Loko Massengo & L'International "RUMBAYA"
L O K O M A S S E N G O
& L’INTERNATIONAL “RUMBAYA”
Enfin sur le Marché Mondial. Voici un album
Qui lui rend justice !
Un Best of : « Bloquer Zinguer » symbole d’unegénération avide de trouver ses propres moyens d’expression rythmiques, sa propre culture.
Un album de 10 titres qui lui font entendre en compagnie des anciens de « RUMBAYA » réunis ici en grand orchestre jouant de très bons arrangements qui rappellent une époque mémorable.
10 titres qui rendent cet album indispensable. Il propose un admirable trio chant au format inhabituel qui démontre à l’évidence comment l’histoire du chant ténor et de la rumba est passée, par l’intermédiaire de LOKO MASSENGO.
Il était temps de redécouvrir ce célèbre et admirable vocaliste, qui a mis depuis plus de 30 ans un talent original, un goût et une compétence rare au service d’une musique qu’il aime avec
Passion. Une musique dans des contextes « Rumba Rock » dont il a donné le meilleur de son « swing », et le plus sensuel de son art. Aussi, l’occasion mérite que nous décortiquions la vie musicale de ce grand chanteur : LOKO MASSENGO « Djeskin »
I – UNE ENFANCE BERCE PAR LES MELODIES GRACIEUSES DE LA
RUMBA.
LOKO-MASSENGO est né le 31 Juillet 1947 au Congo, dans une famille qui a pris une part active dans la genèse de la Rumba
moderne, particulièrement son père qui a joué aux instruments et qui avait sa propre virtuosité mélodique, combinée avec la passion pour les œuvres des génies : Paul KAMBA, Antoine MOUNDANDA, Antoine KOLOSOY WENDO et ADOU ELENGA.
C’est dans cette ambiance qu’il a été bercé dans son enfance par les mélodies gracieuses de la Rumba. Pourtant, la musique d’église est celle qui a vu peu à peu s’ouvrir sur son soleil, lorsqu’à dix ans il a commencé à chanter dans la chorale de Saint François à Kitambo (Kinshasa). LOKO se souvient toujours avec beaucoup d’affection de son premier maître, le frère DAMIEN qui lui a appris à chanter le « Grégorien », alors qu’il était à l’école primaire St Georges de Kitambo, avant de poursuivre ses études secondaires à l’école technique de Sainte Marie dans la commune de Saint Jean (Lingwala) entre 1961 à 1963.
II – BRAZZAVILLE, UN REMARQUABLE CHOIX
Né des parents originaires du Congo-Brazzaville, ces derniers l’envoient à Brazzaville pour achever ses études secondaires au Collège d’Enseignement général, Ganga Edouard. Un très bon choix, mais une aubaine pour LOKO qui arrive à Brazzaville à un moment où l’orchestre Les Bantous de la capitale traverse ses années de gloire, déversant en grande pompe des très belles Rumbas et une majorité de thèmes ultra « chauffants » composant plusieurs sélections de premier ordre. C’est ainsi que LOKO- MASSENGO est fortement influencé entre 1964-1965 par la mouvance de cette époque où il a commencé à faire l’école buissonnière pour aller voir Les Bantous à « Pigalle » de Bacongo
III – KINSHASA DEUX ANS APRES : LA DEROUTE
1965 – LOKO-MASSENGO est de retour à Kinshasa la ville de toutes les musiques. L’aventure de Brazzaville n’a pas cessé de le hanter. Néanmoins, pour ne pas décevoir ses parents, il continu à parfaire ses connaissances dans la structure scolaire I.N.P.P. de Kalina (Gombe) pour une formation liée à la diplomatie : Secrétaire d’Ambassade, mais peine perdue, car une année plus tard LOKO-MASSENGO décide de tout abandonner pour se consacrer à la musique, dont Brazzaville, voire l’orchestre Les Bantous de la
capitale a été le moteur propulseur. La rupture est consommée avec ses parents qui voulaient absolument pour leur fils la réussite scolaire, mais en vain.
