Il y a 29 ans, mourait précocement Mbuku Mambu "CHEIKDAN"
Il y a 29 ans, mourait précocement Mbuku Mambu « CHEIKDAN »
L’histoire de la musique congolaise a été marquée par trois morts précoces : André Bosele, décédé tragiquement à 26 ans ; Siongo Bavon Marie-Marie , mort dans un accident à 26 ans ; et Mbuku Mambu « CHEIKDAN », mort mystérieusement à 25 ans.
A l’occasion du 29e anniversaire de sa disparition, Mbokamosika a retrouvé pour ses lecteurs, un précieux document d’archives, sorti des malles de l’un de ses archivistes : Maurice Yala. Il s’agit d’un numéro spécial de la revue Disco Magazine, réalisé lors du décès de Mbuku Mambu Cheikdan, le mardi 10 novembre 1981 à Kinshasa.
Afin de permettre aux mbokatiers de se souvenir encore de Cheikdan et des circonstances de sa mort précoce, nous reproduisons, pour une meilleure lisibilité ,le contenu d’un reportage réalisé en novembre 1981 par la revue Disco.
Messager
DISCO MAGAZINE DISCO MAGAZINE- DISCO MAGAZINE-NOVEMBRE 1981
« QUOI DE NEUF QUOI DE 9 QUOI DE NEUF
LA MORT DE CHEIKDAN, UN MYSTERE
L’homme naît, vit et meurt. Mais si parfois on peut accepter une séparation momentanée, il est par contre difficile « d’épouser » un adieu, et pourtant…
Et pourtant par la volonté de Dieu ou par la méchanceté de la nature, l’homme meurt, même à des moments les plus inattendus. Plongeant ainsi de nombreuses familles dans l’affliction.
Cheikdan, de son vrai nom Mbuku Mambu, chanteur de l’orchestre Grand Zaïko Wa Wa du caméléon Manuaku Waku est décédé le mardi 10 novembre 1981, à la fleur de l’âge, aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, des suites d’une mystérieuse maladie.
Né à Kinshasa, le mercredi 2 mai 1956, fils aîné du citoyen Mbuku Singa et de la citoyenne Mbumba Mavunga, Cheikdan a fait ses études primaires sur place dans la capitale, avant de descendre pour le Bas-Zaïre, plus précisément à la Colonie Scolaire de Boma, poursuivre ses humanités.
Son diplôme d’Etat en main, et malgré le refus de son père qui ne voulait pas faire de lui un musicien, Cheikdan, se sentant une vocation musicale, débarque dans la ville portuaire de Matadi où il évoluera successivement au sein des orchestres suivants : Tout Choc Micky, Comick Comet, Zaïna Choc, Tapale, et Comet Mambo.
Rentré à Kin, il jouera dans l’orchestre Oka, avant de se retrouver aux côtés de Manuaku Waku, Nyoka Longo, Lengi Lenga,Bimi Ombale, Likinga, etc…dans le Touc Choc Zaïko langa-Langa. Cependant, suite à la situation que tout le monde connaît, Manuaku s’en ira former son Grand Zaïko Wa-Wa. Il amène avec lui le telentueux Mbuku Mambu CHEIKDAN. Dans son palmarès, ce jeune garçon laisse quelques disques dont « MOLUNGE NA NDAKO ».
CETTE MYSTERIEUSE MALADIE.
CHEIKDAN a commencé à souffrir, il y a quelques mois de cela. Conduit en premeir lieu à l’hôpital Mama Yemo pour respiration difficile, il fut soigné par des spécialistes. Guéri, il rentrera à la maison avec comme instruction formelle des médecins de ne plus chanter, mais….Quelques temps après, il repiquera la crise.
Reconduit à l’hôpital Mama Yemo, les médecins ont pu diagnostiquer que Cheikdan souffrait d’un début de gastrite. Sa situation allant de mal au pire, ses parents l’ont conduit à la Clinique kinoise, où les médecins statueront que le disparu souffrait des complications cardiaques.
Après quelques jours d’hospitalisation sans succès, Mbuku mambu est parti, cette fois.ci pour le Sanatorium de Makala oû les médecins ont dit que le pauvre souffrait d’un début de la tuberculose. Drôle, et triste. Quatre jours d’internement ont suffit aux médecins pour dire que ce garçon ne souffait pas de la maladie qu’ils avaient observé l’autre fois.
Ainsi il a été transféré aux Cliniques Universitaires de Kinshasa pour y suivre des traitements intensifs. Et c’est là qu’il a mystérieusement trouvé la mort le mardi 10 novembre 1981 à 23 heures. Personne me saura jamais de quoi CHEIKDAN a réellement souffert. Et c’est là que plane le mystère.
Son père que nous avons surpris sur le lieu mortuaire n’en croit pas ses yeux. Il rêve. Son fils ne pouvait pas mourir aussi miraculeusement. Son fils n’est pas mort. « Ce n’est pas possible. Vraiment c’est difficile pour moi de pouvoir vous expliquer ce que je ressens en ce moment. Mbuku , mon fils, était pour moi plus qu’un enfant. C’était un frère. Beaucoup de d’ailleurs le prenaient pour mon frère cadet. Non ! Il était encore très jeune, et il est parti sans me laisser unsouvenir…. »
La citoyenne Foyila Lofalanga, fiancée du défunt ne pouvait même pas s’exprimer, tellement qu’elle était émotionnée….
CHEIKDAN est mort. Il a été conduit à sa dernière demeure le jeude 12 novembfre 1981 en présence des plusieurs noms de la musique Zaïroise moderne.
La Revue DISCO-MAGAZINE, présente ses condoléances les plus attristées à la famille éprouvée et prie le Seigneur d’accepter dans son Royaume l’âme du disparu.
Va en paix CHEIKDAN, nous ne t’oublierons jamais, car « Ars longa, vita brevis »
K.K.M
«
Samedi 18 août 1981, CHEIKDAN pria notre reporter photo MUNDUKI de lui faire une pose : Vous la garderez dans vos archives, cela pourra vous servir un jour » a-t-il dit. Et le flash crépita. Ce fut la dernière photo de CHEIKDAN sur cette terre…
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MOLUNGE NA NDAKO, par Cheikdan et Grand Zaïko WA WA