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Publié par Messager

 

Nini Chérie, par Pandi & Lièvre et l'Ok-Jazz

 

 

     Marie-Isidore DIABOUA 'Li+¿vre'              Marie-Isidore DIABOUA « Lièvre »

Un des grands monuments de la musique congolaise est mort.

                             

Après :

 

-  LUAMBO MAKIADI Franco son grand ami aux éditions Loningisa      Entre 1955 – 1957, après avoir introduit pour la première fois les Tumba ou conga cubaines dans la firme PAPADIMITRIOU et participé à la création de l’OK Jazz.

 

- Jean-Serge ESSOUS, son élève à la flûte et à la clarinette, après avoir fait ses premiers pas en musique dans son groupe les CDJ (les compagnons de joie) en 1952.

 

Leur aîné et frère Marie Isidore DIABOUA s’en ai allé, lui aussi sur le sentier qui n’a pas de retour. C’était le vendredi 15 octobre 2010, à Brazzaville, des suites d’une crise cardiaque.

 

Au cours de cette année, votre serviteur avait eu une grande pensée pour celui que nous avions toujours sollicité une décoration nationale pour la grandeur de son œuvre, en lui consacrant  à juste titre une évocation, le sentant très fatigué, à travers cette article que osons publier une fois de plus pour ceux qui ne l’ont pas connu. :

                                L’Incontournable

                                

              Marie-Isidore  DIABOUA « Lièvre »

Une des plus monumentales personnalités de l’art musical congolais.

 

Marie-Isidore DIABOUA est à l’origine de la conception, de la création et du développement de l’activité culturelle en milieu jeunes à Brazzaville

 

 Marie-Isidore DIABOUA est un peu oublié aujourd’hui. Son importance dans l’histoire des ballets (percussions-chants-danses) et de la musique d’orchestre sur les deux rives du fleuve Congo est pourtant fondamentale, et les plus grands de sa génération lui doivent beaucoup. Notamment, Guy Léon  FYLLA,  Joseph KABASELLE, Jean-Serge ESSOUS et  LUAMBO Franco,  avec qui les

 

rencontres aux studios,  « CEFA » (1953) « Opika » (1954) « Loningisa » (1954-55) et « Esengo »(1957) ont  été concrétisées par un très grand exercice de style : de la  « Rumba » et de  l’ « Afro-Caribéen ».

 

Sa virtuosité dans les percussions et la flûte, son tempo solide, sa technique rythmique parfaite, sa tessiture admirable, ses arrangements d’une étendue remarquable, toutes ses qualités ont fait de lui une grande vedette, de la musique congolaise de tous les temps.

 

DIABOUA est le chef de file des inventeurs de la percussion au Congo, de même qu’il est le maître à jouer de toute une génération fascinée par l’énergie des sons. Ses nombreux mérites témoignent pour lui :

 

-  1952 - KONGO DIA NTOTELA (BALLETS DIABOUA)

 

Au début des années 50, particulièrement en milieu jeunes organisés au sein du  mouvement Scout, la musique en vogue est fondée, comme d’ailleurs la musique séculaire africaine, sur une organisation polyphonique instrumentale et vocale. Une musique de danse appelée, à tort ou à raison, « Ballets » ou plus familièrement « Ngwakatour ». Elle donne naissance, le 1er janvier 1952 au groupe folklorique « KONGO DIA NTOTILA» Les actions du groupe folklorique rentrent en perpétuelle mutation. A mesure qu’il évolue, il forme des dizaines d’artistes qui à leur tour se mettent à la disposition de nouveaux venus. C’est ainsi que le mouvement des Ballets était né au Congo. Rebaptisé, en 1959,

BALLETS DIABOUA. Le groupe devient  un pilier rythmique de la musique que l’on commençait alors à appeler « nationale », d’où d’ailleurs la création en 1966 du Ballet national congolais, à partir de l’ossature « Ballets Diaboua »

 

-  1952 -  LES COMPAGNONS DE JOIE (C.D.J.) : Editions « CEFA »

 

Ils sont issus du groupe KONGO DIA NTOTELA  dont ils constituent la version moderne. Il est porté sur les fonts baptismaux au cours du réveillon de la Saint Sylvestre (31 décembre 1951 – 1er Janvier 1952),  au même moment  que le groupe folklorique. Les flûtes, la

guitare et la percussion, maniées par le trio DIABOUA- SHORIBA DIOP – PELLA « Lamontha », en constituent la trame.

