TABU LEY:MONUMENT VIVANT
TABU LEY:MONUMENT VIVANT
En ce jour de son anniversaire (71ans), mes pensées vont encore vers le Seigneur TABU LEY, ce grand monsieur qui occupe une place majeure dans l'histoire de la musique congolaise et d'ailleurs les jeunes l'ont surnommé à juste titre MONUMENT VIVANT car il fait partie du PATRIMOINE CULTUREL CONGOLAIS; En vrai maître d'école TABU LEY a imposé sa musique et a inspiré la génération ZAIKO. Cette génération conceptrice de la rumba saccadée que nous appelons dans notre jargon le"NGUASUMA". Il est sans doute celui qui a le mieux défricher ce vaste champs qu'est la musique congolaise et en est devenu de ce fait le metteur en scène et l'inspirateur de toutes les chorégraphies et danses de cette même musique .
Pourtant la vie du Seigneur LEY n'a pas été un long fleuve tranquille car il n'a connu qu'adversités; KALLE JEEF son maître et idole n'avait jamais accepté le triomphe de ce cadet dérangeant, FRANCO l'a combattu à plusieurs reprises mais en vain et même NICO,son frère et ami ne l'avait jamais ménagé. Bien qu'auréolé de succès parfois foudroyants TABU LEY est resté un homme sans aucune arrogance. Il n'a peur de rien et confiant en l'avenir, en 1968 Denis Ilosono lui prend ses meilleurs éléments pour le noyer; il relève la tête avec des novices et les amène sur la scène mythique de l'Olympia de Paris, une première dans l'histoire de la musique africaine. De retour de cette salle il invente un nouveau rythme basé sur la batterie et la guitare basse qu'on appelera à l'époque le "soum djoun". Mais ceux qui voudrait le voir couler influenceront les fruits de ses entrailles à monter un un orchestre qui à un M près s'appelerait comme son orchestre l'AFRISA.IL surmontera cette lacune avec un MICHELINO étincellant et restera pendant ce temps la référence de la musique congolaise.
Ayant fait taire de par son talent tous ceux qui pensaient faire comme lui; son frère ennemi a eu l'ingénieuse idée de rassembler chez lui tous les TABU LEY RATES, ainsi on retrouvera dans sa maison Manguana, Josky,Dalienst,Ndombe... pour le supplanter mais il va continuer à résister. Son adversaire mettra désormais sur son viseur le fameux Michelino et l'Afrisa vascillera pendant un moment avant de reprendre les poils de la bête surtout que ceux qui étaient venus à sa rescousse vont lui fausser compagnie au FESTAC 77 et créer l'African All Stars. Profitant de l'effondrement de Bella Bella, il va recruter toute la section rythmique de cet orchestre et fera de l'Afrisa le meilleur orchestre de 1978. L'année suivante il intègre même la vedette jeune la plus en vue du pays en l'occurence PAPA WEMBA dans l'Afrisa.
Il a une autre vision de sa musique, il pense qu'ABUMBA Masikini bien que diminué mentalement fera l'affaire mais il se bûte à sa soeur intransigeante raison pour laquelle il se lancera un défi, celui de former une chanteuse qui sera aussi connue qu'ABETI en peu de temps, l'occasion lui sera donnée lorsque MBILIA BEL (ancienne danseuse et choriste chez Abeti) va accompagner Manguana et les Bobongo Stars lors d'une émission télévisée en 1982
En duo avec MBILIA BEL, il est inutile que je vous en parle car vous connaissez la suite mais tant des succès ne peut que susciter jalousies tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. C'est ainsi qu'on verra débarquer à Kinshasa en cette année 1988 des mercenaires avec des malettes bourrées d'argent pour destabiliser les 2 orchestres qui faisaient la fierté de la musique congolaise à l'étranger. ZAIKO se scindera en deux et l'AFRISA qui a perdu sa cléopâtre ne se relevera pas de ce coup de massue reçue en pleine crâne.Dans l'entre temps FRANCO le frère ennemi qui appelle à l'émulation et à la concurrence est décédé. N'ayant plus quelqu'un de sa génération en face de lui il va se résoudre à faire de la politique; lui qui était habitué à vivre dans la détente va stresser jusqu'à faire un accident cardio vasculaire. Il est en réeducation ici en France et certains des ses ennemis ont choisi ces moments difficiles pour lui dénier certains des ses tubes. Tout cela finit par être absurde lorsqu'on contemple l'ensemble de son oeuvre.Qu'il ait écrit lui même ou qu'il ait fait écrire les paroliers, il reste inégalable. Je profite de cette occasion pour jeter des fleurs à OLOMIDE qui lui a consacré toute une soirée intitulée "Koffi chante Tabu Ley" afin que ce grand nom ne tombe pas dans l'oubli.
Marie Chantal
ADEI TOKO