L'IMMORTEL NTESA DALIENST
DELLYA ,apr Dalienst et les Gds Maquisards
L’IMMORTEL NTESA DALIENST
Vaut mieux tard que jamais, dit-on. Jour pour jour, le jeudi 23 septembre 2010, Ntesa Dalienst a totalisé 14 ans depuis qu’il a quitté cette terre des hommes. Il est mort le 23 septembre à Bruxelles suite à une opération chirurgicale du cerveau. Leader incontesté et incontestable de l’orchestre Les Grands Maquisards, ce musicien qui nous berçait par sa voix chaleureuse et captivante mérite un hommage de son rang.
Né Daniel Ntesa le 30 octobre 1946 à Kinsiona dans les Cataractes, province du Bas-Congo, il monte «Motema Jazz», son premier groupe musical à l’âge de 10 ans. Il embrasse sa véritable carrière musicale en 1966 après avoir obtenu son diplôme des études secondaires et après avoir enseigné pendant une année au cycle d’orientation. En 1967, Ntesa plein de talents débarque à Kinshasa où il intègre l’orchestre Vox Africa de Jeannot Bombenga et on le retrouve dans l’attaque chant à côté de Sam Mangawana. Ils forment un duo impeccable. En 1968, Sam Mangwana et Guvano quittent l’African Fiesta National qui souffrait d’une forte dissension des ses musiciens pour monter le Festival des Maquisards. Alphonse Kithima Bin Ramazani met à leur disposition des instruments de musique. Le groupe est donc formé de Sam Mangwana, Guvano, Dalienst, Lokombe, Dizzy Mandjeku (soliste), Johnny Bokassa, Mavatiku Michelino (guitare rythmique), Duclos (batterie), Makirimba (percussions), Gérard Kongi et Jean Trompette (saxo et trompette), Germain Maracas (boîte aux grains ou maracas) et Diana qui vient de claquer la porte de l’African Fiesta National. Guvano devient le patron du nouvel orchestre secondé par Sam. Suite aux succès récoltés avec leurs concerts chez Engels Bar devenu un-Deux-Trois, ils vont à l’assaut des mélomanes de Mbandaka et Kisangani. Profitant du mécénat du capitaine Ilosono Bekili, secrétaire particulier de Mobutu, l’orchestre entreprend une nouvelle tournée vers Mbuji-Mayi. L’arrestation de Ilosono par les services spéciaux posera un problème d’argent pour le retour à Kin. Guvano et Mangwana regagnent rapidement Kin-Malebo sans aucune difficulté tandis que les autres membres du groupe feront le sauve-qui-peut, le chacun pour soi. C’est dans ces conditions que l’éclatement sera consommé le 2 septembre 1969.
Guvano s’en va fonder l’orchestre Dua et Mangwana change le Festival de Maquisards en Festival de Sam. Lokombe regagne la fonction publique et Diana retourne dans l’African Fiesta National. Abandonné à son triste sort, Dalienst veut retourner dans Vox Africa. Dizzy Mandjeku le convainc de monter un nouvel orchestre. Ils prennent langue avec Kiamwangana Mateta et c’est la naissance de l’orchestre Les Grands Maquisards qui devra affronter la dure concurrence de l’African Jazz, OK Jazz, African Fiesta National, African Fiesta Sukisa…
JARRIA, par Dalienst
L’orchestre Les Grands Maquisards est donc composé de Ntesa Dalienst, Lokombe Nkalulu, Diana, Kiese Diambu et Loulou (chanteurs), Dizzy Mandjeku et Mageda (guitare solo), Kalambay (mi-solo), Dave Makondele (accompagnement), Franck Nkodia (guitare basse), Domsis (tumba), Tambu Tabi (batterie), Michel Saxo (saxo), Mambert, Jeannot et Kabongo (trompette). L’orchestre fait sa sortie officielle le 10 0ctobre 1970 chez Vis-à-Vis dans le quartier Matonge et connaît un succès fou avec ses premières chansons : Delya, Biki, Nsonia, Obotama mobali ndima pasi, Maria Mboka, Tokosenga na Nzambe. Tous ces morceaux maintiennent les mélomanes de la bonne musique en haleine. L’orchestre Les grands Maquisards conquiert tout Kinshasa, Brazzaville, Pointe-Noire, ainsi que les autres villes d’Afrique centrale. Il anéantit complètement le Festival des Maquisards. Viendra ensuite la série de «Mabala ya Kinshasa», «Kaka po na ye» (Dizzy Mandjeku), «Sonia» (Diana), «Kayumba Marthe», «Tolimbisana» (Lokombe Nkalulu), «Kiese» (Kiese Diambu), «Kimbokoto» (Franck Nkodia), «Mavata», «Beneda» et «Jarrya» (Dalienst). On raconte d’ailleurs que c’est à Pointe noire que Ntesa rencontra la belle Jarrya. Il voulut tout abandonner pour ne s’occuper que de cette belle créature.
Arrivé au sommet de sa gloire, l’orchestre se disloque en 1975. Dizzy Mandjeku accompagnés de Kiese Diambu et Michel Sax ira former l’orchestre Kossa-Kossa parrainé par le patron du dancing bar la «Suzanella Maison Blanche». Quant à Ntesa, il tente une aventure avec son cousin Kiese Diambu pour enregistrer quelques chansons dont «Papa Tchikaya» mais ce sera un feu de paille. En 1976, Franco et le TP OK Jazz recrutent Dalienst. Il va y rester 9 ans et demeurer chef d’orchestre pendant 7 ans. Avec le TP OK Jazz, il lancera «Muzi» (1980), «Bina na ngai na respect» (1981), «Tantine» (1982). En 1987, il lance «Coup de foudre» dans l’album « Maracas d’or. Je laisse aux Mbokatiers qui ont connu Dalienst l’occasion de compléter ou de rectifier ces écrits.
Obotama mobali ndima pasi, par Dalienst et les Gds
Maquisards