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Publié par Samiuel Malonga

Le gouvernement Tshombe

 

 

Moïse Kapend Tshombe remplace Cyrile Adoula à la primature dans un moment particulier marqué par les rébellions à l’Est et au Kwilu. L’ancien chef d’État katangais est en exil à Madrid lorsque Kasa-Vubu fait appel à lui pour former un nouveau gouvernement. L’ancien homme fort du Katanga accepte mais insiste sur le caractère transitoire de son cabinet. Sa nomination est pourtant loin de faire l’unanimité. Considéré par les pays progressistes comme l’assassin de Lumumba, les réactions sont négatives. Les États d’Afrique noire et d’Asie, les ambassadeurs des pays arabes et de l’Afrique du Nord en poste à Léopoldville, tout comme ceux du bloc communiste avec l’URSS en tête  montrent leur réticence.

 

A 44 ans, Tshombe quitte son exil madrilène et rentre au pays à l’aube du 26 juin 1964. Il est l’ultime recours et le seul homme encore capable de sauver le Congo. Sur ordonnance présidentielle n° 217 du 9 juillet 1964, Kasa-Vubu nomme le gouvernement d’Union Nationale et de Salut Public formé par Tshombe. Sa composition est rendue publique par le nouveau Premier ministre le 10 juillet. Coalition hétéroclite rassemblant différents partis politiques,  c’est un cabinet très réduit. Car outre le formateur, il comprend seulement dix membres dont la particularité est de n’avoir participé à aucune autre équipe depuis l'indépendance. Les caciques de Léo comme Bomboko, Nendaka, Ileo ou Kamitatu n’y sont pas membres. Dans la capitale, les exclus parlent de la revanche katangaise.

 

« Le 9 juillet, mon gouvernement est prêt. Bien sûr, je mécontente beaucoup de monde. J’ai voulu ce gouvernement petit, afin qu’il soit efficace », écrit Tshombe dans son livre Quinze mois de gouvernement. Le nouveau Premier ministre s’entoure des conseillers belges du temps de sa sécession au Katanga. Son équipe se remarque par le cumul des fonctions et des mégas ministères. Plusieurs portefeuilles sont occupés par les ministres les plus importants. Le Gouvernement de Salut Public est resté en fonction du 10 juillet 1964 au 18 octobre 1965 soit un an 3 mois et 8 jours. Pourtant selon la Constitution de Luluabourg, il devait être aux commandes jusqu’à l’élection présidentielle.

Composition

 

- Moïse Tshombe, (Conaco ex Conakat-Léo) : Premier ministre, Affaires étrangères, Information, Plan et Coordination, Travail, Postes et Télécommunications.

- Godefroid Munongo, (Conakat) : Intérieur et Fonction publique;

- Dominique Ndinga, (Abako) : Finances

- Léon Mamboleo, (CDA) : Justice

- Albert Kalonji, (Radéco) : Agriculture

- Jean Ebosiri, (CDA) : Économie

- Jules-Léon Kidicho, (Front Commun-MNC/L : Transports, Communications et Travaux Publics

- Frédéric Baloji, (CDA.) : Éducation nationale

- Adolphe Kishwe, (Front Commun-PRA) : Mines, Terres et Énergie

- Joseph Ndanu, (Puna) : Jeunesse et Sports

  • André Lubaya, (CNL.-UD) : Santé

 

 

Samuel Malonga

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