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Publié par Messager


Hommage à maman Kanzaku Ngelebeya

 

Nous avons tous été surpris et peinés par l’annonce du décès de maman Kanzaku. Dans notre bref message de condoléances, nous affirmions que c’est grâce aux émissions qu’elle présentait en compagnie de la regrettée maman Angebi, que nous avions développé le goût de la musique dite « Bankolo Miziki ».

Aujourd’hui, nous voudrions rendre hommage non seulement à maman Kanzaku, mais aussi à maman Angebi ainsi qu’à Henri Pangi, présentateur de « Mindule mia tango ya kala », à la Voix de la Révolution, à Brazzaville. Ces trois personnes avaient contribué à la promotion des pionniers de la musique congolaise à travers les ondes.

Voici en effet une sélection de quelques anciennes chansons qui revenaient souvent dans leurs émissions, triées parmi les merveilles de l’African-Jazz, l’Ok-Jazz, des Bantous, et des chœurs de CEFA.

 

Messager



Adieu à Mokolo Miziki, Mama Kanzaku Negelebea,
Elle avait longtemps incarné avec sa voix et sa gouaille de Lipopoise, la Rumba des aînés et des artistes historiques de l'époque de Wendo. A l'écouter, je me suis formé à cette époque. Tous les pionniers de la rumba congolaise ont pu, grâce à elle, être tiré de l'oubli. Serment de Muana Mamelo ou de Kinoise tout simplement, Mama Kanzaku a laissé toutes les autres émissions pour se consacrer ausx bakolo Miziki. Une mission qui l'accaparait, même au délà de sontravail. Une mission que seule une vraie kinoise "émancipée" pouvait produire. car ici, il n'y avait pas de matériaux; rien n'était écrit. tout reposait sur les souvenirs.
Elle, mama Kanzaku, ne pouvait qu'être prédestinée à cette mission.
Si l'on se réfère au tableau des populations récensée à kinshasa en 1967, Mama Kanzaku est l'une des 2130 enfants née en 1930 à Léopoldville. Née le 11 novembre 1930, Mama Kanzaku n'a pratiquement jamais changé d'adresse: Rue Lowa dans la commune de Kinshasa, à un jet de pierre du Jardin Botanique et du Zoo. A dix minutes à pieds de l'avenue DeGaulle (commerce) où les grecs tenaient boutiques et studios de musiques.Une proximité qui la mettra aux premières loges et en fera un témoin privilégié.
Elle fréquentera l'école des soeurs immaculées de marie de saint pierre, la fameuse section "ménagère", mais se forgera un destin à part avec le monde des média sur les ondes de radio Léo d'abord, de la voix du Congo ensuite, puis de la voix du Zaïre pour finir.
Une des premières femmes émancipées de Léo - elle roulait à vélo dans les années 50 - Elle sera un modèle dont se méfiait l'église. Assidu aux après-midi du Parc De Boeck, c'est tout naturellement qu'elle se jettera à corps perdu dans le sillage de la Rumba naissante. Elle était une "alinga lisano ou Alanga nzembo". Bien sûr peu de personne reconnaitront qu'elle en a passé des chansons aux artistes, mais une chose est sûre, mama Kanzaku est une muana mamelo et l'on sait que les mélodies des nzango et autres kebo des filles, ont inspiré la ligne mélodique de la rumba.
Amoureuse de belle pagne mais aussi feme d'affaire avisée, mama Kanzaku a su rallier les commerçants grecs, derrière les regroupements des femmes kinoises : bana la mode, bana Amida, bana élégance, bana violette et j'en passe, des noms des fans clubs diraiet-on aujourd'hui, dont la présence aux concerts des premiers groupesmusicaux est essentielle pour comprendre comment tout lemonde se ruait vers kinshasa le week end.
C'est dans les regroupements des femmes que l'on trouvera des noms pour désigner les pagnes vendus par Papadimitriou ou chez Bénatar. Les concours de beauté, elle connaissait. Elle en sera l'une des premières promotrices d'ailleurs.
Mais le destin lui donnera aussi un travail qui renforcera sa soif de liberté : la radio. Elle y entrera dans le sillage de sa grande copine, Mama Angebi Marie Josée. Parler à la radio et en lingala, lui donnera procurera cette liberté de ton qui en fera, avant l'heure, une femme émancipée.
dans le panthéon des femmes qui ont marqué l'histoire du Congo, son nom doit être marqué d'une pierre blanche.sans elle, notre génération n'aura sûrement pas entendu parler de Wendo et autres Mwanga paul, manuel d'Oliveira ou Léon Bukasa Tshotsha.
Au revoir Mama Kanzaku Ngelebea et je sais, tu en auras de choses à raconter à Mama Angebi Engea. On ne t'oubliera pas.
Muan'a Mangembo




