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Publié par Messager

 

Honoré  LIENGO

"Pionnier de la contrebasse moderne"

  Liengo HONORE 1957 (Rock-A-Mambo) (2)

  

                                           Honoré Liengo

Honoré LIENGO, dit « Liegon », né à Bumba en 1930, compte parmi les tous premiers bassistes de la musique congolaise. Mécanicien à OTRACO (Office des transports congolais) , il est affecté à bord d’un bateau qui navigue sur le grand fleuve Congo. Visiblement, il s’ennuie à surveiller les machines, et pour se distraire il apprend à jouer de la guitare pendant ses moment de loisirs. Il y met tant de bonne volonté qu’il parvient, tout seul, à connaître tous les secrets que recèle cet instrument. A tel point que, lorsqu’il débarque à Bumba ses admirateurs ne se compte plus ; il est devenu une « vedette ».


De là, à embrasser le métier de musicien, il n’y a qu’un pas qui est vite et allègrement franchi ; Il abandonne donc son emploi à l’OTRACO et devient le troubadour de la ville de Bumba. Et lorsque, de passage dans la région en 1950, Henri BOWANE, grand recruteur d’artistes, le découvre, il n’hésite pas à le suivre à Léopoldville (Kinshasa) où une situation d’avenir lui est promise. Dans cette dernière ville, il fait ses premières armes sous la conduite de BOWANE aux éditions « Loningisa » qui viennent de voir le jour en Septembre 1950. Au point où il est avec BOWANE à enregistrer dans cette nouvelle écurie. Son premier disque porte le n°14  avec comme titres : « Pipi na dongo » et « Ndumba ya sika ». Puis vont suivre plusieurs disques qui sont des véritables succès. Avec BOWANE, ils vont accompagner la première chanteuse de Loningisa dans les titres « Yo kolo ye kele » et « Ya bisu se malembe » disque n° 44 de Septembre 1951.

 

Désormais, le public kinois fera un accueil favorable à ses compositions qui ne manquent pas d’originalité. Mais la contrebasse a beaucoup d’attraits pour lui ; il y excelle d’ailleurs. Et quand la fièvre des orchestres déferle sur Léopoldville, LIENGO fait partie du tout premier qui, à ce moment, n’a pas encore de nom bien défini. Plus tard et en 1955, il prête main-forte à l’African Jazz qui se trouve momentanément dépourvu de contrebassiste. De cet ensemble, il passe en 1956 à  Vedette Jazz, orchestre que dirige son jeune frère. En 1957, LIENGO rejoint son mentor Henri BOWANE aux éditions « Esengo » et participe avec lui la création de l’orchestre Rock-A-Mambo sous la direction de Nino MALAPET.

 

Plus qu’un instrumentiste, encore que ce contrebassiste fût un athlète de son instrument une sorte d’énorme rythmicien « rumba-rock » échappé dans l’avant-garde. Honoré LIENGO fut avant tout, jusqu’à sa mort en 1999 un compositeur, un organisateur et un compositeur émérite. Il parvint à créer des mondes sonores homogènes, des œuvres, teintées de sa propre couleur. Son plus grand succès, aujourd’hui faisant partie des merveilles demeure « Bakoule Bidama » réalisé en 1958 avec le Rock-A-Mambo et rendu au chant par Joseph KABASELLE et LANDO « Rossignol ». Tout comme « Le Mutsetse » que l’on considère, à juste titre, comme « l’hymne national Bundja », ainsi que d’autres œuvres encore qui ont connu beaucoup de succès.

 

 

  

1.Esengo ya la beauté, par Honoré Liengo (1954-1955)

2.Bakoule Bidama, par Liengo et le Rock-A-Mambo(1958)

 

Clément OSSINONDE

clement.ossinonde@sfr.fr 

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L
C'est une histoire très inspirante, comme quoi la musique est une passion à la portée de ceux qui s'y investissent, et qu'il n'est pas nécessairement question de classe sociale.
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O
<br /> Effectivement Joseph,la contre basse n'a pas eu beaucoup d'adeptes, surtout dans sa forme ancienne. Aussi, il faut reconnaître que tous nos contrebassistes ont commencé par la guitare avant<br /> d'aborder la contrebasse, un peu sur le tas. Parmi nos meilleurs bassistes des années 50 citons : MWENA, (African Jazz) MONIANIA "Roitelet" et LOUBELO "De la lune" (OK Jazz)  - MONIANIA<br /> "Roitelet et LIENGO (Rock-A-Mambo)  BRAZZOS,  (OK Jazz- African Jazz) Puis entre autres, la vague des orchestres des années 60 : ZORRO, CELI BITSU, TALOULOU "Alphonso", etc. Ces<br /> derniers n'ont pas connu la grande contrebasse debout.<br />
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J
<br /> La Contre basse - Libaku ya nguma.<br /> <br /> <br /> Voilàbien un  instrument qui n'a pas eu beaucop d'adeptes dans la musique congolaise moderne. ceux qui avaient réussi à l'apprivoiser, se comptent sur les doigts d'une seule main si je m'en<br /> tiens à mon propre décompte, pourtant il ne demandait qu'à être pris en main.<br /> <br /> <br /> Dans les studios des producteurs grecs, c'est l'un des rares instruments qui n'était jamais rangé ou fermé à clé dans une pièce. Il était toujours posé derrière une porte et toute personne qui<br /> avait envie d'en jouer, pouvait le prendre et s'y exercer.<br /> <br /> <br /> Son surnom de Libaku ya nguma lui vient de la forme de sa tête recourbée, mais c'tait aussi un vérotable nguma, au propre comme au figuré. En effet, qui touchait à cet instrument; se retrouvait<br /> de facto affecté à le jouer dans les enregistrements, bien entendu, après une période d'apprentissage "libre" ou piloté avec le concours de quelque Jazzman belges ou français qui trainaient avec<br /> les artistes congolais en herbe.<br /> <br /> <br /> Ainsi l'avait-il confié une fois, Franco Luambo Makiadi outre le maracas, a été collé à la contrebasse dans les studios de Loningisa où il accompagnait le groupe de Henri Bowane. "J'étais encore<br /> très mince à l'époque confiera-t-il avec humour; je pouvais donc me donner l'impression de grossir en m'y accrochant".<br /> <br /> <br /> La contrebasse reste en tout cas, l'un des instruments de l'école African Jazz: Mwena, Brazzos ou plus près de nous, Philo Kola ont donné à cet instrument ses lettres de noblesses. Merci aux<br /> Mbokatiers de compléter ma short list de contrebassistes de la rumba.<br /> <br /> <br /> L'INA continue de former des jeunes artistes au maniement de cet instrument qui malheureusement, a été délaissé par les orchestres kinois et Brazzavillois. Evidemment, en remplaçant le "Jazz" par<br /> la musica, les groupes ou orchestre ont fait leur choix: plus de place pour l'acoustique, fini les saxophones, les trompettes et trombonnes; fini les contrebasses Libaku ya Nguma.<br />
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