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Publié par Lused

LE MARIAGE AVEC LES FILLES DES TANTES ET LE “LUVILA” CHEZ LES BAKONGO

 

La question posée par Messager était de savoir si la tradition d’épouser une fille de sa tante n’est pas en contradiction  avec la tradition de Luvila chez les Bakongo ?

Alors la reponse est :“non”. Bien au contraire ça renforce , soutient et vivifie la tradition de “Luvila” chez les Bakongo.

Comment ? il faut rentrer d’abord sur la signification de “LUVILA”.

 

1-LE  “LUVILA”

Que signifie “Luvila” chez les Bakongo ?

Le “Luvila” est une forme traditionnelle bakongo de réunir tous les Bakongo sans exception autour de 12 ancêtres communs .Peu  importe leurs divisions inter-tribales, leurs conflits des clans .Peu importe leurs séparations des familles,peu importe l’apparution de nouvelles sous-tribus Bakongo.Soit leur emplacement et cela oú qu'ils soient dispersés...

A travers les 12 “ Mvila” (pluriel de Luvila) ,les Bakongo deviennent comme les 12 tribus d’Israel ,soit comme les 12 tribus Arabes.

Un Israelite de la tribu de Benjamin qui rencontre un autre de Benjamin à n’importe quelle partie du monde l’appelera frère.

Un Arabe de la tribu de Nabajoth qui croise un autre de Nabajoth à n’importe quelle partie du monde l’appelera aussi frère.

 

 

 Le “LUVILA” est le clan et tribu original de tout mukongo. Aujourd'hui encore, le LUVILA est une forme d’union des descendants d’un ancêtre commun parmi les 12 ancêtres,quels que soient  les lieux où ils sont disperśes.C’est ainsi  qu’on peut rencontrer un mukongo de LUVILA “Ne Nzinga” chez les manianga ,chez les besi ngombe,chez les bandibu ,chez les basansala....etc. Et s’embrasseront comme frères authentiques issus du même ancêtre.On peut trouver un homme de luvila “Ntumba Mvemba” ,chez les Bandibu,chez les bayombe ,chez les bazombo....etc. Ils s’embrasseront comme frères authentiques issu du même ancêtre ...et ainsi de suite....

 

2-LE  “ MATRIARCAT”

Tout commence à la naissance de l’enfant.Une fois né, l’enfant Mukongo est exposé vis à vis de deux Mvila (pluriel de Luvila).Donc le luvila du papa et le luvila de la maman.Moi par exemple mon père était “Ne Nzinga”  et ma mère Ne “Ntumba” ,maintenant quelle est mon luvila ?

Dans ce cas ,le terme kikongo utilisé pour designé le luvila de mon père est :le “KI SE”.

Mais ,le terme kikongo utilisé pour designer le luvila de ma mère est :le “KANDA”.Donc “ KANDA”c’est  le luvila de Ma mère.

Alors les Bakongo ont opté pour le MATRIARCAT,donc l’enfant appartient à la maman.Dans ce cas le “KI SE” ,luvila de mon papa n’a rien à avoir avec moi.En naissant ,je vais suivre le “KANDA” ,donc le luvila de ma maman.Ici Il n ‘y a pas de choix à faire ,l’enfant appartient à la maman,je suis d’office “Ntumba Nvemba”...Vouloir ou pas.C’est le Matriarcat.

 

3-LE MARIAGE AVEC LES FILLES DES TANTES

 

Comme l’enfant appartient à la maman ,tous les enfants issus de la lignée matriarcale partant de l’ancêtre jusqu’aux descendant forment  le “KANDA”.C’est ça la véritable famille chez les Bakongo.Alors l’oncle devient le “MFUMU A KANDA” (donc Chef de famille) parmi les vivants de la lignée matriarcale dans un lieu ou reside la famille.

 

Il faut comprendre par là que mon propre père n’est pas de ma famille.Et ne décide rien sans l’oncle.Ni sa soeur donc ma tante.Tous ses frères et toutes ses soeurs ne sont pas de ma famille. Nous ne sommes pas du même “KANDA”.Donc leur luvila ne me concerne pas ,ils ne sont pas mes chefs.Je suis lié à mon oncle qui est mon mfumu a KANDA.C’est ainsi que beaucoup des vieux Bakongo ont negligé leurs propres enfants ,soutenant les enfants des leurs soeurs qui sont leurs veritables enfants.

 

Quant  à leurs enfants , mon oncle va instruire ses enfants dont  je ne suis pas un simple cousin ,mais aussi un remplaçant direct du père. Alors les filles de l’oncle auront un profond respect d’un père. Alors je ne peux pas oser parler d’un mariage avec mes cousines-enfants.

Chose différente avec les enfants de la tante.Elles sont la famille donc KANDA de ma tante et de mon père ,pas moi.Donc nous ne sommes pas du même Luvila ,alors nous ne sommes pas vraiment des véritables frères et soeurs,alors il y a lieu de parler du mariage.

