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Publié par Messager

Des pans de notre histoire à travers la chanson.

 

Le roi Baudouin, accueilli par Joseph Kasa-Vubu et Patrice Lumba, à l'occasion de l'indépendance du Congo en 1960.

La situation politique en RDC taraude les coeurs de tous les congolais. Chaque personne, chaque média veut s’exprimer. Notre site a parfois cédé à cette tentation. Mais pour respecter sa véritable mission, il est obligé de se conformer à ce qu’il sait faire le mieux : le travail de mémoire.

En cette période agitée, un regard sur notre passé nous apprend que les différentes étapes de l’histoire du Congo ont été soigneusement consignées par les artistes musiciens à travers les chansons.

Mais depuis plus de 15 ans, l’histoire retiendra que le vide politique a coïncidé avec le vide artistique. En effet, la postérité aura du mal à retrouver l’histoire de la RDC à travers la chanson, comme ce fut le cas à une certaine époque.

INDÉPENDANCE.

L’indépendance de la RDC a été interprétée en 1960 par toutes les formations musicales de l’époque. Mais le plus grand prix avait été décerné à Kallé et l’African-Jazz à travers « Indépendance Cha Cha », qui reste en fait l’hymne à l’indépendance de toute l’Afrique.

RÉFUGIÉS.

Quelques jours seulement après la proclamation de l’indépendance du Congo, notre pays a été victime de guerres civiles et des sécessions. Beaucoup de congolais furent obligés de quitter leurs provinces de naissance à bord des avions de l’ONU, des trains et des messageries automobiles pour rejoindre leurs régions d’origines. Ce fut la toute première fois que les nationaux ont été considérés avec beaucoup de sarcasmes comme des « réfugiés » dans leur propre pays.

Pour stigmatiser cette discrimination, Franco, Vicky et l’OK-Jazz interpréteront en 1961 : «Na Congo nazali Réfugié te ».

RETROUSSONS LES MANCHES.

Après le coup d’état de Mobutu en 1965, certaines décisions furent prises pour redonner le goût du travail à la population, entres autres : les opérations « retroussons les manches »  et plus tard, « Salongo alinga mosala ». Durant les opérations de Salongo par exemple, la circulation sur les grandes artères était fermée, et toute la population obligée d’effectuer les travaux de salubrité publique.

Ces opérations avaient été chantées par différentes formations musicales à travers plusieurs œuvres mémorables : « Retroussons les manches », par Los Angel et  par l’OK-Jazz, « Salongo » par l’OK-Jazz et par Rachid King, « Bato ya Congo », par Rochereau et l’African-Fiesta, etc, etc.

 

 

LOI BAKAJIKA.

L’un des grands problèmes survenus après l’indépendance de la RDC fut celui de la loi foncière. À  qui appartenaient le sol et sous-sol du Congo ? Cette question était restée pendante jusqu’à ce qu’un fils du pays, le député Bakajika initia une loi adoptée par le Parlement vers 1964, qui stipula que le sol et sous-sol de la RDC appartiennent au gouvernement Congolais.

Cette loi a fait l’objet d’une chanson célèbre de Franco et l’OK-Jazz intitulée « Loi Bakajika » ou Likambo a mabele.

Aujourd’hui, le sol et le sous-sol de la RDC sont trafiqués par certains prédateurs, que font les artistes pour dénoncer ces pillages de notre économie ? Les artistes de la nouvelle génération attendent-ils que Kallé, Franco, Rochereau, Nico ressuscitent pour dénoncer ces pillages ?

 

RECENSEMENT.

Au début des années ’70, fut organisé le premier recensement après l’indépendance de la RDC. C’est suite à ce dénombrement qu’il fut noté que les femmes étaient 2 millions plus nombreuses que les hommes.

Cet événement donna lieu à un chef d’œuvre de Rochereau et l’Afrisa intitulée : « Recensement », qui fut un de grands succès lors de son passage à l’Olympia en 1970.

 

 

TIKA MWANA.

Un des fléaux du régime Mobutu fut la jouissance par les barons de la classe politique. Le régime Kabila a hérité de ce fléau et l’a même amplifié. « L’ivresse du lait » comme disait un certain député à l’époque. Plusieurs lois furent aménagées en vue de permettre aux dignitaires du régime de jouir au maximum. Reconnaissance des enfants illégitimes, reconnaissance des « bureaux », c’est-à-dire 2ème, 3ème, voire 4ème femme, et surtout, révision de la majorité des filles pour éviter des procès aux éventuels pédophiles.

En pleine dictature, les artistes avaient néanmoins trouvé stucieusement des occasions pour stigmatiser ces déviations à travers une pièce de théâtre intitulé « De la pente », par le groupe Salongo, et une chanson de Pépé Kallé et l’Empire Bakuba : « TIKA MWANA ».

 

 

Comme nous l’avons souligné plus haut, que retiendront nos enfants sur l'histoire des 15 dernières années artistiquement ?

 

Messager

 

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M
Chers Ndaye et Blondé,<br /> Il y a plusieurs façons de résister. Nous avons opté pour la résistance par la culture.<br /> En ce qui concerne les chansons "retroussons les manches", nous avons sélectionné celle qui nous a semblé impersonnelle, où l'on ne cite pas les noms des telle ou telle personnalité politique.<br /> <br /> Messager
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S
J'ai beau m'y habituer mais je suis toujours bluffé, mon cher Messager, par ta capacité à contextualiser les données historiques, sociologiques et musicales, de manière à donner corps et à faire revivre notre passé. Or c'est ce passé qui éclaire notre présent et qui conditionnera nécessairement notre avenir. Chapeau l'artiste, pour ce travail de mémoire!!!
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B
Mon cher Messager,<br /> Vous venez de faire un travail gigantesque. Placer des chansons dans leur contexte. S'agissant de "retroussons les manches", je voudrais savoir si les chansons du même titre de Franco et l'O.K. Jazz et de Rochereau sont dans le même contexte?
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C
Pas de culture, pas d'existence. Nos dirigeants politiques, incultes par nature, parce que anti patriotes pour ne rien apprendre, ont toujours regardé avec amusement, voire avec mépris, nos cultures pourtant combien riches et multiséculaires, jusqu'à les reléguer au rang de gesticulations de sauvages, Qu'attendre de ces missionnaires des forces étrangères, dont leur principal rôle est de reculer nos pays, contre partie à la pérennisation de leur pouvoir illégitime et barbare? Merci Mbokatiers, ne reculez pas devant vos publications, qui sont un devoir, surtout face à des générations qui ne connaissent que la corruption,la concussion, le crime, comme repaires. Et comment le leur reprocher?
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