L'ALLER ET RETOUR DE LA RUMBA
POUR LA PETITE HISTOIRE : VOYAGE MUSICAL :
L’ALLER ET RETOUR DE LA « RUMBA »
Parmi les musiques du sang des esclaves noirs venus de l’Afrique, et particulièrement du « Kongo Dia Ntotela » pour les Amériques, citons : « La RUMBA » qui a immigré dans les îles des Caraïbes vers 1620, particulièrement à CUBA.- Point de convergence des groupes humains : l’espagnol et l’africain (car des « Syboneys », premiers habitants de l’île , rien ne subsistait plus au milieu du 16ème siècle après la conquête de la colonisation espagnole) CUBA a donné lieu au contact de deux civilisations : l’Hispano-européenne et la Négro-africaine d’où naquit peu à peu un Folklore empruntant ses éléments à l’un et à l’autre, les fondant les uns les autres, constituant ainsi un ensemble riche en couleurs, une musique qui chauffe.
Si donc, il est vrai que la musique africaine a influencé la musique latino-américaine et l’a même modifiée d’une façon décisive pour donner ce que nous conviendrons d’appeler le Folklore AFRO-CUBAIN. Il est indéniable que si la musique afro-cubaine a connu un essor aussi important, c’est dans une large mesure parce que la grande île des Caraïbes s’est trouvé à l’époque de sa domination allié à un géant industriel, puissant consommateur de produits de divertissement : Les Etats-Unis d’Amérique. Au point où la nouvelle mélodie, la « Mère Rumba » qui pourtant, partie de l’Afrique (du Kongo dia Ntotela) obligera les musiciens africains, particulièrement congolais à regarder vers CUBA, et à interpréter les airs cubains d’origine africaine.
I – Les instruments :
Cuba est la contrée qui a légué le plus grand nombre d’instruments de percussion d’origine africaine : « Conga » - « Bongo » - « Timbales » - « Tumba » « Maracas » - « Claves » - « Guiro » - « Shekeré », etc..
II – Les Rythmes :
Cuba a également hérité de l’Afrique les rythmes « Son » - « Boléro » - « Guaracha » - « Sucu sucu »
- « Mambo » - « Cha cha cha » - « Pachanga » - « Mozambique « « Songo », le tout englobé depuis les années 70 par l’appellation « SALSA » (Sauce), notamment par les exilés cubains de Porto-Rico. Depuis ces années, le déferlement sonore de la Salsa est devenu prodigieux, avec surtout des « voix fanosas » (voix de tête héritées de l’Afrique) Quoi qu’il en soit, l’héritage Congo à Cuba est la plus importante. Des groupes congos subsistent dans quelques régions. Les cultes congos, animistes et voués aux ancêtres, sont désignés sous le nom de « Palo » ou « calbidos ». Les prêtres (tatas nganga ou paleros) activent le pouvoir de l’univers à l’aide de cryptogrammes et de « Mambos » incantations mêlant mots espagnols et bantous.
1 – La Rumba
Pour parler de la Rumba cubaine qui nous intéresse plus, elle est effectivement d’origine congolaise (par congolaise entendez, du royaume Kongo à cette époque). La Rumba, c’est-à-dire « Kumba » en langue Kongo (ou nombril en français) est devenue selon la prononciation particulière de maîtres espagnols « R »umba, en roulant le « R » comme dans « cumbacharre », « Mi amorr »… (Rumba,
signifie donc : la danse du Nombril). Au départ d’ailleurs la Rumba était une danse fétichiste, et par conséquent dominée par le motif sexuel. Cuba aura ainsi donnée au Congo nouveau, les richesses musicales africaines du 16ème siècle importées par les congolais eux-mêmes.
D’ailleurs, Don Fernando ORTIZ, grand polygraphe cubain, célèbre dans le monde entier, soutien que la « Rumba » est d’origine congolaise, tout au moins en provenance des ethnies bantoues , arrivées au 16ème siècle à Cuba pendant l’esclavage. Il se dégage de ce fait plusieurs éléments musicaux se référant des genres Congo ou africain : (Lukuni, Yoruba, et Carabali) bien sûr il faut y ajouter les éléments hispaniques, ce qui donne à la Rumba trois styles principaux :
La « RUMBA YAMBU » - La « RUMBA COLUMBIA » - et La « RUMBA GUAGUANCO ».
Le « YAMBU » pour ne parler que de ce style, est le plus ancien, issu de notre Rumba, c’est-à-dire du genre Congo. La « RUMBA YAMBU » est douce et se caractérise par le frottement du nombril de l’homme et de la femme. D’autre part, il ne se pose plus à Cuba, de question sur l’origine africaine de la musique cubaine. « L’Areito de Anacoana », document musical sur lequel les défenseurs de l’existence d’une musique indigène, basent leur argumentation, est bien d’origine nègre selon toutes les apparences.
Alejo CARPENTIER, grand musicologue, connaisseur de cette musique a d’ailleurs dit que : « Ni la gamme, ni le rythme, ni le caractère mélodique écrit dans ce système de notation avec huit mesures de couplet et quatre de refrain ne présente le moindre air aborigène ; c’est-à-dire des premiers occupants de l’Ile (les Syboneys et les Tainos), La RUMBA ou « KUMBA » est sans aucune ambigüité d’origine congolaise.
Clément Ossinonde
1.
2.
La danse Rumba
Alliance Mode
Se pamba, par Essous,
Oriente, par Henri Fioli