A propos des Gais Lurons,
A propos des Gais Lurons,
Le groupe des Gais Lurons est l'un des groupes légendaires des petits chanteurs et danseurs "authentiquement kinois". En effet, dans ces années d'après indépendance, la plupart des groupes
vocaux étaient "mbokatiers": les troubadours du Roi de Kamina ou les Petits chanteurs et danseurs de Kenge, créés par des prêtres catholiques, ont fortement marqués les congolais et par la même
occasion, lors de leur passage à Kinshasa, touché les kinois dans leur orgueil.
Arthur Nyemba, alors enseignant à l'école Champagnard de Binza, touche à tout de talent, à la fois comédien, chef de chorale (à saint François) et un des rédacteurs de la Voix de Mangembo, va
relever le défi et créer, bien avant le Père Van Den Boom, mettre sur pieds un groupe de Petits chanteurs et danseurs - les Gais Lurons. La particularité de ce groupe était d'être composé
essentiellement des jeunes de Kintambo et Bandal.
Me Arthur, c'est ainsi que l'on s'habituera à l'appeler, a conduit son groupe dans des tournées mémorables en Europe, dont un passage à Sofia. Et l'on notera la discipline qu'il a inculqué à
cette génération de petits chanteurs et danseurs: Albert Mabumba, Gomery, les Kokolo et bien d'autres Djagas Djamba Yohe pour ne citer que ceux là. j'ai une tendresse particulière pour Vincent,
le jeune frère de Me Arthur Nyemba, Voix lead de ce groupe, dont la magistrale interprétation de Liwa ya Wetshi a marqué mon enfance - j'y ai fait moi même un passage au sein des Gais
Lurons.
Parmi les hauts faits d'arme des Gais Lurons on peut citer le choeur d'accompagnement du Groupe à côté de Gérard Madiata, Myriam Makeba et Bella Bellow.
Mais Arthur Nyemba a également été un pont entre Kisangani et Kintambo - après avoir quitté les bords de la baie de Kintambo, il avait besoin d'une autre baie, celle de la Tshopo, où il va
amener les Boyomais au 1er Festival d'animation politique de 1974, à côté de Ndongala, avec leur fameux "bango wana Bilombe bana haut Zaïre", chère à Alex Engwete. Les Boyomais n'ont pas oublié
cette grande figure.
Muan’a mangembo