LE TRAVAIL D’ÉQUIPE
LE TRAVAIL D’ÉQUIPE
Une équipe est un ensemble de personnes où chacun apporte sa science, sa compétence, sa technique, mais aussi sa personne afin d'aboutir à un but commun. Le travail d’équipe est d’une importance capitale dans notre monde d’aujourd’hui. J’ai toujours considéré le succès d’un orchestre, d’une équipe de football, d’un ministère ou d’une station de radio comme étant une œuvre d’ensemble, un travail d’équipe. Dans chaque équipe, il y a ceux qu’on appelle les héros dans l’ombre ou ceux-là qui sont tapis derrière et qu’on ne voit pas dans l’avant de la scène. Leur contribution dans la réussite d’une œuvre mérite d’être soulignée. Il ne faut pas que le chef d’une équipe, le patron d’un ministère, d’une station de radio ou d’un orchestre s’arroge à lui seul le succès au détriment des autres. Si tel est le cas, le mécontentement s’installe dans l’équipe et progrès n’est plus au rendez-vous. Un bon chef d’équipe est aussi celui qui sait reconnaitre le bon travail effectué par les autres, les encourager, leur donner des incitatifs et des outils nécessaires pouvant leur permettre d’obtenir les résultats escomptés et surtout favoriser la communication au sein de l’équipe. Il doit toujours savoir partager le succès obtenu avec tous les membres de l’équipe. Même s’il recevait une récompense, il la doit aux différents membres de l’équipe et non se l’approprier en portant seul le chapeau. On ne sort pas quadra kora, meilleur orchestre de l’année sans le concours des autres membres. C’est comme nous le dit bien un vieil adage africain : «Un seul doigt ne lave pas la figure».
Ceux qui ont eu l’occasion de lire le récit sur l’apologie des membres peuvent bien attester l’importance du travail en équipe. Les mains se sont révoltées parce que si elles ne vont rien chercher, la bouche ne peut pas se nourrir. Les yeux se sont dit que s’ils ne voient rien, les mains ne peuvent pas aller chercher la chose. Les pieds à leur tour se sont dit si nous ne marchons pas pour conduire les mains là où les yeux ont trouvé quelque chose, les mains ne peuvent rien prendre et ainsi de suite. La suite de l’histoire, vous pouvez bien l’imaginer. Tous les membres du corps se sont révoltés. Le corps est demeuré inerte et ne pouvant pas se nourrir comme il se doit, il s’est affaibli et c’était la mort dans l’âme.
Parlons musique pour reconnaitre que Papa Wemba, Koffi Olomide, King Kester Emenya, Werrason, J.B Mpiana pour ne citer que ceux-ci sont des véritables icônes, pourquoi pas des formateurs qui ont marqué leurs ensembles respectifs avec un cachet personnel. Toutes ces vedettes malgré les talents que le bon Dieu a bien voulu leur donner ne seraient peut-être pas ce qu’elles sont sans le concours des autres. On ne pourrait jamais parler de Viva La Musica, Quartier Latin, Victoria Éleison, Wenge Musica Maison Mère ou BCBG sans ces chefs de file. Bien qu’ils donnent le ton, ils ne doivent pas oublier le travail de titan abattu par les autres membres de l’orchestre. Que serait Viva la Musica, Quartier Latin et autres ensembles sans la présence des instrumentistes, des chanteurs ou des animateurs (Atalaku). Seuls, ces chefs de file ne sauraient pas tout faire. Ils ne sauraient pas être au four et au moulin. Personne n’ignore ce qu’a été Kester dans Viva la Musica, Fally Ipupa dans Quartier Latin, Ferre dans Viva La Musica. Il est bien triste de constater que souvent on méconnait le travail des autres dans l’équipe. C’est de là qu’est sortie la périphrase«Biso nde tosala ye azala». N’est-ce pas une façon de revendiquer sa contribution, d’exprimer sa déception parce que le patron de l’orchestre s’arroge à lui seul tous les honneurs. C’est aussi l’une des raisons qui explique les différentes scissions que nous connaissons dans nos orchestres. Le comble de tout, c’est que lorsqu’on claque la porte pour aller fonder son propre orchestre, on traite les autres de la même façon. Le cercle est devenu infernal et vicieux. On croit bien faire alors qu’on tourne en rond. Souvent nous sommes disposés de voir la paille qui est dans l’œil du voisin au lieu de la poutre qui est dans le nôtre.
Nous devons savoir que lorsque nous travaillons dans une équipe, chacun apporte son intelligence, ses connaissances, ses expériences, ses compétences et lorsque nous les mettons ensemble, nous produisons un travail formidable. Les membres d’une équipe doivent recevoir des récompenses positives tout comme négatives étant donné que dans une équipe, chacun apporte son comportement et son éducation à part les talents. Il faut donc une bonne discipline pour le bon fonctionnement d’une équipe. Dommage que dans notre culture, la notion de travail en équipe n’est pas bien encrée dans nos mentalités. Depuis l’école primaire, on habitue nos jeunes au travail individuel et non au travail d’équipe. On grandit dans cet esprit d’individualisme ou de concurrence. Les conséquences se font vite sentir dans ce sens qu’aujourd’hui beaucoup de choses ne marchent pas bien dans notre pays, nos partis politiques, nos orchestres, nos mutualités et que sais-je encore. La cohabitation est souvent impossible et on accepte difficilement les idées des autres. D’où la multiplicité des orchestres, des partis politiques, des associations. Cela n’est pas une mauvaise chose si tous concourent pour l’intérêt national. Mais lorsqu’on les crée pour des intérêts égoïstes, ça devient fatal.
Nous devons reconnaitre l’importance du travail d’équipe et l’inculquer à nos jeunes. Habituons-les à vivre et à travailler ensemble. On ne construit pas un pays seul, mais avec le concours de tous les citoyens et nous devons travailler la main dans la main. Que pensent les autres Mbokatiers? La tribune est ouverte. A vous d’exprimer vos idées et commentaires si vous en avez.
Zéphyrin Kirika Nkumu Assana