni a été en janvier-février 1966 à moins de 19 ans le plus jeune Léopard de son époque. Asmara a été champion d'Afrique en 1968 puis a joué la CAN 1970 au Soudan en étant dans l'équipe de Camp Renkin. Il a été transféré dans V.Club après 1970. C'est d'ailleurs lui qui marqua le tout premier but de V. Club dans une compétition africaine. C'était contre Canon de Yaoundé en 1971.
C
Il faudrait souligner que Pierre Kalala s'était fracturé dans un choc avec Mukalayi, gardien de St Eloi...la colère de mon père, je m'en rappelle encore. La victoire des Léopards contre le Cameroun en 1972 était signée de 2 buts à zéro, oeuvres de Brinch Tshinabu..Sam, rappelles-toi. Le match de dimanche que nous avions perdu par 1-0 avec l'intraitable Tsebo à la défense camerounaise, Mayanga n'était que l'ombre de lui-même. C'est ainsi le match du mardi, c'étaint Tshinabu Tshondo qui était ailier droit. Et c'est lui qui avait scoré 2 fois, dont un penalty...Muana-Kasongo, c'est lui qui avait fait la passe décisive à Kalala, en 1968...un centre suivi d'un contrôlé orienté magistralement de la poitrine par Kalala (entre 2 défenseurs svp!) suivi d'une frappe canon du pied gauche...lucarne et but...Congo, champion d'Afrique 1968 !!! Mandiangu, le grand back de Bilima, je n'ai aucune news...RD Congo, mboka ya Siampasi na Gaston Mobati, ezali Libanga ya Talo...<br /> <br /> Claude Kangudie
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D
malge mon jeune age de 10 ans j etais present ce jour la au stade
E
Merci le Messager pour vos éclaircissements; Muana Kasongo, je ne connais pas bien l'histoire, mais les autres, ça va. Papa Freddy Mulongo nous as quitté il y a je pense maintenant deux ans et son deuil se tenait sur l'av. Nguma près de Palais de Marbre, le Vieux Kabamba est encore en vie mais souffrant, quant au Coach Kalambayi, il est déjà décédé depuis près de trois décénnies si ma mémoire est bonne. Mais ma question sur Mandiangu de Bilima, qu'est-ce qu'il est devenu? je profite aussi pour demander la trace de Nginamau le FOU de CS IMANA? Merci
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N
Chers Messager et Sam Malonga,bonjour et merci beaucoup pour ce travail de mémoire,ici en football,que vous faîtes. et qu'est devenu Muwawa? En attente,bien à vous,quoique je sois encore en explorer donc difficile de faire de chiffres à partir de mon clavier.
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M
Selon sin fils qui s'est exprimė dernièrement sur mbokamosika, Muwawa se porte bien à Matadi où il est ėtabli.<br /> Messager
E
Bel article comme d'habitude, beaucoup de noms cités sont revenus à ma mémoire: content de découvrir l'itinéraire de Papa KALAMBAYI que ceux de ma génération ont connu plus comme entraîneur de V.Club ou par moment des Léopards; MANDIANGU dit Chien méchant que j'ai quand même vu jouer lors de la finale Bilima - Canon de Yaoundé. Je me souviens qu'il avait été à la base de la blessure d'un joueur Camerounais, Eboué tel était son nom; il devait être de petite taille. Et selon les vieux du quartier Eboué airait fini sa carrière à Kinshasa; c'est ce qui se racontait dans le quartier. Au fait, qu'est-ce qu'il est devenu Mandiangu ainsi que la plupart de ses collègues de ce Bilima voire du Canon? A propos du match de rupture de mariage Daring - Dragons 1970, je l'ai visionné sur internet récemment. Longue vie à Mbokamosika
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M
Merci Stefan pour ce dėtail.<br /> Messager
S
Bonjour Messager,<br /> Le choix de Kalambay d'intégrer Vita Club en 1966 s'explique par le fait qu'avant son départ pour la Belgique, il avait déjà défendu les couleurs de V.Club en 1961, juste après son départ de Elisabethville
S
Nomades avait aussi un joueur international en la personne de Léon Mungamuni. Il deviendra Asmara après la CAN en Ethiopie. C'est dans cette ville qu'il marqua deux buts décisifs en demi-finale contre le pays organisateur. Après cette victoire, Mobutu avait promis de le décorer quelle que fut l'issue de la finale contre le Ghana.
M
Emile,<br /> Yvon Kalambay ėtait un joueur de T.P. Mazembe transfėrė en Belgique avant l'indėpendance. Il est revenu au pays en 1966 avec d'autres belgicains. C'est le seul ancien joueur du Katanga à avoir intėgrė V.Club. Les autres, à savoir Muana Kasongo. Freddy Mulongo, et Nicodème Kabamba avaient prėfėrė Daring Imana. Un jour, le turbulent Muana Kasongo est allė disputer un match à Lubumbashi dans son ancienne ėquipe de St.Eloi Lupopo, tout en ėtant affiliė dans Daring. Naturellement, St Eloi avait ėcopė un forfait.<br /> En ce qui concerne Nomades, voici les noms de quelques joueurs qui me viennent à l'esprit: gardien:Landu, le gd frère de Tubi Landu de Vita. Attaquants: Tebakula. Milieu: Marcelo, Tigre.Dėfense: Eddy, ect.ect.<br /> Messager
M
Une autre victime des blessures sur le terrain c’est KIALA, « petit Puskas », jeune frère de Julien Kialunda. Blessé sur terrain vers 1964, à l’époque de Gaby Nsayi, il avait fini par être amputé d’une jambe. Je le vois encore dans les tribunes avec sa prothèse. Il avait arrêté sa carrière précocement et très jeune.<br /> Messager
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M
Pour compléter l’article de Sam, il convient de préciser en ce qui concerne le joueur TONDA du FC Dragon que suite à sa blessure, un joueur de Daring, par compassion, avait commis l’imprudence d’utiliser sa vareuse afin de tenter d’arrêter l’hémorragie. Et les dirigeants de Dragon en avaient profité pour lier magiquement Daring jusqu’à l’arrivée d’Emmanuel Kakoko.<br /> S’il faut mentionner d’autres blessures, on peut citer celle du joueur PUPA de Daring Imana, et surtout celle qui avait entraîné le décès du gardien DONDO du Daring sur le terrain. L’auteur de cette blessure volontaire, « DELO » de vaticano, devrait normalement être poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort.<br /> Messager
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S
Selon les superstitieux, Pupa s'est fracturé suite aux fétiches du vieux Perreira, conséquence logique de sa bonne prestation et de ses performances. Notons aussi qu'un joueur d'Espoir de Kinshasa (d'où est venu Pupa) trouva la mort dans des conditions inexpliquées l'année où cette équipe est sortie deuxième au championnat de la Lifkin.