 

OBS:Cela s’applique pour les cousines éloignées...pas rapprochées...

 

4-LE MARIAGE ET LE LUVILA

Bien  que je n’ai rien à avoir avec mes tantes ,cette tradition d’épouser les filles des tantes ne s’appliquent pas à la tante rapprochée ,donc la SOEUR de mon père ,non !!! Ici ça s’applique aux filles des tantes qui sont des COUSINES ELOIGNÉES de mon père. 

Oú se trouve la difference ?Chez la tante ,soeur direct de mon père ,mon père est aussi leur chef de famille,c’est trop proche .

Donc j’irai dans la famille élargie ,choisir parmi les tantes ,cousines de mon père issues de grands pères éloignés..Alors vers les cousines éloignées de mon père,lui-même mon père est vu comme un oncle de famille éloignée .

N.B:Plus il y a l’éloignement ,plus les relations sont affaiblies ,pour petit à petit disparaitre et à la fin les familles ne se connaissent plus.

 

C’est lá oú apparait l’importance des ces mariages  des filles des tantes.Puisque les familles sont rescussitées ,les relations familiales sont renouées,renouvelées et rendues vives.Alors  avec divers mariages les Mvila (pluriel de luvila) reprennent vie.

 

5-AVANTAGE DE CETTE TRADITION

L’avantage de ce système est que ça tire la famille de l’eloignement. Les familles qui étaient deja éloignées  ou même ne se connaissaient plus ,se réunissent encore.C’est ainsi que les Ne Kongo (Bakongo) ont vécu des années et des années forts unis.Un peuple fort et uni .Et la notion de luvila était conservée ,renforcée et respectée.Là oú il y a les mariages ,les personnes éloignées se re-unissent d’avantage.

 

6-LES DESAVANTAGES

-Mais dans ce temps moderne ,ce système a engendré le tribalisme  jusqu’aujourd’hui.Certains parents Bakongo s’opposent catégoriquement aux propositions des mariages des leurs enfants,tout simplement parce que l’homme ou la femme n’est pas mukongo.

 

-Ils proposent aux enfants la femme ou l’homme qu’il faut.Donc un élément de la famille.La fille ou  le fils de tel ou tel pour renforcer les relations, soit remettre le sang dans la famille.

 

-Même entre les Bakongo il y a un séparatisme inter tribal. La fiancée de ma petite soeur a reçu sa réponse de fiancailles après deux ans, pour la simple raison qu’il était Munianga. Alors que les Manianga,bandibu,basansala,bazombo...etc sont des Bakongo.

Ainsi chaque sous-tribu bakongo a le souci de se renforcer à l’intérieur, repousant les autres bien que Bakongo aussi..

 

7-LE CONFLIT DES GENERATIONS

Les temps ont changés ,le monde s’est ouvert ,le monde s’est uni  .Le muluba peut maintenant se marier avec le mukongo.Le mungala avec le muswahili.Le congolais avec la malienne.L’americain avec la Française.

Grâce à l’école,aux études, à l´education occidentale , à la science ...etc ..Les jeunes Bakongo ont  compris que le temps est passé pour cette tradition ancestrale,nous sommes aux temps modernes, et traitent les vieux comme des ringards, raison pour laquelle ce système est en voie de disparution.Et on ne voit plus presque ces mariages dans les villes ,sauf dans les villages.

 

Quant aux vieux traditionnels,ils  traîtent les jeunes des perdus.Des personnes qui, en se mariant avec les Baluba , les Bangala,les français, les americains sont perdus à jamais.Leurs enfants ne connaitront plus jamais leur luvila ,car ces Baluba,ces bangala,ces rwandais ,ces Français ,ces Américains... jamais ils accepteront que l’enfant appartienne à la maman ,soit que leurs enfants soient de tel ou tel  luvila .

 

Selon les vieux ,la societé future de bakongo sera composée des enfants Bakongo qui ne connaissent pas leur “LUVILA” ,c’est à dire leurs origines,ni leurs ancêtres comme c’est arrivé aux américains noirs ,descendants des esclaves noirs d’Afrique ,mais qui ne savent plus leurs veritables origines ,ni leurs familles ou même leurs pays...

 

N'oubliez pas que le verbe "VILA " en Kikongo signifie " SE PERDRE "ou "SE TROMPER" .

Alors que "LUVILA " signifie "VOUS ALLEZ  VOUS PERDRE".  

Son pluriel  "MVILA" signifie "OUBLI" soit "PERTE"

Parfois on dit au pluriel "TUVILA"  ce qui sinifie "NOUS ALLONS NOUS PERDRE"

Les vieux disaient qu'un enfant qui OUBLIE son LUVILA est un enfant PERDU et sera TROMPÉ  facilement .

 

Un orchestre des vieux bakongo chanta à notre époque :

 

"NGEMBWA WAKONDA KANDA   , NANI I KUNVOTA DIAKA..."