IV – 1966 - LOKO-MASSENGO CRAQUE SOUS LE COUP DE « JAMEL
NATIONAL »
1966 – LOKO-MASSENGO choisi pour le début de sa carrière musicale, le « JAMEL NATIONAL », le creuset des jeunes talents. Un groupe qui a donné la vedette aux nombreux jeunes artistes, dont le chef Tony KABANGU (guitare solo) a su s’entourer et qu’il a eu en général lui-même découverts. Tels les noms : BAVON « Marie-Marie », Verckys KIAMUANGANA, EMPOMPO-LOWAY, BUMBA-MASSA, MAURO Maurice, Zozo AMBA, DEESSE, NEJOS, etc.
V – 1967 – L’ORCHESTRE « NEGRO SUCCES » UN PASSAGE OBLIGE
Sollicité par BAVON « Marie-Marie » en 1967, LOKO-MASSENGO quitte le JAMEL NATIONAL pour intégrer l’orchestre NEGRO SUCCES. Une promotion idéale pour gravir les marches du professionnalisme. Sa carrière, en effet, a commencé à prendre une véritable forme dans ce groupe, surtout après la tournée fracassante à Mbuji-Mayi et au Kasaï. LOKO garde de cette tournée un souvenir inoubliable, la première fois qu’il prenait l’avion.
VI – 1968 – JEANNOT BOBENGA (VOX AFRICA) : L’HOMME FATAL DE
LA CHANSON
Instabilité ou pas, LOKO-MASSENGO à un objectif ; devenir l’archétype et le maître à chanter dont le talent devrait aboutir à une importance expérimentale. Il quitte le NEGRO SUCCES pour chanter dans l’orchestre VOX AFRICA de Jeannot BOBENGA, un grand mélodiste, qui lui apprend quelques techniques harmoniques. Avec le VOX AFRICA, LOKO-MASSENGO effectue une tournée triomphale dans quelques pays de l’Est-Africain, puis en ZAMBIE, le pays qui particulièrement a contribué à sa notoriété.
VII – 1968 – SOUS L’EGIDE DE VERCKYS KIAMUANGANA :
L’ORCHESTRE « VEVE », UN NOUVEAU SOUFFLE
1968 - De retour à Kinshasa, LOKO-MASSENGO est devenu un brillant virtuose acclamé par un vaste public qui dépasse largement l’auditoire de la Rumba à KIN. Il est à coup sûr un chanteur magnifiquement doué, un très bon compositeur. D’où la préférence de Verckys KIAMUANGANA (nouvellement parti de l’OK Jazz) pour l’intégrer dans son orchestre « VEVE », un groupe qui s’annonçait promoteur. VERCKYS avait besoin des nouveaux talents pour s’inspirer du style OK JAZZ et lui faire véritablement l’ombre.
L’orchestre VEVE va apporter un nouveau souffle à la musique congolaise. Tout Kinshasa sera conquis par les jeunes et talentueux musiciens qui avaient décidés à révolutionner la musique congolaise, avec comme acteurs potentiels, le chef KIAMUANGANA « l’homme aux poumons d’acier » et une attaque « bazooka » qui fera date dans l’histoire de la musique congolaise moderne : le trio SAAK SAKOUL, MARIO MATADIDI et LOKO-MASSENGO « Djeskin ».
1972, l’orchestre VEVE au sommet de sa gloire, après mieux que jamais s’être affirmé comme un inépuisable créateur des talents nouveaux perd l’attaque « bazooka » SAAK SAKOUL, MARIO MATADIDI et LOKO-MASSENGO « Djeskin » qui se sont vu léser dans leurs droits en tant qu’employés dans l’orchestre VEVE.
