A propos de la guitare électrique et des solistes
A propos de la guitare électrique et des solistes
Il est un fait que donner un classement des meilleures guitaristes est un exercice périleux et je salue Clément Ossinonde de
l'avoir mené avec brio. Sans pour autant remettre en question son regard, j'aimerai souligner le fgait que Franco est à mes yeux le meilleur si pas le premizer d'entre eux, pour la simple et
bonne raison qu'il a construit ses "riffs" à partir de notre folklore, c'est-à-dire, un matériel bruut, contrairement aux autres - Tino Baroza et Nico Kasanda,; qui ont reçu auprès des Frères des
Ecoles Chrétiennes, une éducation musicale à même de leur permettre d'interpréter des oeuvres classiques. Ainsi avec sa guitare Nico Kasanda arrivait à reproduire les sonorités du piano -
instrument de base de la musique cubaine- pendant que Franco, lui devrait ramener sur ses cordes le "kiodo-kiodo" de nos tam tams et masikulu.
Par ailleurs, pendant longtemps, la qualité et la dextérité de lma guitare de Franco, n'ont pâs été reconnu par nos critiques,
qqui presque tous, évolués, devrait saluer celle de Nico et de l'African Jazz, reléguant le sorcier de la guitare au second rand, avec sa guitare de "sauvcage".§? Il ne faut pas occulter le fait
que la musiue de l'African Jazz était qualifié de moderne alors que celle de Franco de Tradi-moderne, selon nos critiues et journalistes. Il est donc important d'ajouter que si Franco n'est peut
être que le troisième dans le classement de nos meilleurs solistes, il est surement le premier en matière de créativité.
J'ailmerai ajouter aussi qu'il n'y a pas de meilleur soliste ssans un bon accompagnateur et un bon bassiste. La force de l(African
Jazz et en particulier de ses morceaux d'anthologie comme indépendance cha-cha, Africa mokili mobimba ou Baccara, c'est d'avoir réussi la symbiose entre le Jazz et la rumba. La basse ou
plutôt la contrebasse de Brazzos et le mi-compossé de Déchaud Mongala ont permis à la guitare de Nico de donner à sa guitare cette quasi-divinité qui a fait dire à nos critioques de l"'époque
qu'il était le Dieu de la guitare. Et à fortiori lorsque l'accompagnement de Déchaud n'est pas là, le solo de Nico perd un peu de sa magie, comme on le remarue lorsque l'on écoute la série "Ya
Gaby". Il en est de même pour Franco dont les envolées les plus belles, ont été sous-tendues, par un accompagnement signé Simarro et encore une fois, la basse Jazzy de Brazzos.
Il faudra surement que demain, nous autres qui nous sommes donné comme mission de revisiter cette musique congolaise
moderne, remettions en question un certain nombre de postulats comme la qualité mineure de la musique de l'OK Jazz par rappiort à celle de l'école African Jazz et Afrisa. D'autant plus, on l'a
vu, lil n'est pas facile de passer de l'OK Jazz à l'Afrisa, une prouesse que seuls deux ou trois artistes, en l'occurence Kwamy Munsi, Sam Mangwana et dans une moindre mesure, Vicky Longomba ont
réussi, alors que le style OK Jazz a réussi à intégrer tous les transfuges African Jazz - Josky, Dalienst, Dizzy, Lokombe, Wuta Mayi et même Pépé Ndombe ou Michelino. Une prouesse que l'on doit
au style de guitare de Franco qui a su s'adapter et épouser les contours de ses concurrents au fil du temps.
Joseph Pululu
Bonjour cher Joseph PULULU, Ton point de vue sur la guitare électrique est absolument profond et judicieux , aussi ma compréhension n'était pas loin du tiens, sauf que j'ai tenu en compte, ce que tu as pu relever, la connaissance théorique et pratique et surtout les sonorités des guitaristes TINO BAROZA (que bon nombre des jeunes musiciens ne connaissent pas) et NICO KASANDA qui est allé au delà de ses connaissances pour faire un véritable travail de recherche, son appropriation de la guitare "hawaïenne" (qui en réalité est un genre de cithare) est à mon avis une avancée louable. Tout comme je maintiens le fait que la valeur d'un soliste est liée souvent à son accompagnateur, comme l'a été MWAMBA "Dechaud" et Eugène NGOY "Gogène" pour TINO BAROZA.- MWAMBA "Dechaud", pour KASANDA Nico. - ARMANDO"Brazos" et LUTUMBA "Simaro", pour LUAMBO Franco. Mais ce n'est pas tout, car la valeur intrinsèque du soliste passe avant tout.
Certes, LUAMBO Franco a bâtit son style à partir du tradi-moderne et l'a fait évoluer au point de rivaliser avec les véritables connaisseurs de l'instrument et est allé même plus loin avec le jeu en sixte pour lequel il est demeuré le seul à promouvoir, tout comme les "riffs folk" ou le "solo-sebene" qu'il a initié à l'époque où dans l'OK Jazz (1956) il n'y avait pas d'accompagnateur, et que la clarinette d'ESSOUS faisait office. Un genre dont on ne parle pas souvent. le duo FRANCO - ESSOUS (sans accompagnateur) a donné un genre qui jusqu'à ce jour demeure inédit. (il faut écouter toutes les oeuvres OK Jazz de 1956 pour s'en convaincre, car le premier accompagnateur BRAZOS n'est arrivé que fin 1956 avec le départ d'ESSOUS)
C'est dire, que la valeur de LUAMBO est sensationnelle, mais je maintiens et place éventuellement exécuo et peut-être légèrement en avance NICO KASANDA. Mais en tout cas ton point de vue n'est pas à écarter. cordialement
Clément Ossinonde