("LA CHAUVE-SOURIS N'AYANT PAS D'ORIGINE MATERNELLE , QUI VA L'ADOPTER ENCORE")

 

La chauve-souris (HOMME SANS POSITION)  ne connaissant pas son origine (LUVILA) ,est rejetée chez oiseaux ,n'ayant pas de plumes et rejetée aussi par les animaux , possédant des ailes .Selon les vieux ,un homme doit avoir une originalité pure. S'il est mukongo ,un mukongo pur ,s'il est muluba un muluba pur ,s'il est congolais ,un congolais pur , pas un mukongo-muluba ,un mungala-muswahili ,un allemand-français ,un américain-chinois. Ça c'est être chauve-souris. Et tout cela commençe par les mariages en dehors de la famille, comme ce qui s'est passé avec les enfants d'Israël.Puis cela va engendrer des enfants mixtes ,puis petit à petit cela aboutira par l'oubli de ses origines ,puis les enfants commencent à se perdre..."LUVILA !!!! "

 

Pendant que les jeunes de la nouvelle génération moderne en ont assez de ces mariages consanguins, des filles des tantes ou tout autre mariage inter familial qu'ils traitent de sous-développement ,d'un retard mental et culturel ,d'un esprit tribaliste arriéré dans une époque ouverte et civilisée...

 

Alors les vieux ripostant que ces enfants ont déjà été trompés par les blancs , séduits par la culture occidentale qui est contre nos traditions encestrales.ils sont alors à jamais perdus ( "BAVIDIDI")

 

 

Selon vous ,qui ont raison ? Les Vieux Bakongo conservateurs ? ou les jeunes modernes ?

 

 

