AFRICAN ALL STARS DE SAM MANGWANA
’AFRICAN ALL STARS DE SAM MANGWANA
Comme vous retracer l’historique de l’African All Stars sans évoquer la vie de Sam Mangwana, ce pigeon voyageur qui a presque visité les quatre coins du continent noir. De son vrai nom Samuel Mangwana devenu Mangwana Mwana Ndjoku avec l’authenticité prônée par Mobutu, il est né Léopoldville (Kinshasa) le 2 février 1945 à l’Hôpital général, ex-Mamo Yemo. Ses parents étaient des réfugiés angolais établis depuis 1925 au Congo-Belge après la guerre de Buta, à l’époque de la colonisation portugaise. Il débuta la musique dans un petit orchestre de la commune de Ngiri-Ngiri en 1961. Mais c’est avec Rochereau qu’il commença sa véritable carrière professionnelle dans l’African Fiesta. Dès lors, on le retrouvera dans les différents orchestres des deux rives du fleuve Congo, tantôt à Kinshasa, tantôt à Brazzaville.
Nous sommes en 1968. En véritable maquisard dans un mouvement de libération dans son pays d’origine, Sam Mangwana crée le «Festival des maquisards» avec Vangu Guivano, Dizzy Mandjeku, Jean-Marie, Jean Trompette, Baramy, Pascal, Dalienst Ntesa, Mavatiku Michelino, Lokombe, Johnny, Franco Germain et Makirimbia.
Durant cette même année, il est reconnu meilleur auteur-compositeur de l’année, grâce à la chanson «Zela nga nasala». Quelques temps après, Dalienst, Lokombe et tant d’autres quittent le navire «Festival des Maquisards» pour former les «Grands Maquisards ». Lui-même va se séparer de son ami Guivano Vangu qui ira monter l’orchestre Dua.
En 1972, Mangwana intègre l’O.K. Jazz de Franco Luambo pour y apporter un sang nouveau tout en participant aux succès retentissants des chansons comme «Bayeba yo», «Où est le sérieux», «Avis d’arrivée», «Ntoto» (Mabele), «Inoussa», «Minuit eleki Lezy», «La vie ya moto», «Luka mobali moko», «Masuwa» qui ont été des véritables chef-d’œuvre. Ce qui prouve que ses trois ans dans l’O.K. Jazz ont été très fructueux avec plusieurs succès.
Mais sa venue dans l’O.K. Jazz suscita une grande polémique dans la presse kinoise. Luambo Makiadi et Tabu Ley se sont livrés une bataille médiatique sans précédent. L’un l’appelait mercenaire et l’autre le qualifiait d’homme libre et confiant. En 1975, Sama Mangwana est reconnu comme un chanteur exceptionnel et à part entière. Il quitte ainsi OK Jazz et l’Afrisa International. En 1976, il rentre dans l’Afrisa puis part dans l’exploration musicale de l’Afrique de l’Ouest prétendant entreprendre une carrière internationale. On le retrouve au Nigeria, au Cameroun, au Togo, en Tanzanie, en Zambie, en Afrique du Sud, au Congo Brazzaville, en République Centrafricaine. Il s’installe finalement à Abidjan, en Côte d’Ivoire où il rencontre Danos Canta Nyboma, Dizy Mandjeku (guitare solo), Denis Lokassa ya Mbongo (guitare rythmique) pour monter l’orchestre African All Stars. Il recrute Syran Mbenza, Pablo Lubadika, Roland, Bopol Mansiamina, Porthos, Tidiane Diambwana et Théo Blaise Kounkou et crée les éditions Système Art Musique Productions (SAM Productions). Il revisite la musique congolaise tout en passant du Lingala au Français et les fans de l’Afrique de l’Ouest l’adoptent rapidement. Avec le nouveau format de disques, le Long Play (LP) que nous avons l’habitude d’appeler 33Tours, capable d’enregistrer 3 à 4 chansons de 10-15 minutes, Sam et son African All Stars vont profiter de cette industrie musicale en plein essor. Il lance ainsi avec l’orchestre African All stars les chansons telles que Georgette Eckins, Zwa idée, Zela ngai nasala, Timithe, Les champions, Affaire vidéo, Tokomi famille, Yenga-Yenga, Ata basali nakozonga (Dizy Mandjeku), Makengo (Lokassa ya mbongo), La fête au village (Ringo Moya) etc.
Zéphyrin Kirika Nkumu Assana