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Cet espace se veut un lieu de rencontres et d'échanges entre ressortissants de l'Afrique Centrale et Australe . Tout étranger connaissant ou voulant faire connaissance de cette partie de l'Afrique est le bienvenu. Nous y aborderons des sujets culturels en français, portugais, ou en lingala, selon les interlocuteurs . Notre devise:réduire la distance qui nous sépare du continent, par l'entretien de la mémoire collective, en recourant à notre musique dans toute sa diversité
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Publié par Messager
Essous Jean Serge, mécanographe en chef et Sax Solo est parti.
Il est parti un après-midi de novembre - un mercredi - rejoindre tous ses copains rencontré dans les années 50 à Léopoldville, lorsque ce mécanographe d'IBM - ancêtre des informaticiens- a traversé le fleuve Congo, en compagnie de ses amis. Pour tuer le temps comme on disait, il avait ramené son sax, là où les autres préferaient un ballon de foot.
Comment s'est-il retrouvé à côté des ceux qui moins de dix ans plus tard, dans les énnées 60, allaient constituer la colonne vertébrale de la rumba des deux Congo pour paraphraser Sylvain Bemba? Une chose est sûre Essous Jean Serge, avec ses notions d'espagnole, ses rudiments d'anglais, a permis à la bande des Watama (bana Bosenge cher à Dewayon) à prendre au sérieux leur art. Avec ses connaissances en affaire, il a su éviter à Franco et à bien d'autres de signer en toute connaissance des contrats dont ils sauront tirer profit. la légende raconte que c'est lui qui a signé, à la place de Franco, mineure en 1956, l'acte de création de son orchestre OK Jazz.
Insatiable et infatiguable, Essous Jean Serge met sur pieds le premier Nzonzing officiel, avec la création d'un groupe expérimental et d'accompagnement, le Rock-a-Mambo, dans lequel se retrouvaient des artistes venus d'horizon aussi différents nque l'African Jazz, l'OK Jazz ou Négro Jazz et autres Watama. la prouesse mérite que l'on s'y attarde: imaginez un orchestre dans lequel Koffi cotoierait Jossart Nyoka Longo ou Papa Wemba; Rock-a-Mambo c'était cela: écoutez bakule, le tube de lando Rossignol et sa pléiade de vedettes.ce groupe a révélé aussi des talents indéniables comme Nedule Montshwe papa Noèl.
A l'indépendance, Essous Jean Serge et ses amis d'origine brazzavilloise, profitent des grandes vacances et appuyés par un fan club dynamique, pour lancer, ce qui n'était au départ qu'un groupe de circonstance, les bantous de la Capitale. Ce groupe offrira l'exil aux artistes "pigeons voyageurs" de Kinshasa à l'instar de Johnny Noèl, Mujos Mulamba, Gérard Biyela ou Dercy Mandiangu.
Il faut croire que l'artiste avait le virus de la bougeote. Au fil de ses pérégrinations, on retrouvera Essous jean Serge en Cote d'Ivoire, à Paris mais aussi et surtout aux Antilles, avec pour mission de réconcilier les descendants d'esclave avec la musique de leurs ancêtres. Les Kassav s'en rappellent bien. Et kallé Jeef l'immortalisera dans une chanson célèbre:
Essous muana mama Adèle
ye passeport ko na Antilles
kokanisa mingi té
Nzambe ya Congo akobatela yo"
Au soir de savoie, tel un sage répu, il a rallié son manguier arbre et palabre. Après une dernière pour la route - Mars et Afril 2009, pour saluer et faire vibrer une dernière fois ceux qui l'on accompagné dans sa quête du"son originel", dans le temple de l'Olympia de Paris; après avoir retrouvé la trace de son johnny Noèl et communié une dernière fois au son de son sax et clarinette; le sage s'est posé sur son lit, a ferme les yeux pour ne plus les ouvrir, c'était un mercredi après midi, un certain 25 novembre 2009. C'est ce que je dirai aux Mbokatiers, pour leur annoncer la mort du dernier des mécanographes, un deuxième métier qu'il a appris aux autres musiciens. Grâce à lui Franco de Mi-amor, qui n'a pas terminé son cycle primaire, a appris un métier.