TRISTE FIN DE L'ORCHESTRE EBOKO LEY DE BARUMBU
Nous remercions LUSED qui a respecté sa parole en effectuant lors d’un voyage au pays, une enquête sur la disparition de l’orchestre Eboko Ley de Barumbu. Son récit pathétique sur l’affrontement entre deux « Robin » avec tous les détails nécessaires mérite nos félicitations.
MSG
Botiaki tembe, par l'Orchestre Eboko Ley
Ce 25 Juillet 2012, j'étais a Barumbu . A Ma grande surprise , Todis ,Opisho et le président de Eboko Ley Robin sont déjà morts.J’ai rencontré seulement BELOS, le petit frère de Todis,un ami d'enfance.C'est lui qui me rapella le nom du journaliste qui collaborait avec Eboko Ley .il me dit :"Marcel " de Mbandaka ,grand ami de du journaliste Max Ngwanzo qui les visitait beaucoup aussi.Quant à Todis ,il me dit qu'il laissa une chanson :"POLI" ,chantée chez Empire Bakuba ,à son insu ,puis l'affaire se régla à l'amiable comme fut le cas de Mobangu
Puis me raconta la fin de Eboko Ley :
LA TRAGIQUE ET TRISTE FIN DE L'ORCHESTRE EBOKO LEY DE BARUMBU
Nayebaki Nionso, par Eboko Ley
.
" Nous sommes en 1975 ,et l'orchestre Eboko Ley était en plein concert dans un bar à CITAS (Casamar).[ les lecteurs de la revue kinoise "Jeunes pour jeunes"apparut en 1968 et qui deviendra plutard "KAKE" ,se souviennent de ce nom "CITAS"(Casamar) ,avec "Sinatra Nkasaduma" ,"Durango" ,na quartier CITAS].Il s'agit d'un quartier de Barumbu réputé par sa delinquence ,un quartier des yanqués et bills de Barumbu.
Alors ,Eboko Ley était en plein concert dans un bar de Citas ,le quartier des yankés.Le concert était chaud ...
Puis tout à coût ,apparut un yanké nommé ROBIN (N.B: ROBIN vient de ROBERT .Mais en langage yanké on
coupe " ROBIN" , imitant "Robin des bois" un héros anglais).Donc ROBIN ,un grand yanké de Barumbu ,ex militaire de F.N.L.A de l'Angola.Il vint accompagné de ses deux petits yankés.(les grands
yankés ont toujours leurs petits ya motema qui les accompagnent).Alors ROBIN le yanké apparut sur les portes du Bar.Son intention est de faire arrêter le concert ou même faire cesser complètement
en cas de résitance .
(Normalement dans des tels cas ,il faut supplier le grand yanké ,préparer une somme d'argent pour le calmer.Avant qu'il agisse par force ,vous devez coopérer et le calmer avec douceur...Et
plus tard créer des amitiés.Surtout que vous venez de piétiner son camp "Citas" ,il mérite la "dîme" ou l"impôt ,"mpaku ya mabele".
Alors le grand yanké ROBIN est arrivé ,son objectif ,c'est d'entrer à l'intérieur et faire arrêter le concert.Puis imposer sa loi..(Ceux qui lisaient "Jeunes pour Jeunes " ,souvenez-vous d'une histoire de "Jeunes pour Jeunes" ,du grand yanké "Wabuza ,le zumbel" au long cheveux qui entra dans un bar à Citas ,avec son groupe ;arrêta le concert ,puis commença à rançonner les biens:l'argent,les montres,les sacs à main ...ou même des belles filles...Puis "Durango",un homme fort ,un ANTI-YANKÉS vint faire intervention et tabassa le groupe").Ces histoires ont vraiment existé dans les temps des yankés et illustrées...
C'est comme dans notre récit ici ,Eboko Ley était en plein concert ,et Robin le yanké veut entrer pour imposer sa loi.Pendant qu'il menaçait les portiers pour entrer ,on fit parvenir très rapidement le nouvelle au président de Eboko Ley.Maintenant ,notez ceci: le président de Eboko Ley ,s'appele aussi ROBERT ,donc en kiyanké on l'appelle aussi ROBIN.Il était sportif ,un maître de judo (N:B: on devient Maître à partir de la ceinture noire,puis on commence à compter 1º dan,2º dan ...etc.).Quand le président reçu la nouvelle , il était fâché pas question de s'humilier devant ce yanké.