LUSED

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L
Bonjour à tous,<br /> Ma modeste contribution est la suivante: en luba vila ou kuvila signifie "nier", négation, ne pas reconnaitre qui finalement se rapproche un tant soit peu à la fausseté, il est evident qu'il y a une réelle similitude avec votre affirmation selon laquelle le verbe "VILA " en Kikongo signifie " SE PERDRE "ou "SE TROMPER"
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L
À mon cher Pedro Kitoko<br /> Tu viens de dire &quot;L'ENFANT APPARTIENT À KANDA MAIS RESTE LIÉ À LA FAMILLE PATERNELLE ,POUR QUI DEMEURE &quot;FILS OU FILLE&quot;<br /> <br /> je trouve ça grave comme declaration pour toi un mukongo.A moins que tu soit un moderniste alors je te comprends ,mais n'appele pas ça la tradition bakongo.<br /> Si tu aurais dit peut etre que reste LIÉ à son PÈRE comme geniteur j'allais un peu te comprendre.MAIS RESTE LIÉ À LA FAMILLE PATERNELLE ,c'est archi faux et je n'ai même pas besoin d'un quelconque article qui approuve une telle declaration qui detruit le MATRIARCAT.<br /> Si LE KANDA chez les Bakongo est la famille même d'un enfant comment voulez-vous qu'il ne soit pas lié au KANDA (FAMILLE DE LA MAMAN ET ONCLE,AS FAMILLE) ,mais qu'il soit lié à à la famille paternelle ?<br /> Mais si l'enfant mukongo est lié à la famille paternelle ,alors ce n'est plus le Matriarcat.<br /> Si tu me montre un tel article j'ecrirai à son Auteur de corriger cette erreur pas pour apprendre.<br /> <br /> En ce qui concerne la tradition bakongo ,elle ne defend pas un enfant d'être elevé chez son père ,ni son père cadet,ni chez sa tante ,soit son grand frère ,soit sa grande soeur...bref être elevé ,eduqué ou être scolarisé ...par sa famille paternelle.Malgré que beaucoup ont été elevés par les oncles consequence du matriarcat.<br /> La tradition ne neglige pas aussi le papa ,c'est pourquoi on parle aussi du &quot;KISE&quot; ,ainsi l'oncle te le papa collaborent,malgré que beaucoup des papas ont eux même négligés leurs fils au profit des neveux consequence du Matriarcat.Mais ce n'est pas la tradition qui les a obligés.<br /> <br /> Mais en ce qui concerne l'appartenance familiale de l'enfant ,là la tradition est categorique :L'ENFANT APPARTIENT Á LA MÈRE ,L'ENFANT APPARTIENT AU KANDA (le luvila de la maman) ,L'ONCLE EST LE CHEF DE FAMILLE (MFUMU A KANDA) ,pas le papa.<br /> Si cet article contredit cette verité alors corrige ça.<br /> <br /> Quand aux amis bakongo que tu as par-ci par là ,il faut savoir que vis à vis de la tradition bakongo nous avons trois groupes de personnes:<br /> <br /> 1-LES MODERNISTES <br /> -Ceux-ci qui rejettent catégoriquement la tradition à cause des temps modernes, il n'ont pas tort les temps ont changés.Ils sont quand même sincères.Felicitations !!!<br /> <br /> 2-LES TRADITIONALISTES MODERÉS<br /> -Ceux-ci ont la tradition modernisée ,lls ont besoin de la tradition mais tout en modernisant les choses.ESSAYANT D'ADAPTER LA TRADITION À LA VIE ACTUELLE.D'habitude ils disent :&quot;MAKI NZA A NKULU MAMANA...O WAU SE TANDU QUI A TEMOKA...&quot;ÇA C'EST LES TEMPS ANCIENS ,MAINTENANT NOUS SOMMES AU TEMPS DE LUMIÈRE...&quot;<br /> Une tradition ancestrale une fois modernisée il ne faut plus appeler ça &quot;NOTRE TRADITION&quot;.C'est ce qui est en vogue aujoud'hui de presque toutes les villes du monde ,là où les traditions se sont melangées.C'est une tradition mixte.Voila la source de ta declaration.<br /> <br /> 3-LES TRADITIONALISTES CONSERVATEURS<br /> -Il y a aussi la TRADITION ANCESTRALE ,LA TRADITION DES ANCIENS : <br /> &quot;MANA BASISA BAMBUTA&quot; (CE QUE LES ANCIENS ONT LAISSÉ) .C'est ça la veritable tradition de chaque tribu ,c'est en voie de disparution.Vous pouvez avoir la chance de la trouver des les villages isolés.Pas dans les villes.Ceux-ci luttent pour la conserver<br /> <br /> Cela ne veut pas dire que je suis d'accord pour toutes ces choses que j'ai écrites DANS CET ARTICLE.Si tu veux connaître ma position ,veuillez lire les commentaires de Sam Malonga et du Messager.<br /> <br /> Mais être d'accord ou pas ,quand il ságit d'informer le monde sur tradition bakongo ,il faut les presenter LA TRADITION ANCESTRALE DES ANCIENS ,telle qu'ils l'ont laissée.C'est ça la tradition bakongo.La tradition modernisée est deja mixte et universelle ,on ne peut plus l'appeler TRADITION BAKONGO, MÊME SI C'EST EN VOGUE PARTOUT ...C'est ne plus la tradition BAKONGO .Peut être il faudra l'appeler peut être tradition universelle.......<br /> <br /> Je ne sais pas si tu m'a compris.Moi-même je ne suis pas d'accord avec toute la tradition ,IL Y A BEAUCOUP DE CHOSES mauvaises parfois dans la tradition ,surtout dans le domaine de ceremonies funeraires,etablissement d'un grand chef ...etc.Mais être d'accord ou pas ,il faut toujours présenter aux gens ce qui est propre aux Bakongo.<br /> <br /> Et dans la tradition bakongo :être d'accord ou pas ,L'ENFANT APPARTIENT À LA MÈRE ,L'ENFANT APPARTIENT AU KANDA ,LE CHEF DE FAMILLE (MFUMU A KANDA ) EST L'ONCLE.<br /> Mais pas lié OBLIGATOIREMENT à la famille paternelle comme tu le dis,l'enfant peut rester chez son papa et maman ,soit chez l'oncle ,tante,grand frère....la tradition ne defend pas ça.Mais il restera OBLIGATOIREMENT partisan de Kanda ,vouloir ou pas ,peut importe où il soit eduqué .En cas de problème l'oncle sera rappelé...Il est de la famille de cet oncle.<br /> <br /> Au lieu de donner ta propre nouvelle interpretation sur le matriarcat chez les bakongo ,tu devrais tout simplement donner ce que tu pense sur tel ou tel point vis à vis de La tradition ancestrale des anciens.<br /> <br /> Lused