VII – 1972, « SOSOLISO » OU LA REVOLUTION RYTHMIQUE INCARNEE
PAR « LE TRIO MADJESI »
1972, l’avènement du « TRIO MADJESI » est comparé à une révolution rythmique. Sa renommée commence lorsqu’il invente des figures chorégraphiques qui donnent à son spectacle scénique une découverte inédite. Le trio va suivre toute une série de succès dû à la fois à l’engouement provoqué par ce sport et la qualité de ses harmonies vocales. Ses premiers succès s’intitulent « Feza », « Longoma Olive », « Camarade ekufaka », « Butteur »….Pas étonnant qu’on ait baptisé sa musique de « révolutionnaire », un genre unique que l’on a comparé aux Beatles. De 1972 à 1975 c’est le règne du TRIO MADJESI sur le plan national et international. Un élément important pour la
vulgarisation de la nouvelle musique congolaise : introduction du spectacle, organisation scénique, valorisation culturelle et synchronisation chorégraphique. Un véritable mythe rénovateur
Les belles choses, hélas ! Ne durent pas, le Trio va être victime d’une machination politico-culturelle minutieusement organisée par l’administration LUAMBO-MAKIADI, alors que le groupe préparait l’Olympia. Les mauvaises langues vont spéculer, jusqu’à atteindre la sphère politique. L’UMUZA (Union des musiciens zaïrois) y apporte son grain de sel pour fustiger le caractère occulte du Trio dont les composants sont traités d’usurpateurs et seront contraints de regagner leur pays respectifs (Angola) pour MARIO MATADIDI, (Congo-Brazzaville) pour LOKO-MASSENGO, seul SAAK SAKOUL, originaire de la RDC est resté à Kinshasa.
VIII – 1976 – RETOUR AU « BERCAIL » DE LOKO-MASSENGO
En 1976, LOKO-MASSENGO qui n’a vécu qu’à Kinshasa depuis son enfance est contraint de retourner au « bercail » Brazzaville dont il n’a que très peu d’affinités. Il n’a pas de choix.
IX – 1978 – « LES TROIS FRERES » : UNE LEGENDE QUI A LA VIE NE
DURE PAS
En Novembre 1978, un concours de circonstance fait que Michel BOYIBANDA, YOULOU MABIALA (transfuges de l’OK JAZZ) et LOKO-MASSENGO (Sosoliso) décident de la création à Brazzaville de l’orchestre « LES TROIS FRERES ». pour redynamiser la musique populaire congolaise, un nouveau cycle pour la carrière de LOKO-MASSENGO, après avoir fait presque le maître à « KIN LA BELLE » Une année a suffit pour faire danser tout Brazzaville avec un répertoire choc ; la rumba étant de rigueur, dans des titres endiablés, tels « Nénette », « Sale », « Diallo », « Nabatiya Tuku Tuku », etc. au rythme de la danse « Bloqué Zengué ». Une expérience qui à la vie n’a pas durée (1978-1979)
X – LA CARRIERE SOLO, LE CONSERVATOIRE, le GROUPE « KEKELE »
Pour le reste de la carrière de LOKO-MASSENGO notons :
- 1980, début d’une carrière solo. Il est accompagné par le groupe « Rumbaya », aux éditions Safari Ambiance (Mme LACOSTE, MR.MAMATAKIS)
- 1980 – 1983, Toute l’Afrique danse sous le rythme de LOKO-MASSENGO, une période extraordinaire avec l’émission Canal Tropical de Gilles OBRINGER diffusée sur RFI.
- 1986 – Admission au conservatoire de Paris, grâce à l’obtention d’une bourse d’études de l’Etat congolais.
- 1987 – Il fonde un foyer avec une étudiante congolaise qui lui fait trois filles. Installation définitif en France.
- 2001 – Sous l’impulsion de huit artistes musiciens de renom, dont LOKO-MASSENGO, il est crée à Paris le groupe KEKELE, lequel a pour objectif renouer avec la rumba congolaise originale. Il est produit et soutenu par l’éditeur SYLLA IBRAHIMA qui a déjà sur le marché international 2 albums signés : Syran MBENZA, NYBOMA, BUMBA MASSA, WUTA MAYI, LOKO-MASSENGO, NEDULE « Papa Noël et Jean-Papy RAMAZANI.
LOKO-MASSENGO & l’International RUMBAYA « best of » est distribué par www.bassoka.fr
Clément OSSINONDE
Clement.ossinonde@sfr.fr
Massengo nalingi yo, par Loko Massengo et Sosoliso