Notez encore que, ici on a affaire à deux ROBIN opposés: L'un est sportif ,Maître judoka et civil ,c'est le président de Eboko Ley (ROBIN LE JUDOKA), et l'autre ,un grand yanké et ancien soldat de F.N.L.A (ROBIN LE YANKÉ). Robin le yanké veut semer le trouble ,Robin le judoka veut défendre son orchestre.Robin le yanké veut imposer sa loi ,Robin le judoka veut terminer sa carrière de yanké.Puisque les sportifs et les yankés ne s'entendaient pas.Les sportifs considéraient les yankés comme des semeurs des troubles,et les yankés considéraient les sportifs comme des dérangeurs.Ils dérangeaient leur succès.En principe l'Etat défendaient aux sportifs de combattre dans la rue pour ne pas devenir un danger public.Au contraire ,l'État commençait à les utiliser comme gardes des corps ,gardiens en dehors des banques contre les malfaiteurs...Et quand un sportif devenait malfaiteur, la police agissait le plus vite possible comme le cas du Maître TSHIWARA ,que la police a suivi jusqu'à la rivière Ndjili ,pour l'achever.Donc en général ,les sportifs étaient les ennemis des malfaiteurs.
Autre chose ,les sportifs comptaient sur leurs sports ou arts martiaux (renforcés parfois par le fétiche, la magie ou les pentacles pour les plus avancés ), quand aux yankés ,ils comptaient sur leur force physique naturelle sous l'effet du chanvre ,renforcée par le cammon ou le bilaï (le fétiche).C'est ainsi qu' un sportif était un grand adversaire d'un yanké ou quelconque malfaiteur.C'est ainsi que ,un Maître de Judo ,par exemple n'aura pas peur d'un quelconque yanké.Il le trouvera petit .Et un yanké ,grand qu'il soit ,se sentira en danger devant un Maître de Judo ,karaté,jiu-jitsu,catsheur,boxeur...etc.
C'est ainsi que quand ROBIN LE JUDOKA ,entendit que le concert était menacé
par ROBIN LE YANKÉ ,ceci ne le paniqua pas ,comme les autres.Bien au contraire ,il fallut que tout le monde le sache que personne ne peut bouger Eboko Ley ,qui appartient à un grand maître.
Alors,pendant que les portiers rassuraient au yanké que le président vient ...Le yanké croyant que le président venait pour coopérer , tout à coup ,quand le président en question sort ,il
s'aperçut qu'il s'agissait de son homonyme ,le grand maître ROBIN LE JUDOKA .Alors il constata aussi que ,son homonyme n'est pas venu pour coopérer ,ni le cajoler ,mais plutôt mettre fin à
sa carrière...
Sachez qu'un grand yanké ne peut pas fuir le combat ,ni demander pardon.Souvenez-vous de ce chant aux temps des yankés et des Bills :
"solo : MASTA MASTA OYO
- refrain : OO MASTA OYO
ee
solo : MASTA AKIMI COMBAT - MASTA ABUNDAKA
TE - PONA EPAKA BA NZELE "
C'est la chanson qu' on chantait aux temps des yankés et Bills ,quand tu fuis le combat.Alors on te dit dans la chanson : "aah
!!! CET HOMME ,IL A FUIT LE COMBAT. IL N'AIME PAS LA BAGARRE À CAUSE DES FEMMES.TROP ADONNÉ AUX FEMMES". Alors un grand yanké qui fuit le combat ou demande pardon se rendra ridicule devant ses
adeptes tout d'abord ,puis le peuple en général.La nouvelle se répandra le plus vite possible et perdra tout son honneur.Ses collègues yankés vont commencer à le mépriser.Il sera
déconsidéré totalement comme yanké et appelé femme.Vaut mieux combattre et avoir la défaite, pas fuir , ni demander pardon.