 

C’est, après sa rencontre avec le grand découvreur des talents,  Henri BOWANE, en 1953 à Brazzaville, que le « CDJ » a trouvé le chemin du studio CEFA (compagnie  d’enregistrement du folklore africain) à Léopoldville (Kinshasa).  Il réalise son premier disque d’une carrière qui s’annonce  extrêmement passionnant, et riche. Sur la première face, une œuvre très originale et colorée « Kiniala tsula ». Sur la seconde face, un titre en créole sous forme de biguine « Z’entendis la nuit ».

 

On retrouve ici, sous deux formes musicales  variées, l’essentiel de l’apport de DIABOUA. Musique ambitieuse, chaude et belle, tournée vers une recherche qui a su rester à la portée de la jeunesse. Une période  exaltante, au cours de  laquelle DIABOUA a tenu bon la barre et a réussit à imprimer spectaculairement son talent, dans une écurie qui comptait des grandes vedettes comme Bill ALEXANDRE, (guitariste et patron des éditions CEFA), Guy Léon FYLLA (guitariste-saxophoniste) Augustin MONIANIA « Roitelet » (bassiste), Vicky LONGOMBA, Marcelle EBIBI, Roger IZEIDI (chanteurs) etc.…

 

- 1953 – Joseph KABASELLE – Marie-Isidore DIABOUA : Editions OPIKA

 

Si en 1953, Joseph KABASELLE  a su s’entourer des musiciens de premier plan pour la création de son orchestre l’African Jazz, et  procéder à  l’introduction, pour la première fois d’un tam-tam « Lokolé » dans la musique moderne, il n’en demeure pas moins, qu’il est resté très solidaire avec bon nombre des jeunes musiciens de Brazzaville. Notamment, DIABOUA, Edo GANGA, SHORIBA DIOP…avec lesquels il s’était lié d’amitié.

 

Il a su apprécier leur grand talent dans le domaine de la percussion (Les « tumbas ») au point de les associer régulièrement aux séances de répétitions, d’enregistrements (Opika) et aux concerts de l’African Jazz à Kinshasa, avant même que l’orchestre se passe du « Lokole » pour adopter les « tumbas ». Ce n’est donc pas par hasard, que les « tumbas » dans la célèbre chanson de

1953 « Para Fifi » soient joués par Edo GANGA, un proche de DIABOUA.

 

1954 – L’ORCHESTRE NEGRO JAZZ : Editions NGOMA

 

Six musiciens constituent l’embryon de cet orchestre qui voit le jour en 1954, au bar-dancing « Mon Pays » à Moungali Brazzaville. Pour prendre quelques mois plus tard,  au bar-dancing  Chez Faignond », le nom de NEGRO JAZZ. Les musiciens de cet embryon étaient : Joseph KABA, Dieudonné Nino  MALAPET (guitaristes), Edouard GANGA « Edo » et Bienvenu BENIAMINO (chanteurs), DUMOND (saxophoniste) et Marie Isidore DIABOUA (percussionniste) .

 

Le grand mérite de cette formation c’est d’avoir enregistré aux éditons NGOMA sous l’étiquette « Atomic Jazz » deux disques dans lesquels Joseph KABA, Edo GANGA et  Nino MALAPET signent respectivement quatre œuvres d’amour d’une grande beauté : « Bana y’Atomic », Vergina mabe mingi » « Vivita », et« Wapi Gigi ».

 

1954 – LES EDITIONS LONINGISA : L’OK JAZZ

 

De son vivant LUAMBO MAKIADI « Franco  n’avait tari d’éloges à l’endroit  de Marie-Isidore DIABOUA, Liberlin de SHORIBA DIOP et Jacques PELLA « Lamontha » pour le travail colossal  abattu au studio Loningisa en 1954, avec les musiciens qui ont constitué la première formation de l’OK JAZZ, le 6 juin 1956 avec Jean Serge ESSOUS comme premier chef d’orchestre.

 

1954, en effet, Marie-Isidore DIABOUA, Saturnin PANDI, Liberlin de SHORIBA DIOP, Jacques PELLA « Lamontha » vont de nouveau faire partie de l’entourage du grand Henri BOWANE, devenu depuis, un des piliers des éditions Loningisa.  Le quatuor brazzavillois est l’archétype même des « tumbas du genre afro-cubain, style qu’il initiera  aux groupes de la firme Loningisa du grec PAPADIMITRIOU.  C’est une véritable révolution dans le style de percussion dans la rumba et la biguine. La bande à  DIABOUA est pratiquement au cœur d’un grand nombre d’enregistrements effectués par les sociétaires de Loningisa. C’est ainsi qu’elle sera associée à la création de l’OK JAZZ.  Même si par la suite DIABOUA, SHORIBA

 

