Zéphyrin Kirika présente "Jeunes pour jeunes" aux cadets
African-Jazz Mokili mobimba, par Déchaud
LA REVUE JEUNES POUR JEUNES
Sur inspiration de mon cher confère Messager, j’ai été poussé de rédiger ces quelques lignes à l’intention de nos plus jeunes pour leur faire découvrir la revue qui avait fait la pluie et le beau temps et qui avait beaucoup marqué la culture de notre pays. C’était à l’époque de Kin Kiese, Kinshasa kiese yayi, Kinshasa Poto ya ba Moyindo. La vie était belle et il faisait bon de vivre dans ce beau pays devenu aujourd’hui Kin la poubelle. Le rêve de tout Congolais de l’intérieur du pays était d’arriver coûte que coûte à Kinshasa avant de mourir.
A l’instar de mon frère bien-aimé Messager qui aimerait présenter Apolossa, ce personnage mythique aux plus jeunes, je vais m’intéresser au lancement de la revue Jeunes pour Jeunes, car c’est elle qui nous fera découvrir Apolossa le policier de roulage, Sinatra et consorts. Jeunes pour Jeunes a su donner au Lingala ou mieux à l’hindubill ses lettres de noblesse.
En 1965, Kinshasa voit naitre une revue initiée par Achille Ngoie et son complice Freddy Mulongo. Cette revue est aujourd’hui presqu’introuvable tout simplement parce que nous n’avons pas la culture de garder jalousement nos archives. La revue avait fait les beaux jours des jeunes de Kinshasa et de ceux de l’intérieur du pays jusque vers la fin des années 70 et avait fait naitre des vocations auprès des jeunes dessinateurs Denis Boyau Loyongo, Sima Lokombo, Lepa Mabila Saye (Directeur à la RTNC), Bernard Mayo, Djemba Djeis. Jeunes pour Jeunes était une revue allégorique qui avait marqué toute une génération de lecteurs. Il n’y a que nos jeunes gens qui sont nées après 1973 qui peuvent prétendre ne l’avoir pas vu ou lu. Suite à la crise économique et à la censure des services du feu Maréchal Mobutu, Jeunes pour Jeunes devenue Likembe puis Kake par la magie de l’authenticité disparaissait de la circulation. Comme je viens de le mentionner plus haut, la Bande dessinée Jeunes pour Jeunes deviendra Kake en 1971 avec la vague du recours à l’authenticité. Jeunes pour Jeunes a connu un succès populaire sans égal et arrosait pour ses lecteurs les séries Sinatra contre Molok. Selon les récits Kasaduma était souvent en désaccord avec un gang mené par Molok. On notera également une série policière bourr pour la simple raison que nous née d’hindubill avec Appolosa mais aussi Sinatra, Durango, Kikwata, Django, Coco, Didi, Wabuza, le brigadier Mongala, Errol, Maman Sakina et Mosekonzo qui nous donnaient la peinture des tracas de la vie quotidienne auxquels était confronté la population de Kinshasa. Tous ces héros populaires sont encore frais dans nos mémoires. La revue Jeunes pour Jeunes devenue LIKEMBE incitaient les congolais à la lecture. C’était une revue culturelle de haute gamme avec la musique, les biographies en vrac des musiciens et la bande dessinée. Elle parlait des vedettes de la radio, des Miss Congo, bref de plusieurs activités culturelles. Elle avait plusieurs points de vente notamment à Kinshasa, Bas-Congo, Boma Kitona, Bandundu, Kutu, Lisala, Mbandaka, Kisangani, Bunia, Lubumbashi, Kolwezi, Likasi, Manono, Kamina et autres. Toutes les autres revues qui lui ont succédé n’ont jamais eu son aura et n’ont connu que de succès éphémères pour faire faillite après quelques numéros.
J’aimerais terminer en sollicitant les commentaires de tous les compatriotes qui ont souvenir de l’époque de nous le rappeler pour édifier nos plus jeunes. La photo ci-jointe du site Congo forum peut nous rappeler beaucoup de souvenirs.
Kirika Nkumu Assana Zéphyrin