Alors ROBIN LE YANKÉ s'aperçut qu'il est devant un adversaire de taille.Il faut alors recourir à d'autres moyens.Ils sont
devant un bar ,donc l'arme la plus facile à rencontrer ,c'est une bouteille.C'est ainsi qu'il ramassa une bouteille ,qu'il cassa aussitôt ,pour achever son adversaire ,puis terminer sa colère par
les musiciens en pleine exhibition ne sachant rien de ce qui se passe dehors.Alors ROBIN LE JUDOKA aussi à son tour ramassa une bouteille,et cassa à son tour.
Ils se retrouvèrent ROBIN contre ROBIN ,bouteille contre bouteille ,Maître judoka contre
grand yanké ,civil sportif contre ancien comando ...deux éléphants dans un duel à mort ,devant un public incapable de les séparer ,ni même les toucher ,soit supplier.Alors c'est le yanké qui
commencera l'attaque ,Il s'élance vers le judoka ,lance la main qui tenait la bouteille pour l'enfoncer dans le corps du judoka.Mais impossible ,le judoka connaît la self-défense.Par une prise de
self-défense il réussit à saisir au passage ,la main du yanké qui avait la bouteille avant d'atteindre son corps. Pendant que le judoka immobilisait la main du yanké qui avait la bouteille ; il
enfonça la bouteille dans le corps du yanké qui s'écroula aussitôt sur terre ,le ventre saignant à mort.ROBIN LE YANKÉ est vraiment mort !!!
Alors la nouvelle arriva à l'interieur du bar (" le président ROBIN LE JUDOKA a tué
ROBIN LE YANKÉ , LE CORPS DU YANKÉ GISANT À LA PORTE DU BAR ") ,C'est la fin du concert !!! Et c'est le sauve qui peut !!!Avant que la police arrive sur les lieux .Sauve qui peut
général:portiers,musiciens,fanatiques,adeptes du yanké...
À cette époque là, il y avait "LA BRIGADE MOBILE " une unité de la gendarmerie chargé de combattre la délinquance et le
banditisme.C'est cette unité qui a terminé avec le banditisme à Kinshasa,mettant fin aux yankés ,voleurs dangereux,bandits...etc.Ils avaient une casque à la tête ,la tenue de police était comme
un cow boy ,avec revolver ou même double revolvers à la ceinture, comme un cow boy américain.Ils étaient bien équipés avec voiture chevrolet américaine "NOVA" ,avec deux policiers devant et la
place de derrière était réservée aux futurs prisonniers.Il y avait une séparation transparente entre les deux policiers devant et leurs prisonniers derrière.Mais impossible d'atteindre les
policiers devant.D'ailleurs vous êtes contrôles par un rétroviseur.Ils étaient très bien formés et très bien équipés avec des équipements modernes:armes ,télécommunications. Moindre information
ils pouvaient se communiquer et arriver le plus vite possible sur les lieux.Et ils étaient incorruptibles.Rapide pour agir et términer la mission en moins de temps.
Pas seulement ça,Il fallait vider les lieux aussi avant que les autres yankés de CITAS (Casamar) viennent venger leur
collègue.Ils risquent de précéder sur terrain ,tout saccager sans pitié ,puis disparaître avant l'arrivée de la police ou LA BRIGADE MOBILE.Puisque les deux yankés qui ont accompagnés ROBIN
LE YANKÉ, sont déjà allés annoncer la nouvelle.C'est ainsi que le bar vida en moins de temps possible.Alors la police n'arrivera que plus tard le lendemain ,sans rencontrer
personne.Ayant compris qu'il s' agissait d' un délinquant ,et surtout un ex-militaire angolais (F.N.L.A) , la police remettra le corps à la famille de ROBIN LE YANKÉ.En général , la mort d'un
malfaiteur était devenue un mal nécessaire.