DIOP, PELLA « Lamontha » ne sont pas restés  dans l’équipe active (à l’exception de PANDI)

 

1954 – Zacharie ELENGA « JHIMMY» et Marie-Isidore DIABOUA : ATOMIC JAZZ

 

Lorsque en 1953, le guitariste « hawaïen » JHIMMY met fin à sa carrière  musicale à Kinshasa, après trois ans de règne sans partage, avec son chanteur Paul MWANGA (éditions OPIKA), il se joint à  Marie-Isidore DIABOUA et animent un groupe de danse dénommé « Atomic Jazz ». Ils jouent d’un rythme qui s’intègre  parfaitement  à l’environnement musical de l’époque. Aussi, cumulativement  avec son activité musicale avec DIABOUA, JHIMMY renoue avec sa fonction de bureautique (sténodactylo) chez l’avocat,  Me PROUCEL avant de prendre sa retraite à Bangui où il décède au début des années 90.

 

1955 – L’ORCHESTRE « EURAFRICAIN »

 

En 1955, un impresario de Radio-Brazzaville, GUILLEN, aide DIABOUA à mettre sur pied un orchestre destiné à exploiter des thèmes de musique de jazz pour le plaisir du public étranger du centre ville. Le guitariste sénégalais BOUPE OUSSEINO, le saxophoniste français DUMOND et l’accordéoniste espagnol Charles EVORA se joignent au trio congolais Joseph KABA, Marie-Isidore DIABOUA,  Bienvenu BENIAMINO. Un ensemble qui marche bien. Il se forge surtout  un répertoire comprenant à l’origine du blues comme les spirituals, les airs de danse, les chansons populaires françaises, ainsi qu’une tradition vocale cubaine remontant à la naissance du « son » de la Septeto habanero.

 

1957 – L’ORCHESTRE ROCK-A-MAMBO: Editions ESENGO

 

En Janvier 1957, Marie-Isidore DIABOUA qui retrouve encore le grand  Henri BOWANE sur sa trajectoire, est mise à contribution pour trouver une appellation à l’orchestre qu’il se propose de créer pour le compte des éditions Esengo du grec Dino ANTONOPOULOS. Il choisi le « ROCK-A-MAMBO. L’orsqu’au beau milieu de la rumba, les éditions Esengo décident de sortir des sentiers battus avec des titres tels « Santa        Lou », « Ya Mwele »

(DIABOUA) , « Jalousie », Micki mi quiero » (Nino MALAPET) « Marie Petro », « Tour de ville » (ESSOUS), « Siempre mi », « Rossignol cantador » (LANDO Rossignol ), etc…la contribution en studio de DIABOUA, Jacques PELLA « Lamontha » et Liberlin de SHORIBA DIOP est  fructueuse autour de leurs anciens collègues du CDJ (ESSOUS – PANDI)

 

LES ANNEES 70 – Marie-Isidore DIABOUA : Directeur Régional de la culture.

 

Directeur régional de la culture au Pool, au cours des années  70, Marie- Isidore DIABOUA a fait valoir ses droits à la retraite, voici plus de deux décennies déjà. Mais, il milite activement dans le cercle « LE CAFE DES ARTISTES » de son ami de toujours Liberlin de SHORIBA DIOP, 25 rue de Likouala – Poto-poto – Brazzaville : Tel. (00242) 5227618 ou 6553520

 

Clément OSSINONDE

Clement.ossinonde@sfr.fr

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K
<br /> <br /> Bonjour Clément et re Bravo pour ce grand travail abattu. à propos de ce pilier de notre musique moderne qui s'en est allé comme il a vécu dans la sobriété et l'anonymat pourtant il figurerait<br /> parmis les noms célèbres de nos grands artistes dont il a formé un grand nombre. méconnu par sa propre génération et les suivantes...pour permettre à ceux qui sûrement se demandent qui fût-il je<br /> te prie de faire un effort pour leur faire entendre quelques airs des époustoufflants NGOUAKATOURS surtout leur chanson fétiche qu'ils usaient à l'ouverture de leurs animations. Merci mon grand<br /> et à très bientôt<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> bonjour Clément et re Bravo pour ce travail abattu à propos de ce pilier de notre musique peu connu par sa propre génération et les suivantes. pour que les mélomanes se fassent une idée de ce<br /> grand nom qui s'en va comme il a vécu fait un ultime effort de nous faire écouter les fameux airs des "NGOUAKATOURS" de ces années là surtout leur chansons fétiche qui enflammait poto-poto et<br /> partout où ils sont passé. merci mon grand à très bientôt<br /> <br /> <br /> <br />
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