1.PARAFIFI, par Kallé & L'AFRICAN-JAZZ


2.KAYI KAYI,apr Nico & L'AFRICAN-JAZZ


3.MASUMBUKO, par Franco & OK-JAZZ


4.MASUA MANANI, par Franco & OK-JAZZ


5.ALBERT, par KOUKA CELISTIN & LES BANTOUS


6.HONOLE;PAR LES BANTOUS


7.TOZO NA BOSO, par Roger & LES CHOEURS DE CEFA


8.BOLINGO YA LA JOIE, par LUCIE EYENGA & L'AFRICAN-JAZZ (Version originale)
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Adieu à Mokolo Miziki, Mama Kanzaku Negelebea,Elle avait longtemps incarné avec sa voix et sa gouaille de Lipopoise, la Rumba des aînés et des artistes historiques de l'époque de Wendo. A l'écouter, je me suis formé à cette époque. Tous les pionniers de la rumba congolaise ont pu, grâce à elle, être tiré de l'oubli. Serment de Muana Mamelo ou de Kinoise tout simplement, Mama Kanzaku a laissé toutes les autres émissions pour se consacrer ausx bakolo Miziki. Une mission qui l'accaparait, même au délà de sontravail. Une mission que seule une vraie kinoise "émancipée" pouvait produire. car ici, il n'y avait pas de matériaux; rien n'était écrit. tout reposait sur les souvenirs.Elle, mama Kanzaku, ne pouvait qu'être prédestinée à cette mission. Si l'on se réfère au tableau des populations récensée à kinshasa en 1967, Mama Kanzaku est l'une des 2130 enfants née en 1930 à Léopoldville. Née le 11 novembre 1930, Mama Kanzaku n'a pratiquement jamais changé d'adresse: Rue Lowa dans la commune de Kinshasa, à un jet de pierre du Jardin Botanique et du Zoo. A dix minutes à pieds de l'avenue DeGaulle (commerce) où les grecs tenaient boutiques et studios de musiques.Une proximité qui la mettra aux premières loges et en fera un témoin privilégié.Elle fréquentera l'école des soeurs immaculées de marie de saint pierre, la fameuse section "ménagère", mais se forgera un destin à part avec le monde des média sur les ondes de radio Léo d'abord, de la voix du Congo ensuite, puis de la voix du Zaïre pour finir.Une des premières femmes émancipées de Léo - elle roulait à vélo dans les années 50 - Elle sera un modèle dont se méfiait l'église. Assidu aux après-midi du Parc De Boeck, c'est tout naturellement qu'elle se jettera à corps perdu dans le sillage de la Rumba naissante. Elle était une "alinga lisano ou Alanga nzembo". Bien sûr peu de personne reconnaitront qu'elle en a passé des chansons aux artistes, mais une chose est sûre, mama Kanzaku est une muana mamelo et l'on sait que les mélodies des nzango et autres kebo des filles, ont inspiré la ligne mélodique de la rumba.Amoureuse de belle pagne mais aussi feme d'affaire avisée, mama Kanzaku a su rallier les commerçants grecs, derrière les regroupements des femmes kinoises : bana la mode, bana Amida, bana élégance, bana violette et j'en passe, des noms des fans clubs diraiet-on aujourd'hui, dont la présence aux concerts des premiers groupesmusicaux est essentielle pour comprendre comment tout lemonde se ruait vers kinshasa le week end. C'est dans les regroupements des femmes que l'on trouvera des noms pour désigner les pagnes vendus par Papadimitriou ou chez Bénatar. Les concours de beauté, elle connaissait. Elle en sera l'une des premières promotrices d'ailleurs. Mais le destin lui donnera aussi un travail qui renforcera sa soif de liberté : la radio. Elle y entrera dans le sillage de sa grande copine, Mama Angebi Marie Josée. Parler à la radio et en lingala, lui donnera procurera cette liberté de ton qui en fera, avant l'heure, une femme émancipée.dans le panthéon des femmes qui ont marqué l'histoire du Congo, son nom doit être marqué d'une pierre blanche.sans elle, notre génération n'aura sûrement pas entendu parler de Wendo et autres Mwanga paul, manuel d'Oliveira ou Léon Bukasa Tshotsha.Au revoir Mama Kanzaku Ngelebea et je sais, tu en auras de choses à raconter à Mama Angebi Engea. On ne t'oubliera pas.Muan'a Mangembo
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