Cinq chansons de circonstance pour le week-end
Cinq chansons de circonstance pour le week-end.
Nous sortons d’une période on ne peut plus agitée. Nos cœurs ont bouillonné durant au moins deux semaines suite à la mascarade d’élection présidentielle qui vient d’être organisée en RDC. Une élection caractérisée par des fraudes grotesques et une répression sauvage à l’endroit de la population civile.
Comme il fallait s’y attendre, la réprobation de ce hold-up électoral a été unanime . Le régime de Kabila conspué par la population a perdu toute légitimité, raison pour laquelle la prestation du serment s’est déroulée presqu’en catimini, loin de la population, à la Cité de l’OUA, en présence d’un seul chef d’État, le dictateur Mugabe.
L’opposition, grâce à l’appui de la population y compris la diaspora, sort revigorée de cette élection. Son leader Etienne Tshisekedi, égal à lui-même, a refusé la main tendue, et s’est proclamé président élu par le peuple. Qui plus est, il a prêté serment à sa résidence de Limete, après que le gouvernement ait placé des chars devant le stade dans lequel il comptait prêté serment devant le peuple.
Nous pouvons affirmer à l’heure actuelle que l’épreuve de force entre Kabila et Tshisekedi tourne à l’avantage du leader de l’opposition dans la mesure où, comme face à Mobutu, il vient de déboulonner complètement Kabila des cœurs des congolais. Nous voyons mal comment un président aussi illégitime, et qui n’a jamais communiqué avec la population de la capitale(en dix ans de pouvoir) pourra se réconcilier avec un peuple qui n’a pas l'habitude d'oublier les atrocités de ses boureaux, depuis l'époque coloniale. La corruption massive sur laquelle il avait tant misée vient de montrer ses limites.
Ce faisant, nous vivons un cas politique unique en RDC: D'un côté un président impopulaire, conscient d'être vomi par le peuple, qui ne compte plus que sur la répression pour essayer d'accomplir un mandat de cinq ans dans un pays devenu ingouvernable; de l'autre un leader charismatique, adulé par le peuple, qui n'a rien à perdre vu son âge, et qui va désormais chercher comment faire partir son adversaire.
Cette élection vient d’étaler au grand jour l’incompétence et le manque criant de charisme de Joseph Kabila. Jusque là, il avait réussi à gouverner par procuration tout en évitant d’affronter directement le peuple ou les véritables opposants. Ses esquives lors de la dernière élection lui ont été fatales.(Aucun meeting à Kinshasa, aucun débat avec les concurrents).
Rappelons que Moïse Tshombé, un des politiciens les plus populaires à Kinshasa et au Congo était originaire du Katanga. Il ne s’était jamais exprimé en lingala, mais savait communiquer avec le peuple, y compris les kinois. Laurent Kabila, originaire du Katanga également, savait haranguer les foules, en dépit du fait qu’il n’a jamais parlé lingala.
Joseph Kabila, qui a appris le kinyarwanda en quelques mois seulement de séjour au Rwanda est incapable de parler la langue de son « pays », dix ans après. Alors que les occidentaux mettaient moins d'un an pour balbutier les langues congolaises. Ce sont eux qui ont mis en oeuvre le munukutuba ou le Kikongo ya l'Etat afin de mieux communiquer avec la population autochtone.
Après cette parenthèse, revenons à notre sujet du jour, c’est-à-dire aux chansons de circonstance pour souligner que même en pleine bataille, les soldats trouvent toujours un créneau pour se relaxer et oublier les hostilités en s’adonnant aux loisirs, parfois à la danse. C’est pourquoi nous avons sélectionné quelques œuvres de la belle époque pour permettre aux mbokatiers de respirer, en attendant la poursuite du combat pour la libération du pays. D'autre part, nous publions la 3ème partie du récit de notre frère Jean Koke Miezi sur Pereira, tout en invitant ceux qui détiendraient des articles sur la culture à nous les envoyer pour publication.
Messager
Quelques chansons de circonstance
1.Naleli Léo, par Mujos et l'African-Fiesta
2.Nkulu Mobongisi, par l'African.Fiesta
3.Tolembaka te, par Soki Vangu et Bella-Bella
4.Bala-Bala, par Rochereau et l'Afrisa
5.Salongo Alinga mosala, par Franco et l'OK-Jazz
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