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Publié par Messager

 

 

La saga des bills – Zanga-Zanga, Paurret Eyoma, Bing Emma - les derniers des fédérés !

 

Il y a 45 ans, Kolonga Molei publiait ses mémoires de kinois sous le titre évocateur de « Kinshasa ce village d'hier ». Ce livre consacrait tout un chapitre à la jeunesse d'avant et après l'indépendance, reprenant notamment, un certain nombre d'enquêtes publié dans l'hebdomadaire « Zaire » dont une, consacré au phénomène du « Billisme » avec le concours de Mbemba Kinzonzi, un jeune pigiste ressortissant de la zone de Ndjili. Je serai parmi ceux qui participeront à la promotion de ce beau livre relié, entièrement réalisé aux imprimeries SODIMCA, introuvable aujourd'hui. C'est ainsi que ma génération va redécouvrir les Grands Bills de Kinshasa, même si 6 ans plus tôt, le Trio Madjesi les avait immortalisé dans Zanga Zanga.

 

Aujourd'hui, dans une ville de Kinshasa qui a perdu sa mémoire – la plupart de ses bâtiments de référence ont été détruits, ses enfants les plus illustres, sportifs et artistes ou hommes politiques aux oubliettes – retrouver la trace des grands bills n'est pas une mince affaire. Il existe néanmoins, dans bon nombre de quartiers historiques ( lire Jacques Fumunzanza, Kinshasa d'un quartier à l'autre) comme Kintambo et Bandalungwa, des gardiens de la mémoire collectives sont encore là, pour vous raconter, autour d'une bonne bière la saga des yankés et des bills de leur quartier.

 

A Kintambo en particulier, un rendez-vous incontournable du dimanche, sure l'avenue Bandundu, qui est aussi l'avenue de la M       aison communale), les anciens et leurs cadets, se retrouvent au « Couloir tshatsho » avec Sabu Nkosi, le fils de Pedro Ngulu et son groupe folklorique. C'est là que j'ai eu la chance de retrouver trois des légendaires Yankés immortalisés par Loko Masengo « Djeskain » et le trio Madjesi : Zanga-Zanga, Paurret Eyoma et Bing Emma, devenus à leurs manières, de respectables notables de Mangembo.

 

Bien entendu, il faut que l'on vous fasse les présentations pour que vous vous rendiez compte en face de qui vous êtes attablés. Ces trois là, avec beaucoup d'autres, ce sont un peu, les « derniers des fédérés », du titre d'un célèbre film de western, fondateur du mouvement Hindoubill. Le film qui raconte l'histoire des derniers fédérés, qui n'avaient pas appris la fin de la guerre de sécession et qui la continuait à leur manière.
 

Ces trois là, au propre comme au figuré sont rentrés dans la peau des derniers Grands Bills. Se souvenant avec nostalgie de l'époque où ils faisaient la loi, continue de donner du « petit » à tout le monde et à exiger l'impôt du Gang « Petit, yaka na bière awa ». Autour d'eux, on continue de jouer le jeu. Zanga Zanga (85 ans)  qui habite aujourd'hui du côté de Makala a gardé un pied à Kintambo à la résidence parentale de l'avenue Lusambo, Paurret Eyoma « Munganga » (82 ans) est plus souvent à Bandalungwa, c'est l'un des fidèles de l'église de DomSak (dominique sakombi) et enfin Vieux Bing – Bing Emma (70 ans) désormais installé à Mbudi, est toujours présent à Kintambo où sa haute silhouette reste de loin, le meilleur épouvantail contre ceux qui se risquent à des incivilités.

 

Si vous allez à kinshasa, pensez à faire un tour à Kintambo, offrez-vous une bière à l'une des terrasses qui pilulkent le long de l'avenue bandundu et, lorsque le soleil commencera à décliner, allez chez sabu Nkosi danser le « Kiyeki Yeki » à côté de ces légendes , qui sait s'ils seront encore là demain. Et si d'aventure la mort venait les chercher à votre insu, allez au Quartier Babylon, demandez à Aloys Niemba ( l'ancien rédacteur en chef de « la Voix de Mangembo ») vous narrera les dernières aventures de ces légendaires yankés qu'il côtoie depuis l'adolescence.

 

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Joseph Pululu

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S
Tous les noms cités dans Zanga-Zanga ne sont pas ceux des yankés. Par exemple "Lossa" qui y est cité est un cousin. Il est peintre, décorateur et graphiste. Ami à Sak Sakoul,il leur avait fait cadeau de la grande pancarte de l'orchestre qu'on plaçait devant les bars où le trio et leur groupe se produisaient. A l'epoque, il vivait à Kimbangu.
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N
José Pululu,<br /> Oyebi makambo ebele ya commune ya biso Kintambo, epayi histoire ya ville de Kinshasa ebanda. C’est aussi une commune qui rete dans l’histoire comme le berceau de la culture de la ville. Pourquoi ne pas écrire sur l’histoire de Kintambo? Taza nainu en vie et des gens comme notre ami Aloys Niemba peuvent être d’un très grand apport. Kanisa. <br /> Ngimbi, Kal
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A
Intéressant, j'ignorais que les citations de cette chanson du Trio Madjesi correspondaient à des yankees kinois. Rien d'étonnant si on s'intéresse à l'histoire des MaDjeSi.<br /> Par contre, la chanson Zanga-Zanga est de Mario Matadidi et non de Djeskain Loko.
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J
il faut croire diamba econservaka! po la plupart ya ba grands yanké nalobeli awaz, bazali ba grands nwaleurs, cependant nzambe apesi bango vie molayi!
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M
Personnellement nakomaki na Mangembo na 1960 pour la première fois, nazali muana ya commune ya Saint-Jean - Singa Kwanga - l'actuel Lingwala, puisque grande-soeur na ngai abalaki kuna na Kintambo, déjà na époque wana, constat na biso bana ya Kini, ndenge bazalaki kobenga biso na batu ya Kintambo, constat ezalaki ete na Kintambo ba personnes âgées to ba NKOKO to MIBANGE bazalaki mingi contrairement na ba communes na biso ya Kisasa - St-Jean, Kinshasa, Barumbu. Lokola tozalaki kolongua St-Jean tii na kintambo na makolo, yango ezalaki kosala tomema mpe ba camarades na biso, donc likambo ya longevité na batu ya Kintambo mpo na ngai personnellement ezali ya kokamua te, mais soki tii lelo ezali ko continuer kaka alors commune ya Mangembo-Kintambo ezali sacrée.
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P
Dans un monde où l’espérance de vie est de moins de cinquante ans, un ancien Bill qui a survécu à toutes les bagarres pour devenir un octogénaire vivant dans la deuxième décennie du vingt-et-unième siècle, c’est plus qu’un exploit.
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