L'analyse linguistique de Clément Ossinonde
un commentaire vient d'être posté par Clément OSSINONDE sur l'article LIPOPO YA BANGANGA, KIN KIESE,
Cher Zephirin KIKIRA, Il y a lieu de te féliciter pour avoir introduit ce thème pour lequel malheureusement ceux qui
connaissent un peu plus sur LIPOPO ne réagissent pas. L'origine de ces appellations devraient être connues par
les générations actuelles et futures, même s'il s'agit des pseudonymes .
Tenez, dans plusieurs chansons de nos musiciens il est cité par exemple "nakéi na Béa" , il faut être initié pour savoir ce que c'est que "Béa" (Brazzaville) Tout comme, en faisant le point de plusieurs noms de Kinshasa on s'aperçoit que presque tous les noms sont d'origine Téké, ce qui prouve que KINSHASA ou "INSHA" (en téké) fut véritablement un village Téké . Par exemple :("Inkole", "Ingwala" "Djili" (au lieu de Ndjili) "Imbatseke", "Ngalieme", "Ngiringuiri".D'aucuns peuvent me compléter.
Tout comme d'ailleurs tout en face de Liopo, le village "Nfa" (au lieu de "Mfoa"-Brazzaville avec son quartier "Impila" (au lieu de Mpila)qui constituait avec "Ingabwa" (au lieu de Kingabwa) pratiquement le prolongement du même village avec les mêmes familles..Que ceux qui savent plus interviennent. J'ai constaté aussi que dans le patois Téké la lettre( I ) a été transformée par les colons par (K) Encore une fois bravo !
Clément Ossinonde
Merci Mr. Clément pour cette belle leçon de linguistique avec ses allophones. Elle me rappelle ce beau cours appris à
l'université. Elle complète certains aspects auxquels je
n'avais peut-être pas pensé. C'est comme Messager ne cesse de nous le dire, nous sommes ici pour nous compléter et non pour
saper le travail ou le moral des autres. Nous voulons partager nos
expériences, nos petites connaissances avec les jeunes. Pour ce, nous devons nous compléter mutuellement. Que celui qui
pense connaître plus sur le sujet apporte ses éclaircissements au lieu de
chercher à dénigrer le travail des autres avec des questions tendancieuses.Quand nous revoyons l'histoire de
l'ordinateur, de la voiture et consorts, nous nous rendons vite compte que la
première voiture et le premier ordinateur n'étaient pas tels que nous les connaissons aujourd'hui. C'est avec des
ajouts, des modifications sur les idées des autres qu'on y est arrivé. Je
crois avoir tout dit. Nous sommes tous des humains et nous avons droit à l'erreur. Vous avez constaté une erreur dans mes
écrits, corrigez-la de façon polie. C'est votre contribution et
c'est de cette façon que travaille tout intellectuel. Que celui qui veut comprendre comprenne. A bon entendeur,
salut!
Zéphyrin Kirika
Toujours en souscrivant sur le thème introduit par notre ami
ZEPHYRIN, je vais aborder un autre point linguistique non moins important, pour lequel je salue la sagesse des Belges par rapport à l’erreur des français ou des congolais de Brazza (si
erreur il y a et en se situant dans l’un ou l’autre Congo), c’est l’orthographe de noms.
Doit-on écrire NKOMBO ou (« N’KOMBOT », « NKOMBAUD » ?) WUTA MAYI, NTOTO ou (HUTA MAHI ou N’TOTAUD ?)
1- l’accent tonique – Il parait fantaisiste d’écrire MACKANDA plutôt que MAKANDA. Mais quand on
fait bien attention, on se rend compte que le lari ou le kikongo
ne prononce pas ce nom de la même manière que l’européen. En effet dans la bouche du Kikongo qui
connaît bien sa langue, le (Ka) de ce nom est plus dure et très accentué. Lequel est « singeur » ?
2 – Manque d’un alphabet adéquat- Les premiers missionnaires qui ont appris à parler
nos
langues, ayant remarqué l’absence du (E) muet, on conclu que chez nous le (E) est toujours ouvert
qu’il n’est pas besoin d’accent aigu, grave ou circonflexe. On écrira par besoin d’accent, MAKONDELE, KABASELE. Or dans ces noms le (E) se prononce
comme dans MINET, JARDINET. Si l’on veut que ce nom soit écrit conformément à la prononciation. On
mettra non pas MAKONDELE, KABASELE, mais MAKONDELET, KABASSELET suivant l’orthographe française, que souvent les congolais de Brazzaville sont dans la nécessité d’adopter à défaut d’une orthographe qui leur soit propre (encore que pour KABASELE très connu le problème ne
se pose pas)
3-besoin de différenciation.
De même que semble-t’il Mr LAPECHE, DUPONT ne s’écrivent Mr LA PECHE, DU PONT,
de même nous trouveront Mr N’KOMBOT, KOMBAUD, HUTA MAHI ou N’TOTAUD (au lieu de NKOMBO qui en lari signifie cabri, WUTA MAYI, NTOTO) Une autre raison. Autrefois pour distinguer un ITOUA de la
multitude d’autres porteurs de ce nom on faisait suivre le nom ITOUA du nom de son
clan ou de son grand père : ITOUA-POTO, (comme à l’authenticité au Zaïre) ou pour éviter des confusions HITOUA, ITOUAH, or dans ce dernier cas il faut que des frères de même nom adoptent la même orthographe, autrement,
problème ! Aussi bien qu’il y a des noms dont ont écrit sans respecter la signification comme dans DIANZINGA, MAKANDA, MANGANGA au leu de (DIA ZINGA, MA KANDA, MA NGANGA…)
Les français ont imposé à leurs colonisés à placer le (OU à la place de (U) qui a le même son en dialecte, (Ce qui n’est pas le cas pour les congolais de Kinshasa pour lesquels les belges ont respecté les dialectes
locales) au point où au Congo Brazza, et pour
respecter l’orthographe français on utilise deux (S) pour écrire MASSAMBA (OU) pour écrire
MOUKONDO (au lieu de MASAMBA ou MUKONDO en respectant le dialecte)
D’aucuns disent que tel que c’est écrit au Congo Brazza ça ne porte pas de confusion pour l’étranger qui a appris à ne lire que le français (et non le
lingala par exemple) D’autres rétorquent que l’étranger doit s’efforcer à connaître
aussi nos langues et à savoir les écrire comme d’ailleurs en allemand le (U) se lit (OU) le (W) se lit (V) jamais il y a eu de problème.
QUE PENSENT LES MBOKATIERS SUR TOUT CE QUI
PRECEDE LESQUELS ONT EU RAISON LES FRANÇAIS OU LES BELGES ??
Clément
OSSINONDE