POUR LA PETITE HISTOIRE (2) Drums et Batterie
POUR LA PETITE HISTOIRE : (02)
- L’introduction par Les BANTOUS des DRUMS dans leur musique
(Drums ou ensemble de la batterie de jazz moderne)
Au début de l’année 1959, une série de lois constitutionnelles jettent les bases d’un état indépendant du Congo-Brazzaville, dans l’interdépendance (Communauté Franco-africaine, sous la présidence du général DE GAULLE).
Cette approche de l’indépendance fit plus d’une fois réfléchir les musiciens brazzavillois qui évoluaient dans les orchestres kinois, après la dissolution en 1956, à Kinshasa de l’orchestre Negro Jazz de Brazzaville, d’où sont issus les co-fondateurs des orchestres OK Jazz (1956) et Rock-A-Mambo (1957)
Le désir de se réunir se réalise à l’issue d’une première rencontre initié par Nino MALAPET à l’Hôtel Régina (Kinshasa) et à partir de laquelle ils se retrouveront clandestinement plusieurs fois à Kinsuka (banlieue sud de Kinshasa), en dehors de tout soupçon, pour des séances de répétitions : C’étaient : Nino MALAPET, Jean Serge ESSOUS, Saturnin PANDI pour Rock-A-Mambo – Edo GANGA, Célestin KOUKA, Daniel LOUBELO « De la lune » pour l’OK Jazz.
Ce sont joints à eux les kinois Dicky BAROZA (guitare solo) ARMANDO Brazos de l’OK Jazz (guitare accompagnement), mais ce dernier va désister au dernier moment et c’est même lui qui vendra la manche à FRANCO de se qui se tramait. Il sera donc remplacé par Jacques DIGNOS DINGARI
Pendant cette période séjournait à Kinshasa le super orchestre sénégalais BENGUE JAZZ dans lequel évoluait prodigieusement aux drums le capverdien André ARIBOT. C’était tellement merveilleux de voir ce musicien associer la batterie de jazz dans la musique africaine, au point d’ébranler le moral de Nino MALAPET qui convint André ARIBOT de faire partie des Bantous au détriment de son groupe sénégalais qui reparti sans lui.
Quel rôle donner au « drummer » André ARIBOT dans la musique congolaise qui n’avait pas encore inclus cette percussion dans sa musique ? La définition est vite trouver : En effet pour marquer suffisamment de rythme dans sa forme d’expression, comme dans le jazz, on lui attribue le rôle de créer, délimiter, façonner et découper le temps musical pour obtenir le « swing » qui a temps manqué à la musique congolaise. Quand bien l’idée était bonne et convaincant, dans la pratique, ce n’était pas du goût de tous les mélomanes. Les détracteurs ont qualifié Les Bantous d’orchestre « manzanza », mais c’était sans compter sur la perspicacité du groupe qui ne céda pas et jusqu’à ce jour.
Cependant, il y a lieu de noter que depuis les années 50 chez OPIKA et chez NGOMA cette famille des percussions qu’est la batterie de jazz existait déjà, mais n’avait certainement pas connu la même utilisation. Tout comme, dans les années 60 les orchestres congolais ont connu d’extraordinaires drummers, très compétents, et qui ont rivalisé avec des drummers étrangers.
La batterie d’André ARIBOT, pour se faire une idée des batteries actuelles se composait comme suit en 1959 :
- Grosse caisse à pédale – Tom basse – Tom aigu – Caisses claires – cymbales suspendues – Cymbales charleston
Ci-joints trois morceaux joués à cette époque.
Clément OSSINONDE (Rubrique à suivre sur d’autres informations sur la musique congolaise)
La Luna y el sol, par papa Noël et les Bantous
Basili koyokana (1ère version), par papa Noël et les Bantous
Lutaya, par Essous et les Bantous