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P
Bien Cher Frère Lused,<br /> <br /> J'ai lu avec beaucoup d'attention votre article sur le mariage chez les bacongo. Je vous felicite vivement pour cela! Dans tous les, je suis pas d'accord avec vous en ce qui concerne l'interpretation donnée. Il est vrai que les bacongo sont matriarcats mais la relation avec la famille paternelle n'est pas aussi simple. Je suis muzombo né et vecu dans le milieu des bandibu. Je parte kizombo et kindibu. Comme j'ai eu dans ma vie beaucoup d'amis manianga, bantandu, mbesi Mbanza Manteke et bansansala. L'enfant appartient a Kanda mais reste lié à la famille paternelle, pour qui demeure ''fils ou fille''. Je vous enverei un article a ce sujet pour que nous puissons enrichir nos connainces et opinions à ce sujet.<br /> Pedro Kitoko
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P
Chers mbokatiers,<br /> <br /> Voici mon apport à l’aspect grammatical soulevé par notre frère Robby Muyenge. D’abord, je n’ai jamais étudié la linguistique africaine. Ce qui fait que des gens comme moi viennent étaler leur curiosité laïque et leur intérêt à disserter sur des choses qui ne font pas leur spécialité, c’est le silence de ceux qui devraient en parler. Ça m’interpelle aussi que je n’aie jamais pensé à cette question, alors que la plupart des collègues de classe à Ngombe Lutete parlaient kimanianga au cœur de la région des besingombe.<br /> <br /> Dans l’approche descriptive qui veut qu’on analyse ce que les locuteurs du kimanyanga disent et non pas ce qu’il nous semble correct selon les règles que nous connaissons, il nous faut demander à Robby Muyenge de dire en kimanyanga « Je suis + ethnonyme singulier ». Si cet ethnonyme singulier est « manianga » et non « munianga », alors, quitte à nous de formuler la règle de cette énonciation. Comme vous le savez, et nous l’avons déjà dit sur le blog, dans les variantes du kikongo en Angola, y compris le kisikongo (kisansala) et le kizombo, le préfixe mu- de la 1ère classe (qui s’attache aussi au singulier des ethnonymes) peut se manifester par la nasale syllabique. Ainsi, nous ne disons pas toujours mukongo, muzombo, musansala, musolongo, muluba, mais n’kongo, n’zombo, n’sansala, n’solongo, n’luba (où le /n’/ représente la nasale syllabique). Remarquez que cette classe contient par exemple les noms des métiers et d’autres occupations, et pour ces mots, même les variantes congolaises du kikongo disent n’longi (l’enseignant), m’vati (l’agriculteur), n’soneki (l’écrivain), m’bandudi a mafoto (le photographe), etc. Vous voyez donc que la nasale syllabique elle-même se manifeste par /n’/ ou /m’/ selon la consonne qui suit. Voilà pourquoi, en kizombo, quand la consonne qui suit la nasale syllabique est un /y/, il nous faut encore un –g- intervenant : au lieu de muyaka et muyombe, nous disons donc n’gyaka, n’gyombe. Tout ceci pour dire qu’au lieu de considérer que la nasale syllabique est une variante du mu-, la grammaire générative de Noam Chomsky dirait que le préfixe de la 1ère classe se manifeste de plusieurs façons dans la structure de superficie, la structure de profondeur étant la même. Ces différentes manifestations peuvent inclure un ensemble vide représenté parfois par { } comme en mathématique. Malheureusement, je ne parviens pas à mettre l'autre signe qui se ressemble à un psi grec en diagonale. En approche générativiste de Noam chomsky, le cas manianga/bamanianga pourrait donc s’expliquer non pas comme une exception, mais comme-ci :<br /> <br /> Singulier : { }-manianga<br /> Pluriel : ba-manianga<br /> <br /> C'est-à-dire qu’on est contraint de conclure qu’en kikongo le préfixe de la première classe (qui est une entité abstraite dans la structure de profondeur des générativistes) a plusieurs manifestations dans la structure de superficie : mu-, n’-, m’-, n’g-,{ }, probablement etc.<br /> <br /> Remarquez que le mot manianga ne serait pas le seul dans la 1ère classe en kikongo, même parmi les ethnonymes au singulier. Au lieu de mundibu, en kizombo nous disons « e ndioyo ndibu » (celui-ci/celui-là est un mundibu ». L’ethnonyme ndibu est exactement { }-ndibu. Ce n’est pas le cas de la nasale syllabique. La différence entre { }-ndibu et { }-manianga est que dans ce dernier la variante { }- du préfixe s’attache au nom de l’espace Manianga, de la même façon que dans l’ethnonyme mukongo, c’est la variante mu- du préfixe qui s’attache au nom de l’espace Kongo.