Rendons hommage à Jean-Serge Essous
Comme vous pouvez facilement le deviner, nous ne pouvions pas nous empêcher de rendre, une fois de plus, hommage au célèbre artiste qui vient de nous quitter, vu sa grandeur et l'immensité de son oeuvre.
Depuis hier, plusieurs éloges ont été faits à son égard. Nous estimons qu'un des moyens de lui rendre véritablement hommage, et de le présenter aux jeunes de notre blog en retraçant son parcours musical à travers ses oeuvres.
Essous Jean-Serge est né au Congo Brazzaville le 15 janvier 1935. Il est donc mort à l'âge de 74 ans. Un âge relativement avancé compte tenu des conditions sociales de nos pays africains. Il a d'abord été employé de l'IBM avant d'embrasser une longue carrière musicale qui commence à Brazzavile vers 1951 en tant que flûtiste au sein des CDJ (Les Compagnos de Joie), de Diaboua Lièvre. C'est ce dernier qui lui offre sa première clarinette. Après, il fera partie de l'orchestre Negro-Jazz aux côtés de deux futurs grands journalistes: Joseph Kaba, de la Voix de la Révolution à Brazzaville,comme soliste, et Bienvenu Beniamino (grand éditorialiste à la Voix du Zaïre, avec Mavungu Malanda ...) au chant. Nous ne disposons malheureusement pas de chansons de ces deux formations musicales au sein desquelles Essous a démarré sa carrière.
Après ces étapes, la carrière de Jean-Serge Essous peut se résumer en cinq étapes:Loningisa, Esengo, Bantous de la Capitale, African-Team, et de nouveau Bantous de la Capitale.
1.Loningisa.
Lors du séjour de son orchestre Negro-Jazz à Léopoldvile vers 1955, et sur invitation de Bowane, Essous prend part à l'enregistrement de la
chanson Ngala ya ba petit mbongo. Suite au succès de cet enregistrement , la maison Loningisa lui fait signer un contract de 12.000Frs par mois. Une fortune à l'époque.
C'est durant sa présence dans Loningisa qu'il va participer à la première formule de l'OK-Jazz d'avril 1956.
La chanson "On entre OK, on sort KO" marque sa présence dans l'OK-Jazz.
On entre OK, on sort KO
2.Esengo
Après Loningisa, le même Bowane introduit vers 1957 Jean-Serge Essous auprès de la maison Esengo, de Dino Antonopoulos, qui patronne le groupe Rock-A-Mambo et l'African-Jazz, après la disparition
de la maison OPIKA. Au sein de cette maison, Essous va côtoyer Kallé Jeff, avec qui il entretenait déjà des bons rapports. N'est-il pas le parrain de l'un des fils Kallé ? Il y
signera un de ses plus beaux tubes: Baïla, un très grand succès à l'époque.
Bakoule, par Essous et le Rock-A-Mambo
3.Bantous de la capitale.
En 1959, suite aux perturbations causées par le mouvement de l'indépendance à Léopoldville, Essous et les autres musiciens du Congo
Brazzaville décident de rentrer au pays où ils vont fonder les Bantous de la capitale.
Tokumisa Congo, par Essous et Les Bantous de la capitale.
4.African-Team
En 1966, alors que l'orchestre Bantous effectue une tournée en Afrique, Essous va se soustraire pour rejoindre à Paris Kallé Jeff, son ancien ami de la maison Maison Esengo, avec qui ils vont
monter, en compagnie de Manu Dibangu et de Don Gonzalo l'African-Team. Kwamy la Situra et Joseph Mulamba Mujos furent également de cette aventure.
Essous Spiritou, par Kallé & l'African-Team
5.Bantous de la Capitale (2ème fois)
Après l'expérience Parisienne, Essous regane vers 1972 Les Bantous de la Capitale. Un retour qui va correspondre avec l'éclatement des Bantous
en trois formations: Les Nzoi de Mermans, Edo Nganga, et Théo Bitsikou, Le TRIO CEPAKOS de Célestin Kouka, Pamelo Mounk'a et Kosmos, et LES BANTOUS
dirigés par Essous Jean-Serge et Nino Malapet. Jusqu'à sa mort, Essous était resté fidèle à la famille Bantous.
Maboko na moto, par Essous et les Bantous
Voilà résumé le parcours artistique de Jean-Serge Essous, debout sur la photo, avec une flûte traversière entre les mains.
Source: La musique congolaise du 20e siècle, chronique.
Compillé par Messager