LE SEJOUR DE "L' EMPIRE BAKUBA" A BRAZZAVILLE EN 1979
LE SEJOUR DE "L' EMPIRE BAKUBA" A BRAZZAVILLE EN 1979.
L’orchestre Empire Bakuba avait livré entre fin juillet et début août 1979 cinq concerts dans la ville de Brazzaville. Ces moments avaient été consignés par Nila Mbungu dans un reportage publié le lundi 6 août 1979 par le quotidien du soir Elima dont nous nous sommes procurés les archives.
Pour retracer fidèlement le film de différentes prestations de l’orchestre Empire Bakuba à Brazzaville, et pour plus de visibilité vu l'état des archives, nous allons reprendre les grandes lignes du reportage de Nila Mbungu.
Mbokamiska
5 JOURS DE FETE A BRAZZAVILLE AVEC EMPIRE BAKUBA.
« Du 29 juillet au 3 août , Empire Bakuba, l’orchestre cher à Matolu Dode, Dilu Dilumona et kabasele Yampanya a séjourné à Brazzaville, en République populaire du Congo, où il a livré cinq concerts en cinq jours. Pour les Brazzavillois : "Empire Bakuba est le meilleur orchestre du Zaïre pour le moment ".
C’est le dimanche 29 juillet 1979 , dans l’après-midi que le prestigieux orchestre kinois est arrivé à Brazzaville, sous la conduite du trio Matolu, Dilu et Yampanya.
Le 29 juillet.
Le premier concert de l’orchestre kinois a eu lieu dans la soirée du même jour, au Célèbre bar Bouya. D’aucuns se souviendront que tous les ensembles kinois de passage à Brazzaville ne manquent pas de se produire dans ce cadre.
C’est devant ce même cadre que s’établit le premier contact entre les musiciens de Bakuba et le public congolais. Mais, dans le bar, un spectacle de désolation les attend. Car bien que l’atmosphère soit chaude à l’extérieur, le bar est à moitié vide. Il nous semble que le public boude le coût du billet , trop élevé : 1000 Fr CFA ! M. Malatou et le citoyen Miki (un chic type qui a mis son charroi automobile à la disposition des musiciens) suggèrent alors à Yampanya de réduire le droit d’entrée. Ce qui est fait. Néanmoins, cette première soirée se déroule devant un public clairsemé .
Ainsi, de toute sa grande taille, Kabasele Yampanya monte sur le podium et de sa voix mélodieuse, il envoûte l’assistance, en lui présentant son plus beau répertoire. Tour à tour, il chante : Ami ya bomuana, Dadou, et Trahison, avant que ses compères Dilu Dilumona, l’ânge congolais et le sentimental Papy Tex s’illustrent eux aussi en chantant Ntoya, la chanson la plus réclamée par les fanatiques, Mindondo, Abi, Eloko nini et Wando.
Ce concert se termine un peu tôt, mais il permet quand même aux mélomanes congolais de découvrir les charmes de la musique de Bakuba. Rendez-vous est pris pour le lendemain.
Lundi 30 juillet.
Bakuba se présente en pleine forme au rendez-vous de la commune de Poto-Poto. Son appel ayant été entendu, les mélomanes sont venus nombreux. La majorité du public est constituée de belles congolaises et d’une vingtaine de Zaïroises que j’ai pu facilement identifier.
A 21 heures, Tonton Efanga, Papa Djos et Opitsho Mama, les trois chanteurs de réserves de Bakuba débutent la soirée, avec les chansons Mali, Vie ya moto et Mungu. Ils chauffent la salle et excitent les mélomanes qui abandonnent leur « Kronembourg » pour se trémousser sous le rythme endiablé de « Silawuka ,sous-marin » . Les plus timides se contentent de dodeliner de la tête.
Lorsque le légendaire trio Matolu, Dilu ; et Yampanya prend la relève, c’est le délire dans le bar. L’assistance applaudit jusqu’à la fin du concert. Une fin de concert explosive avec en fond sonore les airs de « Au revoir Kamalé », la fameuse partie d’animation de la chanson « Kamale » qui a rendu Yampanya célébre à Kinshasa.
Mardi 31 juillet.
La troisième production de Bakuba se transforme en show populaire suite à la volonté d’un public très fanatique. Mais, égoïste, Pépé Kallé s’approprie toutes le fleurs destinées au trio, à cause de ses exhibitions fantastiques.
Cette soirée restera, d’ailleurs, la plus merveilleuse pour la délégation zaïroise. Car, Yampanya qui roule gracieusement ses hanches, rivalise de prouesses avec son danseur Andele( ce dernier est très populaire de l’autre côté du fleuve Zaïre).
C’est aux environs de 2 h qu’il se soustrait de l’affection de ses fans qui refusent de quitter le bar »Kraanganza », située é Ouenzé, le quartier le plus populeux de Brazzaville.
Mercredi 1er août
Le jours suivant, Empire bakuba, ignorant la fatigue, réédite son exploit de la veille, en démystifiant, une fois de plus ses nombreux admirateurs. Ce concert se déroule chez « Massedo », dans le quartier Bas-Congo.
Au cours de cette production, Bakuba est honoré de la visite de quelques membres des délégations sportives, de passage à Brazzaville. Ces sportifs ont, en effet, participé au challenge « marien Ngouabi ». parmi ces visiteurs, il y a le citoyen Sassa Kassa yi Kiboba, directeur de rédaction du journal Masano.
Jeudi 2 août
Le dernier concert de Bakuba, le moins bon, est celui qu’il livre jeudi dans le bar « Super-Jazz », à Poto-Poto. C’est un concert jumelé entre Bakuba et Bilenge Sakana, le « dauphin » de l’orchestre kinois à Brazzaville.(….)
Ce concert n’était pas éclatant comme les précédents, mais il a quand même connu ses grands moments. Dilu et Pay Tex se sont particulièrement mis en vedette lorsqu’ils ont interprété vava, Ntoya, Mindondo et Opeli Muinda pour l’un, et Mayi na miso, Sango ya mawa, pamelo et Abi pour l’autre. Comme lors des autres productions, la soirée s’est terminée sous les airs de « Nazoki ».
Empire Bakuba a regagné Kisnhasa vendredi 3 août 1979 dans l’après-midi ».
Nila Mbungu
En souvenir de ce voyage effectué en 1979 par l'orchesrree Empire Bakuba à Brazzaville, nous avons choisi l'essentiel du répertoire interprété à cette époque, pour faire plaisir à ses nombreux admirateurs sur notre blog, en commençant par Sulmany.
Nous dédions aussi ce répertoire à notre "leki" Sonny Mokonzi, qui était tout jeune à Bandal à l'époque, et qui doit connaître "Massa", dont le nom revient dans plusieurs chansons de Bakuba des années '70 à 80, ainsi qu'à tous les mélomanes .
CHANSONS FETICHES DE BAKUBA DES ANNEES 1970.
1.Ntoya
2.Wivi
3.Ami ya Bomuana
4.Tshitshi
5.Paralisé
6.Tika muana
7.Nazoki