<br /> <br /> Je sais que cette dissertation a été longue (comme le mot « centrafricaine » dont on se plaint dans la chanson Vévé de Pierre Mountouari « Ah ! Ce mot-là est long eh! »), mais je voudrais donner un autre exemple de cette approche générative dont je viens de parler ci-dessus pour expliquer l’ethnonyme singulier manianga. Cette fois, l’exemple est en anglais et porte sur le suffixe du pluriel des noms. Selon l’approche générative, le suffixe du pluriel des noms anglais est une entité abstraite, comme tous les autres morphèmes de la langue. La langue, depuis le structuralisme de Ferdinand de Saussure, est une entité abstraite qui se manifeste dans la parole (structure de superficie, selon Noam Chomsky). Alors, le suffixe du pluriel se manifeste tantôt comme un /-s/ dans le mot books (livres), tantôt comme un /-z/ dans le mot dogs (chiens), tantôt comme /-iz/ dans le mot boxes (caisses), tantôt comme /-en/ dans le mot oxen (bœufs), tantôt comme -{ } dans le mot sheep (moutons), tantôt comme /-ren/ dans le mot children (enfants), etc. Ce qui est intéressant, c’est qu’en anglais, children est le seul mot qui forme son pluriel de cette façon, mais les générativistes ne le considèrent pas comme une exception à la règle. Donc, même si manianga était le seul mot (et nous avons vu qu’il ne l’est pas), ce ne serait pas une exception.
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P
Chers mbokatiers,<br /> <br /> Permettez-moi de remercier, moi aussi, notre frère Lused, de cet exposé dont la substance a été suffisamment bien traitée. Il y a seulement deux questions que je voudrais poser à tous ceux qui peuvent y répondre, y compris notre frère Lused lui-même. 1. La première question porte sur le terme mfumu a kanda. Qui, parmi les oncles, est le mfumu a kanda ? Est-ce une question d’ainesse ? Le mot qui signifie oncle en kikongo est ngw’a nkazi (ngw’a nkhasi dans mon kizombo). Le mot ngwa est une variante du mot ngudi qui signifie mère. C’est le féminin du mot « se » qui signifie père, qui nous donne le mot kise évoqué dans l’article du frère Lused et qu’on pourrait traduire par « le côté du père ». Le mot ngw’a nkazi pourrait donc signifier que l’oncle maternel est une mère au masculin, de la même façon que tat’a nkento (la tante paternelle) signifie exactement père-femme. 2. La deuxième question porte sur un autre mot : mwan’a wuta (mwan’a guta dans mon kizombo). Est-ce que quelqu’un sait ce que ça signifie ? J’ai l’impression que ce mot se réfère au type de cousin éloigné qu’une tat’a nkento (dans ce cas, une cousine éloignée, fille d’une tante paternelle éloignée, cousine éloignée du père du mwan’a wuta) peut épouser.<br /> <br /> Je voudrais ajouter que chez les ovaherero de la Namibie, qui ont aussi un système matrilinéaire, c’est vraiment une fille de la sœur du père qu’on épouse. Et quand on ne l’épouse pas, on peut toujours en faire une maîtresse privilégiée, et l’épouse (qui n’est pas une cousine) n’a pas le doit pas se plaindre de cette infidélité, ni l'époux de la cousine. Et ce n’est pas au village. Au moment où j’écris ces lignes, une jeune femme qui travaille avec moi vient de me dire que son mari, que je connais bien, est le fils du frère de sa mère. C'est-à-dire, le père de son mari n’est pas un cousin da sa mère, mais un frère : même père et même mère.
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S
Mbote ba ndeko,<br /> C'est très intéressant cet article qui hante mes souvenirs d'enfance, en 4e primaire Me Binsika Gerald nous a dit: &quot;lobi boyebisa baboti na bino bakomela bino clan na bino na papier.&quot; Après il a écrit sur le tableau noir en insistant que: &quot;Clan = Luvila&quot; je ne savais pas si cela avait de sens pour les amis Bangala Baluba ou Swahili. <br /> Vieux Bonzabol (Bolowa Bonzakwa) dans son émission &quot;Elengi ya mbonda&quot; a dit comment dans le royaume l'enfant appartient au lit c.à.d à sa mère: &quot;Mobali ya mwasi oyo azalaki kosala commerce libanda ya mboka, tango mwasi aboti, mokolo ya baptême ya mwana Nganga Nzambe asengaki na mama apesa mwana na papa na ye po babatisa ye. Mama oyo abaluki akeyi kopesa mwana epayi ya mutu mususu, Roi alingaki ayeba pona nini asali bongo, mama oyo alobaki ke mutu wana nde azalaki nkolo zemi, alors Roi amonaki ke kaka ba mama nde bayebi ba papa biologique ya bana koleka mutu nionso, yango wana na royaume Kongo mwana azali ya mama et noko lokola azali mokonzi ya famille nde azalaka na pouvoir sur bana ainsi de suite.&quot; Concernant mariage entre cousins, je dirais que la loi est entrait chez les hommes avec le temps, les enfants d'Adam se mariaient qu'entre eux et plus qu'ils devenaient nombreux plus que des lois commençaient à avoir leur place dans la famille et la société ainsi de suite. Aujourd'hui dans d'autres tribus on force les enfants de se marier qu'avec les siens. &quot;Grande soeur na nga baboyaki ye na mobali na ye ya Manianga po famille e obligeaki ye abala mwasi ya Manianga, wana déjà baboti 5 enfants, pe bapesa raison te, surtout lokola bazalaki kofanda parcelle moko na ba bokilo.&quot; Quelques mois passés la fille aînée devrait se marier, c'est son papa qui avait le culot de préparer le liste de mariage, quand elle m'a informée, je lui a dit; &quot;Papa na bino aza na courage, nga mutu nafutela yo minerval tii osisili ba classes a consulter ata nga te.