Les congolais dont un des parents était étranger.
Les congolais dont un des parents était étranger.
Les discussions sur les origines de l’ancien président Mobutu se poursuivent avec beaucoup de passion sur le site. Entre nous, l’évocation des faits passés font partie du travail de mémoire. C’est pourquoi nous en appelons à la courtoisie et au sang-froid lors des débats.
En consultant les différents commentaires, quelqu’un s’est demandé si l’ancien premier ministre Cyril Adoula n’avait pas un parent étranger . Voilà une question sur une personnalité qui a occupé de très hautes fonctions et dont les origines échappent au public. Raison pour laquelle nous avons jugé bon, en tant que modérateur, de revenir sur certains cas des congolais dont un des parents est d’origine étrangère.
De prime abord soulignons que tout congolais dont un des parent est d’origine étrangère est congolais à part entière.
Le grand problème est que dans nos usages et coutumes, il était presque interdit de révéler les origines étrangères d’un des parents d’un concitoyens. Sauf ceux qui étaient trahis par la couleur de leur peau. Qui a oublié que Kengo , voulant se défendre un jour, avait souligné qu’il y avait aussi en RDC de métis noirs ? de qui voulait-il parler ?.
En effet, la RDC n’est pas seulement un scandale géologique. La beauté de la femme congolaise n’a jamais laissé les étrangers établis chez-nous indifférents. Après l’arrivée des belges au Congo, un timbre fut frappé à l’effigie d’une jolie congolaise. Une manière de vanter la beauté de la femme congolaise auprès de ceux qui étaient restés en Belgique.
Lorsque les belges s’installent au Congo, la loi leur interdisait de se marier avec les nègres. Ainsi, tous les enfants issus de l’union clandestine entre les belges et les congolaises à l'époque coloniale n’étaient pas reconnus comme belges. Donc tous ces métis étaient des congolais. Il a fallu attendre un certain temps pour que ces enfants aient la nationalité belge. Entre temps, ils ont souffert d’une véritable discrimination. Certains n’avaient même pas le droit d’être baptisés, sous prétexte qu’ils furent le fruit du péché.
Aux côtés des belges, notons que les commerçants juifs , grecs, portugais ont épousé des congolaises et ont eu avec elles de nombreux enfants . Alhadef, Benatar, Simis, Yanakakos, ont laissé des enfants et des petits enfants au Congo. Kyungu , Katebe, Katumbi, , Bemba Saolona….. sont de ceux-là.
En ce qui concerne les métis noirs, rappelons que les Ouest- africains établis au Congo belge peuvent être répartis en deux groupes : Les POPO : tous ces ressortissants de l’Afrique de de l'oeust, en majorité d'expression anglaise : Sierra Léone, Ghana, Nigéria, Benin. Ils sont arrivés au Congo très tôt et et sont intégrés en épousant des femmes congolaises. Ils vivaient presque dans l’anonymat et avaient épousé des femmes d’affaires, comme maman Ilondo. Les enfants issus de ces unions sont congolais comme nous tous. Mais nous pouvons reconnaître qu’ils ont eu un parent étranger, comme : Engulu, Adoula, Mokolo, Muissa Camus, Yerodia, Idrisa,……. dont les pères étaient des POPO . D’ailleurs il revenait à ces concitoyens de décliner leurs identités eux-mêmes afin d’édifier leur descendance.
Après les POPO, il y a eu les sénégalais (Ndingari ou Bawuza bulongo en swahili), venus au Congo après les POPO, principalement pour le trafic des pierres précieuses. Ils ont emmené des nombreuses congolaises. En majorité Kasaïennes en Afrique de l’Ouest. Leurs enfants sont connus à travers tout la RDC (Dadou Kimuanga par exemple). Beaucoup ont la double nationalité.
Toutes ces évocations ne visent pas à stigmatiser les congolais dont un des parents est étranger. Nous voudrions tout simplement faire le travail de mémoire. La pudeur africaine qui consiste à cacher les origines des personnalités a conduit la RDC à la confusion politique actuelle dans la mesure où Laurent Kabila nous a laissé une "patate chaude".
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