LE MONSTRE NTESA DALIENST
LE MONSTRE NTESA DALIENST
Né en octobre 1946 dans le Bas Congo, cet enseignant quitte l’enseignement pour verser dans la musique en 1967 et sera découvert dans VOX AFRICA aux côtés de Manguana et autres Loko Masengo . Sa voix illumine toutes les chansons de Jeannot Bombenga son patron et fait des jaloux. Il y composera tout de même deux chansons dont le plus connu est sans doute « Aline Mbombo » avant de s’embarquer en 1968 dans l’aventure avec le FESTIVAL DES MAQUISARDS avec les Sam, Guvano, Michelino,Johnny qui viennent de quitter Rochereau.
L’orchestre connait un succès foudroyant à Kinshasa avant de s’enliser à Kisangani en 1969. Guvano et Sam les abandonne là-bas et rentrent bredouille dans la capitale tandis qu’eux, qui viennent de récupérer Diana au passage, continuent le périple jusqu’à Mbuji Mayi où la situation se complique de plus belle. Ils regagnent tout de même Kinshasa en 1970 complètement désarmés mais disposent d’un trésor, de belles chansons, qui intéresserait n’importe quel producteur. C’est ainsi qu’avec l’aide non intéressé de Verckys l’orchestre va changer de nom pour s’appeler LES GRANDS MAQUISARDS.
Il s’investit comme le meneur de ce groupe de par sa façon de chanter et de composer. Il prend des allures de Rochereau, lui qui partout où il est passé était timide et considéré comme simple vocaliste va se surnommer Monstre de chant. Avec Dizzy, Diana et Lokombe comme principaux compagnons de la nouvelle aventure il est face au public en octobre 1970 au Bar Vis-à-vis à juste 24 ans pour la sortie officielle de l’orchestre. Au cours de ce concert il fustige la position d’un des leurs qui a sauté sur l’avion de Rochereau pour jouer à l’Olympia dans une chanson qui s’intitulera « Obotama mobali » puis chante leurs déboires dans « Tokosenga na Nzambe ».
Sur le marché du disque pendant deux ans (1971-1973), il est tout feu, tout flamme il a largué Biki, Delya, Marie Amboka,Jarrya,Ida, Sisi moke, Beneda et autres …Il est devenu le musicien le plus apprécié de l’autre côté du fleuve Congo. Etant devenu monstre il dérange son producteur Verckys qui craint que ses contacts l’amène à quitter son écurie. Il veut le meilleur pour l’orchestre mais même au sein de l’orchestre on estime qu’il se la joue perso et suscite des antagonismes avec les autres chanteurs. Verckys qui leur devait en profite pour ajouter à la confusion en leur retirant ses instruments. L’orchestre éclate définitivement en 1974 mais NTESA regrette cette situation en composant la chanson « Confession » qui est sortie avec « Papa Tchikaya ». Après vient le passage à vide puis il comprend qu’il ne sert à rien de rester à se tourner les pouces alors que SAM vient de laisser un trou à combler dans l’OK Jazz.
C’est ainsi qu’il fera son entrée dans l’OK Jazz en 1977 et mêle sa voix à celle de Josky dans « Bisengambi », tout le monde note son professionnalisme et devient la mesure vocale de l’orchestre. Dans l’OK Jazz il n’y a presque pas de chansons qui sortent sans sa voix pendant que lui-même se prépare à lancer ses bombes. Il commence timidement avec la chanson « Tala ye na miso » puis attaque avec « Ballon d’or » et « Coup de foudre ». C’est lui qui en 1980 rehausse le niveau de l’OK Jazz avec sa chanson « Muzi » il est premier dans tous les hits parade du continent. Deux ans plus tard il récidive avec « Bina na ngai na respect » une chanson intemporelle qui fait le plein sur les pistes de danse jusqu’aujourd’hui.
En 1985 il fait partie des musiciens qui accompagnent Franco lors d’une tournée européenne. Il ne rentrera plus jamais à Kinshasa, dans l’OK jazz il est remplacé par son cousin Kiesse Diambu qui a presque le même timbre vocal que lui. En Europe on ne lui connait pas de grandes chansons à part « Mamie zhou » jusqu’à sa mort qui est intervenue à un mois de ses 50 ans en septembre 1996.
ADEI TOKO
Jaria, par Dalienst et les Grands Maquisards
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