50 ANS DE TELEVISION EN AFRIQUE FRANCOPHONE
50 ANS DE TELEVISION EN AFRIQUE FRANCOPHONE
Nous reprenons cet article de Jeune Afrique,laissé par Aimé Atipo sous forme de commentaire sur les 50 ans de télévision en Afrique Francophone
Cinquante ans de télévision en Afrique francophone
Par Tidiane Dioh.
Raconter un demi-siècle d’histoire de la télévision en Afrique noire francophone équivaut à décrire une histoire politique qui se déroule comme un roman, avec son rythme propre, ses temps d’arrêt, ses accélérations, ses intrigues et ses acteurs. C’est pourquoi, si les faits importent beaucoup, ce qui l’est encore plus, c’est le contexte dans lequel se déroulent les événements.
Entre le Maghreb, où se croisent les signaux de plus de 1 500 chaînes de télévision en provenance notamment de la péninsule arabique et de l’Afrique anglophone portée aujourd’hui par la puissante industrie sud-africaine qui, très tôt, s’est inspirée du modèle libéral de la BBC, se trouve l’Afrique francophone. Cette Afrique-là qui, longtemps, a reproduit le modèle centralisateur de l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF), offre, cinquante ans après les indépendances, un tableau intéressant à décrypter. Car dans cette partie du monde qui a le français en partage, tout s’explique par les options prises dès les origines. Le schéma actuel de la télévision y est le produit de dynamiques sociales successives.
Deux dates retiennent l’attention : le 2 octobre 1958 et le 1er juillet 1962. Entre l’indépendance de la Guinée et celle du Burundi, se joue le sort, nécessairement collectif de 17 nations qui accèdent à la souveraineté internationale. Et l’histoire du petit écran, captivante et vertigineuse à tout point de vue, est ici, plus que partout ailleurs, intimement liée à la trajectoire économique, politique et sociale de ces nations.
Cette histoire prend naissance au Congo Brazzaville. C’est le Président Fulbert Youlou, qui, le premier, dès avril 1962, introduit une demande d’assistance technique auprès de la France. Celle-ci ne disposant pas de structure principalement dédiée à la coopération télévisuelle avec les pays africains, c’est à l’Office français de Coopération Radiophonique (OCORA), à Paris, qu’il revient d’étudier la requête. En octobre 1962, à l’issue d’une séance de travail tenue au siège de l’OCORA, Robert Pontillon, son directeur général et Apollinaire Bazinga, ministre congolais de l’Information conviennent de réaliser, à l’occasion de l’anniversaire de la proclamation de l’indépendance de la République du Congo, trois journées d’émissions expérimentales à Brazzaville, les 27, 28 et 29 novembre 1962.
Dès novembre 1962, mandat est donné à 14 spécialistes de l’OCORA parmi lesquels les journalistes Guy Bernède, Jacques Conia ainsi que l’ingénieur Louis Ménard, d’installer rapidement, une station à Brazzaville. Suivront, dans la foulée, d’autres pays comme le Gabon, où la télévision est inaugurée le 9 mai 1963 en présence du président Léon Mba et du ministre français de la Coopération, Raymond Triboulet.
Fiertés nationales |
La Volta Vision, en Haute Volta, actuel Burkina Faso, est inaugurée le 5 août 1963, soit 48h avant celle de la Côte d’Ivoire, ce qui eut le don d’irriter le Président Félix Houphouët Boigny. On avait déjà connu pareille susceptibilité : lorsque la télévision du Congo Brazzaville entrée en service depuis novembre 1962, est reçue à Kinshasa, cela exaspère au plus haut point le colonel Mobutu dont le pays n’a pas de télévision nationale. L’«affront» sera réparé en novembre 1966 lorsque le signal de la toute nouvelle télévision de Kinshasa, capté sur un rayon de 30km, inonde Brazzaville. Kinshasa comme dans une course effrénée pour rattraper le temps perdu, est, 50 ans après les indépendances, devenue la capitale qui compte le plus grand nombre de stations de télévision au monde. |
Bien avant un autre bastion du pré-carré français, le Togo où, dès 1969, la population de Lomé reçoit la télévision ghanéenne de langue anglaise. Ce qui inquiète au plus haut point Paris, qui, pour faire accélérer l’installation de la télévision togolaise, le 31 juillet 1973 débloque une somme de près de 3,5 milliards de francs CFA !
Ceci n’est pourtant rien en comparaison des efforts consentis pour lancer la télévision au Tchad le 10 décembre 1987, grâce notamment au génie des techniciens locaux qui réussissent à surmonter, au prix de prouesses technologiques inouïes, l’incompatibilité entre le système de diffusion et les téléviseurs des particuliers qui s’étaient équipés de postes pouvant uniquement capter les programmes de la télévision du Cameroun voisin, elle-même née en décembre 1985, soit exactement un an après celle du Burundi.
L'actualité internationale sur RFI
Commentaire n°11 posté par aimé atipo hier à 21h14
Makambo mibale ,par Kosmos et les Bantous