&quot; Comment on peut négliger les enfants qui sortent de vos entrailles? Pour répondre si on peut se marier avec sa cousine ou cousin? Je vous donne un verset du Saint Coran pour ceux qui n'ont jamais eu la chance de lire: Chapitre 4 (Les Femmes) Verset 22 et 23: &quot;Et n'épousez pas les femmes que vos pères ont épousées, exception faite pour le passée. C'est une turpitude, une abomination, et quelle mauvaise conduite! - Vous sont interdites vos mères, filles , soeurs, tantes paternelles et tantes maternelles, filles d'un frère et filles d'une soeur, mères qui vous ont allaités, soeurs de lait, mères de vos femmes, belles-filles sous votre tutelle et issues des femmes avec qui vous avez consommé le mariage; si le mariage n'a pas été consommée, ceci n'est pas un péché de votre part; les femmes de vos fils nés de vos reins; de même que deux soeurs réunis - exception faite pour le passée. Car vraiment Allah est Pardonneur et Miséricordieux.&quot; Awa mariage ya cousin na cousine ezali parmi ba interdits te. Bon, na Congo bazalaki koloba ke libala entre cousin an cousine e facilitaka ba famille baliyaka bana facilement. Est ce que yango nde babengaka &quot;Vutula menga?&quot;<br /> Sinon ezali sujet moko kitoko. Boboto o mboka bino.<br /> Serge - Kongo na biso
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C
Avec retard je viens de lire l'article de mon frère Lused. Il faut dire que le petit muluba que j'étais, quand il débarqua au Bas-Congo, ne comprenait rien à ces coutumes des &quot;bena mayi&quot;...Le minerval, moi c'est mon père qui me le donnait. Mes petits copains allaient demander leur minerval à leurs oncles...sacrilège pour moi (rire). La conservation de la lignée par le sang maternel expliquait le matriarcat. Pour éviter les cas des naissances hors mariages, les sociétés à système patriarcal mirent sur pied des sanctions coutumières très efficaces contre l'adultère. Exemple le &quot;tshibindi&quot; chez les Baluba. Mais les deux systèmes, selon les régions géographiques où ils se pratiquaient, équilibraient la société. A mon frère Robby-Muyenge, le Manianga de Luozi, je me souviens bien du pays manianga. Effet, dans les années 1970, j'allais souvent, avec feu mon père, à Mawunzi...pour faire la pèche dans les étangs à poissons faits par les Chinois...<br /> RD Congo, un si long fleuve de larmes et de sang...<br /> <br /> Claude Kangudie.
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N
Cher Lused,bonjour et tous mes remerciements pour cet exposé sur les mariages traditionnels chez les Bakongo.Et la chanson qui accompagne cet exposé est une composition que je recherchais auprès de Clément Ossinondé car elle est issue des éditions&quot;Ngoma&quot;,en 1959,et je me souviens du titre qui est:Mouanga Dodokolo.Enfin,l'auteur est Mouanga Massala.En attente,ça me fait un grand plaisir d'écouter cette chanson après des décennies et bien à vous et aussi salut au Messager.
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M
J'informe notre cher Nyanguila que la chanson Nsoneka nkada fait partie du patrimoine du site depuis 2008. Elle nous avait été offerte par Kiku. A César ce qui lui appartient.<br /> <br /> Messager
S
Messager,<br /> Nous avons à faire à une exception. Les interessés disent eux-mêmes &quot;bamanianga&quot; pour marquer leur pluriel et non &quot;banianga&quot; qui n'a rien à voir avec le nom de leur tribu.
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M
Peut-on fermer cette parenthèse grammaticale pour revenir au fond du sjet soulevé par Lused, à savoir le conservatismem non seulement chez les bakongo mais un peu partout en Afrique.<br /> <br /> Messager
M
Sam,<br /> <br /> Grammaticalement il existe des fautes qui sont tolérées après un usage généralisé. Je n'ai fait que relever une tautologie. Le reste est discutable.<br /> Pedro qui nous suit attentivement est en mission, en dehors de son domicile. Il interviendra bientôt<br /> <br /> Messager
S
Une précision: nianga (paille) fait banianga au pluriel.Voilà pourquoi &quot;munianga&quot; devient &quot;bamanianga&quot;au pluriel. C'est une exception comme on en trouve dans des règles grammaticales des autres langues.
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M
Sam,<br /> Je trouve que munianga et banianga sont conformes aux règles grammaticales. les préfixes mu au singulier et ma au pluriel s'associant au radical nianga (paille).<br /> Mais bamanianga devient une tautologie. ici on redouble deux préfixes ba et ma servant à former le pluriel. C'est comme si on disait bamayombe.<br /> <br /> Messager
S
Robby Muyenge, <br /> Comme le précise si bien Messager, on dit &quot;munianga&quot;, à l'instar de muyanzi, mumbala, musonge etc. &quot;Munianga&quot; devient au pluriel &quot;bamanianga&quot; comme tu le soulignes . Par contre, le Manianga est le territoire constitué de dix secteurs où vivent les bamanianga. Tout comme le Mayombe est la zone occupée par les bayombe.
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R
Samuel Malonga, chez nous les Bantous et grammaticalement , tu as bien raison qu'on dit Muluba, Muteke,Mutelela, ,..mais le cas de Manianga fait exception . Moi-même suis Manianga de Luozi,du secteur Mbanza-Muembe.
M