Alors les jours ou mêmes les mois qui suivirent ,les yankés de Citas et les musiciens tous disparurent de leurs
maisons.La peur et la terreur étaient de part et d'autre.Pour les yankés ,ils fuyaient une possible enquête de la police qui finira par rechercher toute l'écurie pour finir avec la
confusion.Puisque la dernière génération des yankés était recherchée.Et Mobutu tenait a en finir complètement.C'est la raison de la création de la " BRIGADE MOBILE " à la gendarmerie de
l'époque..
Du côté des musiciens de Eboko Ley ,ils le savaient qu'en cas de fuite du président de Eboko Ley ,ce sont les musiciens qui
devraient payer le pôt cassé.Et de l'autre côté ,à tout moment les yankés ,pouvaient les surprendre la nuit (sans compter la famille de ROBIN LE YANKÉ) .Alors l'orchestre était dans
la terreur grande puisque la nouvelle s'est répandu que le président de Eboko Ley a tué un homme ,en plein concert de son orchestre.Donc Eboko Ley était dans une insécurité totale.Et chaque
musicien se sentait en insécurité.
C'est ainsi que la dispersion progressa certains changèrent de quartier momentanément ou définitivement.Certains ont voyagé en
dehors du pays,d'autres ont changé d'orchestres.Quand au président ROBIN LE JUDOKA ,il travaillait chez ONATRA.Alors ONATRA voulut muter un certain Jules à Lisala ,en Equateur.Quand cet incident
est arrivé ,pour protéger leur homme , une semaine après ,Ils envoyèrent ROBIN LE JUDOKA ,le président de Eboko Ley à Lisala ,en Equateur, à la place de Monsieur Jules .Et Jules ne partit
plus Robin partit et et disparut sans trace à Barumbu.Vivant en Equateur ,en mutation plusieurs années puis revint à Kinshasa et mort en 2008.(N.B: Mais son collègue ,Monsieur Jules est encore
vivant à Barumbu) .
C'est ainsi que personne ne pouvait plus réveiller ce nom de Eboko
Ley ,pour ne pas réveiller la police .Et après des années ils se retrouvèrent encore bien dispersés :Maku en Angola,Suisse puis Londres . Boieng en Belgique. Opisho,Haladji,Boeing chez
Bakuba ,Robin à Lisala en Équateur ...etc. Et à l'heure actuelle certains sont mortsTodis ,Opisho,Robin le judoka...etc.
Contrairement à d'autres orchestres,Eboko Ley s'est arrêté brusquement pendant qu'il montait vers sa gloire,obligé par un fait
de s'arrêter laissant le public de Barumbu à sa soif.Comme les Madjesi ,s'est arrêté brusquement laissant laissant le public congolais et africain à sa soif...
A l'heure actuelle Boieng étant en Belgique ,a fait un autre orchestre " ASMA KVK" à Barumbu .Étant un ancien musicien de Eboko
Ley et Bakuba ,son orchestre à Barumbu ,chante déjà dans ses concerts ,les anciens succès de l'Empire Bakuba.C'est cet orchestre de Boieng (qui n' a rien à avoir avec Eboko Ley) ,qu'on espère
aussi à Barumbu ,qui suscitera les chants anciens chants et anciens succès de Eboko Ley à Barumbu....C'est ce que me rassura l'un des musiciens de "ASMA KVK" ,Jean Paul Makengo très soucieux de
Eboko Ley...Il me dit :"Lused solola kaka na vieux Boieng .Biso toza na biso prêts......".Ils sont prêts pour ressusciter les chants de Eboko Ley...
C'était : LA TRAGIQUE ET TRISTE FIN DE L'ORCHESTRE EBOKO LEY DE BARUMBU.
"Lused"
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Question aux mbokatiers
Il y a une chose qui m'est venu à l'esprit après avoir lu l'histoire d’Eboko Lay de Barumbu. Plusieurs musiciens ont donné le nom qui se termine avec Lay ou Ley soit à eux même ou à leurs orchestres. Tabu Lay, Evoloko Lay Lay, Ferre Gora Lay, Eboko Lay, mabo Lay ...
Que veut dire Lay ou Ley?
Parce que Lay en anglais veut dire étaler ou mettre à plat, aussi une confession religieuse, ou alors un habitant de la Corée du Sud.
Bernard Manseka
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