LA RDC IMPORTE TOUT SAUF RIEN
LA RDC IMPORTE TOUT SAUF RIEN
De prime abord, ce titre semble farfelu, mais il exprime toute mon inquiétude. On ne cessera jamais de le dire, le Congo est un scandale géologique, une terre bénie. Mais quel véritable contraste lorsqu’on compare cette réalité par rapport au niveau de vie de la population. Ce ne serait pas exagéré de dire qu’au Congo nous avons presque tout, mais nous importons presque tout. Nous importons les chinchards (Mpiodi) alors que nous avons de cours d’eaux et des lacs très poissonneux. Savez-vous que le Lac Tanganyika est l’un de plus poissonneux de l’Afrique. Il comprend 9 couches de poissons. Savez-vous qu’une simple visite dans la province de l’Équateur et celle de Bandundu plus précisément dans le Mayindombe vous permettra de vous rendre vite compte que nous avons beaucoup des poissons et d’animaux sauvages au Congo. Malheureusement la pêche et la chasse ne sont pas réglementées.
On fait la pêche ou la chasse à n’importe quelle période de l’année et cela ne permet plus d’envisager l’avenir avec opportunisme. Nous importons même les pattes de poulets et le capas, une espèce de graisse animale qui fait beaucoup d’hypertendus parmi la population. Pas si longtemps, le 14 octobre 2010, des cartons des poulets avariés ont été enterrés dans la localité Kimvula, quartier Mitendi dans la commune de Mont Ngafula. Ils ont été immédiatement déterrés et vendus par la population. C’est ridicule pour un grand pays comme le nôtre. Le gouvernement n’encourage même pas l’élevage de petit bétail et de la volaille. Manger un œuf est devenu presqu’un luxe. Il faut attendre le poulet Wiki ou Pluvera importés de la Belgique alors que surplace, on peut en produire autant qu’on veut. Souvenez-vous de la petite expérience avec la fameuse ferme présidente (DAIPN= Domaine Agro Industriel et Pastoral de la Nsele) qui à l’époque fut installée à Nsele et Lubumbashi. On pouvait se ravitailler facilement de Soso ya Nsele. Sommes-nous incapables de tenter de nouveau une telle expérience? Le Gouvernement n’a aucune politique pour encourager les moyennes et petites entreprises. Aller investir dans ce pays fait peur à beaucoup d’investisseurs qui sont obligés de réfléchir durant des années avant de prendre une décision. Il en est de même des originaires de ce pays. Personne ne peut accepter d’aller investir dans un pays où règne l’insécurité.
Nous avons un des plus grands barrages en Afrique centrale et nous alimentons plusieurs pays étrangers, mais le Congolais vit dans l’obscurité. Cette obscurité grandissante à Kinshasa et partout dans les grandes villes a occasionné une insécurité qui causé mort d’hommes, viols, vols, extorsions, grossesses indésirables, car l’obscurité fait bon ménage avec toutes ces antivaleurs. Elle ne signifie rien d’autre que le territoire du diable.
Parlant de l’agriculture, on importe du riz, de l’huile, des haricots, l’ail, des oignons, des pommes de terre, du sucre, du thé, de la farine alors que le Congo est un grenier agricole. Tous les slogans du genre agriculture priorité des priorités sont restés lettres mortes. Vous ne serez pas surpris si je vous disais que demain, on importera le matembele, le ngai-ngai, des arachides. Alors que partout dans le monde, on cherche à réduire les importations, 80% de la nourriture congolaise provient de l’extérieur. Même s’il est un fait général qu’aucun pays ne peut se suffire à lui-même, il faudra dire que trop c’est trop. Selon un document que j’ai consulté, les exportations agricoles ne représentaient qu’environ 10 % du PIB en 2006, contre 40 % en 1960. Jadis florissant, avec une production plus réduite, le secteur agricole aujourd’hui de la RDC est totalement paralysé. Il connaît une asthénie de productivité conduisant 73 % de la population congolaise à vivre en insécurité alimentaire. L[]es importations de produits de première nécessité augmentent tandis que les exportations des produits de rente baissent. La production s'est en effet réduite depuis quelques années à des activités de subsistance malgré des conditions naturelles favorables. Nous avons environ 97 % des terres arables qui bénéficient d’une saison culturale de plus de huit mois dans l’année. De plus, 34 % du territoire national sont de terres agricoles alors que 10 % seulement sont mises en valeur.
Ce problème sectoriel, partiellement lié à la faiblesse de la productivité, relève de problèmes d'accès au marché, d'évacuation des produits, de conservation, de la perte de main-d'œuvre agricole suite aux conflits armés et aux maladies endémiques et des semences de qualité, de l’utilisation de techniques inappropriées et du manque d’instruments de travail adéquats.
Le comble de tout, c’est que dans ces importations, il n’existe aucune réglementation. C’est comme avec l’Immigration au Congo. On entre et on sort quand on veut. Il en est de même pour les produits importés. On laisse passer même des produits avariés moyennant quelques billets verts. Les députés qui sont censés faire des lois pour protéger la population se frottent les mains. Faire la politique est devenu un moyen illicite de s’enrichir. Une fois qu’on obtient le vote de la population, on s’en moque éperdument.
Comme je l’ai souligné plus haut, il y a des produits qu’on peut importer mais c’est ridicule de voir que notre pays importe même ce qu’il ne devrait pas importer. Les villageois s’adonnent avec joie aux travaux de champs, mais ils sont découragés de voir les fruits de leur travail pourrir dans les greniers. Suite au manque des voies de communication, leurs produits ne sont pas évacués. Ils produisent juste pour la subsistance. De plus, ils pratiquent une agriculture traditionnelle et connaissent un manque criant des semences de qualité.
Je ne crois ni avoir tout dit, ni avoir bien dit les choses. A vous Mbokatiers de compléter ou de corriger ce qui n’est pas correct.
Zéphyrin Kirika Nkumu Assana