Sam,<br /> Tu as raison de préciser que je m'apprêtais de souligner à propos du préfixe ma. Comme tu le dit, ici il signifie l'espace . Mayombe, Manianga.,Mashi,, etc ,etc.<br /> La strusture de la linguistique africaine a été établie par des savants respecte certaines normes grammaticales .<br /> <br /> Messager
M
Je remercie d’abord Lused pour avoir pris de son temps en répondant, comme d’habitude, d’une façon exhaustive à la question que je lui ai posée par courriel, après m’être concerté avec Pedro.<br /> En ce qui concerne le système matriarcat, je voudrais souligner qu’il avait été pratiqué par plusieurs ethnies en RDC lesquelles ont fini par évoluer vers le patriarcat.<br /> Quant à ceux qui restent attachés aux mariages basés sur le respect de la tradition, qu’ils n’ignorent pas que les mariages mixtes ont donné des hommes comme : Malula, Franco, Diomi Gaston, Molamba Pene Lowa, etc, etc.<br /> Sur le plan purement religieux, la bible dit que l’homme et la femme quitteront leurs familles et ne formeront qu’une personne. Donc le concept traditionnel qui veut qu’un homme considère les enfants de sa sœur plus que ses propres enfants est contraire aux principes bibliques.<br /> S’agissant de l’appellation Manianga et Bamanianga au lieu de Munianga et Banianga au pluriel, je laisse ce chapitre à Pedro. Moi je pense que Manianga ne corresprond à aucune structure grammaticale Bantou. L’accord de la classe 6 ma avec la classe 2 ba me paraît atypique. A moins qu’on m’explique autrement. Pourquoi ceux qui vivent dans le mayombe sont appelés Muyombe au singulier et Bayombe au pluriel, au lieu de Mayombe te bamayombe ? le préfixe de la classe 1. mu ou mo a toujours servi à désigner les tribus chez les bantou. : Muluba, mukongo, mumbala, musakata, mutetela, etc, etc<br /> <br /> Messager
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R
Salut. On dit ' MANIANGA' au singulier et non munianga et on dit BA MANIANGA au pluriel et non Banianga puisque notre tribu s'appelle MANIANGA et non nianga . C'était juste une précision.
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R
En lingala,nous disons, TOZALI BAKONGO ,au pluriel et NAZALI MUKONGO ,au singulier. TOZALI BAMANIANGA et NAZALI MANIANGA.
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R
Salut. On dit ' MANIANGA' au singulier et non munianga et on dit BA MANIANGA au pluriel et non Banianga puisque notre tribu s'appelle MANIANGA et non nianga . C'était juste une précision.
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Salut. On dit ' MANIANGA' au singulier et non munianga et on dit BA MANIANGA au pluriel et non Banianga puisque notre tribu s'appelle MANIANGA et non nianga . C'était juste une précision.
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S
Le plus grand problème de la tradition provient de l'exode rural. Depuis qu'elle a quitté le village pour s'installer en ville, elle a perdu de sa prééminence. Le milieu urbain étant un un mélange de plusieurs ethnies et tribus, plusieurs raditions se sont rencontrées dans ce melting pot. Elles ne se sont pas interpénétrées, mais ont parfois subit les influences des autres. Beaucoup des jeunes bakongo ne connaissent pas leur luvila,ne parlent plus la langue de leurs ancêtres, pire encore, certains ne la comprennent pas. ici il faudrait féliciter nos frères Baluba chez qui la langue maternelle se pratiquent dans la famille et est même parlé par les natifs de Kinshasa.<br /> Les mariages mixtes ont apporté un plus dans l'unité du pays. Ils sont aussi à mon avis la voie royale pour l'extinction du tribalisme qui est une sorte d'apartheid à la manière des Africains (pas seulement des Congolais).Les Bakongo ont opté pour le matriarcat, parce selon les dépositaires de la tradition seule la mère définit la paternité. La femme enceinte est la seule à donner avec précision le nom du père de l'enfant qu'elle porte dans son ventre ou de celui qui vient de naître. Comme l'a si bien dit Lused, dans ce système l'enfant appartient donc à la mère et à sa famille. Autrement dit comment réagirait un homme qui aurait élevé des enfants qui pourtant n'étaient pas les siens, car sa femme ayant des relations extraconjugales? Mais déjà dans les années 40, un grand homme s'était levé contre le système matriarcal. Il s'appelait DANIEL KANZA, le papa de Thomas et de Sophie. De son vivant mbuta Kanza avait toujours rejeté ce système. Un fois grandi , ses enfants l'ont soutenu dans sa démarche. Si Sophie la munianga s'est mariée avec un mungala, le professeur Lihau, d'autres Kanza ont eu des femmes blanches pour conjointes. Quant au mariage consanguins, on le trouve aussi chez les yanzi avec le &quot;kitsuri&quot; aussi chez les Arabes et les Turcs. Même à l'époque de son apogé, épouser la fille de sa tante n'était courant dans toutes les familles et certaines le qualifiait d'inceste. Si la tradition était restée au village, elle aurait toujours connu ses heures de gloire. Mais son voyage en ville a tout chambardé. Aujourd'hui, elle doit s'adapter au siècle présent et aux réalités actuelles. En tout cas, elle doit faire des concessions, s'ouvrir au monde et se démocratiser.
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