SHEGUE OU LES ENFANTS PERDUS DE KINSHASA SUR TF1
SHEGUE OU LES ENFANTS PERDUS DE KINSHASA SUR TF1
Le 02 avril dernier, j’avais anticipé en publiant l’article sur les shégues Quelle est l’origine de ce
phénomène, D'où vient-il ? Pourquoi prolifère t-il ? Pourquoi le monde moderne le banalise t-il ? Comment conjuguons-nous la vie quotidienne en sa présence ? Tant de questions
qui restent sans réponses en ce jour...
Ayant suivi le reportage sur TF1 « des enfants perdus de Kinshasa », des larmes me coulèrent aux yeux en me projetant dans l'avenir de notre cher pays, quel avenir pour la
jeunesse shéguerisée ? Comment va t-elle s'en sortir ?
Chers compatriotes du blog, il est bien beau de parler de la musique, de notre passé, de notre culture, il est mieux aussi de parler de notre avenir surtout celui de nos enfants. Le millier de compatriotes qui suivit ce reportage, s’étonne de l’ampleur de cette jeunesse décadente (shégue); la maternité précoce, l’abandon et la démission parentale, prolifération de prétextes de sorcellerie juvénile, squat légal des cimetières, tant de questions défilent dans les têtes de certains d’entre nous en premier, et dans celles de personnes compatissantes du monde qui suivirent ce reportage, les emails abondent de partout pour exprimer l’émoi.
Mes collègues blancs m’assaillirent de questions les jours d’après au bureau, ils n’en reviennent pas compte
tenu de l’immensité et potentiels de notre cher pays avec un grand fleuve (2ème au monde après l’Amazone par son débit, un pays traversé par l’Equateur avec une végétation inégalée
sans compter les richesses que regorgent notre sous-sol).
Ces questions peuvent trouver les réponses en comparant notre vécu à celui d’aujourd’hui ; faire l'analogie de ce qui a été fait dans notre jeunesse pour ne pas dire « recours à nos
souvenirs de jeunesse durant laquelle ce phénomène n’aurait pas eu une telle ampleur. Les uns peuvent évoquer certains phénomènes que nous avons connu : tels que "Ballados", "Yankees
" pour apaiser leurs consciences, les autres trouvent ce phénomène inquiétant et s'éternise au vu et au su de tous. Que l’avenir pour nos enfants ? Les cimetières et les rues deviennent
les domiciles appropriés de certains shégues, leurs progénitures y naissent ; le reportage de TF1 nous a montré certaines réalités qui échappent à certains. Aucune presse congolaise en a
fait échos, la diaspora joue le jeu de l’autruche devant le danger sans plus…
La prostitution juvénile est institutionnalisée; leur survie en dépend, les stars de la musique en place les immortalisent
dans leurs chansons, une grande vedette de la musique est même tombée dans cet engrenage, et se trouve actuellement en prison, certains de des collègues ont essayé même de plaider sa cause,
quel audace ? Les shégues font la fierté de la vulgarité et tiennent toute une grande ville comme Kinshasa ainsi que les autorités locales en réputation sulfureuse.
Pourquoi, pourquoi ?
Analysons dans la profondeur ce phénomène. Nous bénéficiâmes au cours de notre jeunesse passée un encadrement et une surveillance parentale adéquats accentués de
mouvements jeunesse. La vie associative était très importante et efficace dans un espace socio-éducatif salutaire, mais qu’en est-il en ce jour ? Que faisons nous concrètement
pour y remédier ?
Que sont devenus nos "Cercles Sportifs", « les clubs culturels » où tout jeune pouvait adhérer ? Je lance un appel officiel à Mwana Mangembo de lancer une campagne solennelle sur ses ondes, tout compatriote doit se sentir concerné, nous devons réagir avec des actions concrètes, initions notre 6ème chantier « éradication de ce phénomène shégue » la diaspora, pendant que nos enfants vont dans les bonnes écoles occidentales, ceux de nos sœurs et frères végètent dans la décadence. Créons de structures et activités que les encadreurs au pays peuvent repérer de talents et les aider à s'épanouir.
Mobutu se vantait lors de ses meetings, d'avoir été repéré comme leader d'équipes par les encadreurs de son époque.
Où sont les encadreurs de jeunes ? Que font nos prélats aujourd'hui? De Pères missionnaires qui arpentaient les rues de la capitale à vélo, à pied pour sensibiliser les jeunes sur le vagabondage, les convaincre de participer aux activités extra scolaires, essuyant parfois de rires et actes de dénigrement de jeunes que nous fûmes. Il est temps que ce phénomène puisse devenir un souci national avais-je écrit récemment, car l'avenir d'un pays est la jeunesse d’aujourd’hui que nous devons encadrer, repérer les talents cachés, les futurs responsables de demain s’y trouvent.
YA MOTI