LA GUITARE ELECTRIQUE
LA GUITARE ELECTRIQUE
Comme la conçoit Clément OSSINONDE
L’année 1953 nous rappelle l’arrivée à Léopoldville (Kinshasa) de la première guitare électrique, introduite par le musicien belge Bill ALEXANDRE, soliste de grand talent et chef des éditions musicales CEFA (compagnie d’enregistrement du folklore africain). Evidemment, Il va rehausser considérablement le niveau de la musique congolaise. On se souvient du tout premier grand succès réalisé avec la guitare électrique, sur une composition du guitariste et saxophoniste brazzavillois Guy Léon FYLLA, accompagné par Bill ALEXANDRE à la guitare solo et par la chanteuse camerounaise (épouse FYLLA) Marcelle EBIBI. Titre de la chanson : « MAMA E »
Kallé & Nico en 1957
Mais la guitare électrique s’imposera plus tard et surtout dans les doigts des kinois François LUAMBO « Franco », Nicolas KASANDA « Nico » et Emmanuel TCHILUMBA WA BALOJI « Tino Baroza » sous différents styles.
Ils seront suivis par une nouvelle génération des guitaristes dont l’évolution de leur démarche a entrainé d’autres expériences et redéfinit une technicité plus ambitieuse et plus personnel. Ils sont : KALONDJI « Raymond Braink », Antoine NEDULE « Papa Noël », SIONGO Bavon « Marie Marie »
Gerry Gérard BIYELA, MAVATIKU, Dizzy MANDJEKU et MANUAKU WAKU.
1 – LUAMBO « Franco » joue en marquant le rythme, en soignant les courbures mélodiques avec beaucoup d’alerte. Il s’était imposé comme le meilleur spécialiste du jeu en sixte (technique qui consiste à jouer la guitare en pinçant plusieurs cordes à la fois).
Luambo Franco
2 – KASANDA « Nico » recherche les effets techniques en soignant également les courbes mélodiques, mais surtout la vivacité rythmique.
3 – BALOJI « Tino Baroza »exploite adroitement ses connaissances théoriques en créant un style pur et une construction ordonnée. La guitare de « Tino Baroza » est immédiatement reconnaissable avec sa manière de couvrir toute l’étendue sonore des morceaux. N’ayant pas fait carrière longtemps dans un seul orchestre, très peu de gens ignore sa véritable valeur.
4 – KALONZI « Raymond Braink » a fait preuve, dans ses solos, d’une technicité et rapidité extraordinaire. Mais ne connut jamais la réputation qui lui aurait dû ses qualités de fin mélodiste et son feeling.
5 – Antoine NEDULE « Papa Noël » qui s’appuis sur son doigté avec beaucoup de finesse et de rapidité, a surtout un sens prodigieux de l’harmonie.
Nedule (Papa Noël)
6 – SIONGO Bavon « Marie-Marie » Un savant mélange du jeu en sixte comme son aîné LUAMBO Franco et de tempos martelés pour faire balancer le tout comme il convient, et résolument orienté vers un nouveau type de « solo-sebene »
7 – BIYELA Géry Gérard, excellent théoricien il a assuré la pérennité d’un genre qui faillit disparaître avec le départ de Papa Noël des Bantous. Si sa sonorité rappelle quelque peu Nico KASANDA, il a quelque chose d’énorme qui lance ses trilles comme au tant de défis.
8 – MAVATIKU, une période extrêmement riche dans son passage dans l’Afrisa International à une époque cruciale dans l’évolution de la guitare électrique. Technicien aguerri.
9 – DIZZY MANDJEKU – La classe exceptionnelle, une technique égale a celle des meilleurs guitaristes de rock, par l’excellence de son doigté.
10 – MANUAKU WAKU, Il est l’incarnation des thèmes, des tempos, des riffs, en un mot celui dont le CLAN ZAIKO et ses sous-clans ont hérité.
Il convient de souligner que ces 10 guitaristes électriques, selon moi s’inscrivent au niveau de 4 écoles :
1) - L’école African Jazz » : Nico KASANDA, BALOJI « Tino Baroza », KALONDJI « Raymond Braink » et NEDULE « Papa Noël)
2) – « L’école OK Jazz » LUAMBO « Franco », SIONGO Bavon « Marie- Marie », et un plus grand nombre des adeptes de cette école comparativement aux adeptes de l’école African Jazz nettement moins. (Negro Succès, Conga succès, Negro Band, Kamikaze, Bana OK, VEVE, etc..)
3) – « L’école BANTOUS de la capitale ». Antoine NEDULE « Papa Noël », et Gerry Gérard
BIYELA ont réussi à faire la symbiose des deux premières écoles pour donner naissance un genre très caractéristique qui intègre les harmonies de l’OKJAZZ et ceux du Rock-A-Mambo réunis. Au point où le « PAPA Noël » dans Les Bantous n’est plus celui que l’on a connu dans le Rock-A-Mambo.
4) – « L’école du CLAN ZAIKO » (à ne pas placer dans l’école OK Jazz comme d’aucun l’exige) « L’école du CLAN ZAIKO » incarné par MANUAKU WAKU, est allé plus loin que le son de sa guitare. Cette école a formé une multitude de groupes qui ont donné naissance à plusieurs sous-clans : « Le CLAN WENGE »,« le CLAN NOUVELLE ECRITURE », « le CLAN QUARTIER LATIN », etc…
TRES IMPORTANT : S’il m’était demandé de classer par ordre de mérite et de technicité, voici mon classement : (cela n’engage que moi. Chacun de vous est libre de faire son classement)
1er BALOJI « Tino Baroza » (1er de l’école African Jazz)
2ème KASANDA « Nico » (2ème de l’école African Jazz)
3éme LUAMBO « Franco » (1er de l’école OK JAZZ)
4ème NEDULE « Papa Noël » (3ème de l’école African Jazz (Rock-A-Mambo)
Et 1er de L’école BANTOUS de la capitale)
5ème KALONDJI « Raymond « Braink » (4ème de l’école African Jazz)
6ème MANUAKU WAKU (1er de l’école CLAN ZAIKO)
7ème SIONGO Bavon « Marie Marie » (2ème de l’école OK Jazz)
8ème BIYELA Gerry Gérard (2ème de l’école Bantous de la capitale)
9ème MAVATIKU (4ème de l’école African Jazz)
10ème Dizzy MANDJEKU (neutre à cheval sur plusieurs écoles)
11ème Bamundele (Ringo Star)
MAINTENANT, CHER MBOKATIERS A VOUS DE JOUER : ETALER VOS
CLASSEMENTS ET DITES POURQUOI. TOUT COMME VOUS POUVEZ APPORTER D’AUTRES NOMS DANS LECLASSEMENT CI-DESSUS TELS : DINO VANGU – GUVANO – MAICA MUNA – BOMBOLO « Bolhen »
Johnny BOKELO, MPASSI « Mermans », POPOLOPO, « HUIT KILOS » « MASTER MWANA CONGO, etc.…)
Clément OSSINONDE
Clement.ossinonde@sfr.fr
Mama , par Fylla et M. Ebibi
Tika kondima na zolo, par Franco & L'OK-Jazz
Bougie ya motema, par Nico et l'African-Fiesta Sukisa