la signification précise du thème cavacha
Salut messager,
Je suis un ivoirien étudiant la musique congolaise de 1966 à 1976, (Mokitani ya wendode Rochereau au 20 ème anniversaire de OK Jazz). Une période si courte, pourtant si riche. A ce propos, je voudrai savoir la signification précise du thème cavacha et qui ou quels ont été les premiers artistes à le promouvoir. J’ai déjà lu une interview de Méridjo qui parlait de Mbeya Mbeya, Liwa ya somo(1973 ???) et Mopero et l’orchestre cavacha ??? En dehors des caisses claires, existe-t-il d’autres caractéristiques du cavacha. Tiburce Koffi, éminent homme de lettres ivoirien écrivait : « Nous avons été colonisé par le cavacha ». Donc, si j’étudie le cavachac’est pour aller aux racines profondes des musiques ivoiriennes actuelles notamment le zouglou et le mouvement ivoiro-atalakou, maladroitement appelé coupé-décalé.
Merci messager. N’oublie de mettre quelques bons vieux tubes cavacha…. Inconnus
Merci mingi
Anicet Boka
Cher Anicet,
Merci de l’intérêt que tu accordes à notre blog et à l’histoire de la musique congolaise.
Étymologiquement, le terme CAVACHA n’est pas d’origine congolaise comme le sont « Ndombolo » « Atalaku », « Elengi eye », « Sonzo », Zekete-Zekete », etc, etc. Selon certaines sources, le premier usage du mot cavacha remonterait à l’époque des pionniers de la musique congolaise, époque dite « Tango ya ba Wendo » ou « Bankolo Miziki ».
Pour la nouvelle génération, CAVACHA est un tempo, comme tu l’as appris, un rythme imitant le bruit du train initié en 1973 par le batteur Belobi Meridjo de l’orchestre Zaïko . C’est ce rythme qui a donné naissance à la danse populaire dénommée cavacha au Congo, alors Zaïre. Une danse dont le succès a rapidement débordé les frontières nationales grâce au puissant émetteur de la Radio Nationale baptisée à l’époque le « Tam –Tam d’Afrique ».
Cavacha n’est ni la première, ni dernière danse de l’orchestre Zaïko. Mais elle demeure la principale danse de Zaïko au grand complet, jusqu’au départ en 1974 de Shungu Papa Wemba, Evoloko, Mavuela, Bozi pour ISIFI . Avant Cavacha, Zaïko avait créé la danse « Six » en 1970, suivie de la danse « Rivole » en 1972.
Cavacha a trôné durant deux ans, de 1973 à 1975, avant de céder la place à la danse « Choquer », un an après la déportation de son inventeur Meridjo et son remplacement par Ilo Pablo.
Avec le recul, je peux affirmer que cavacha a introduit Zaïko dans la cour des orchestres populaires au Zaïre (Congo), et que la légende de Zaïko tire son origine de la danse cavacha.
Quant aux artistes qui ayant contribué à sa promotion je citerai d’abord son initiateur le batteur Meridjo, le soliste Manwaku, la chanson Eluzam et son compositeur Evoloko dans la mesure où son clip télé avait énormément fait la promotion de cavacha, ainsi que tous les chanteurs de Zaïko de l’époque : Shungu Papa Wemba, Mavuela, Nyoka Longo, Bimi, Gina..,sans oublier les musiciens comme Tedy Sukami, Ilo Pablo, etc, etc
Cavacha a connu quatre variantes ayant donné lieu à des albums de rêve dont les mélomanes se souviennent encore .
Cavacha tout court(1973)avec un album de 8 chansons : Onassis, Bakumba, Michelis-Fe, Belmondo, Mwanza, Muana Wabi, Chouchouna, et Zena.
Cavacha tambour (1973)avec un album de 10 chansons : Ngongi, Etape, Namipesi, Chouchouna 2èmeversion, Eluzam, Zena 2ème Vesion, Selenge, Yo nalinga, B. P. Ya Munu, et Celio.
Cavacha Mondial (1973) avec un album de 6 Chansons : Liwa ya somo, Conseil, Lengela, Zania, Mbeya-Mbeya, et Eluzam 2ème version. Et de Ngadiadia en 1974.
Cavacha Wondostock (1974) avec le 1eralbum 33 tours : Semeki Mondo, Zania reprise face B, Mwana Wabi,, et Conseil face B. Suivi d’un autre album comprenant 7 chansons : Miyelele, Ndonge, Selika, Liziba, Bondoki, Ando, et Ndendeli. C’est après cet album que le groupe Evoloko, Papa Wemba et Mavuela est parti de Zaïko.
Il convient de souligner le contexte socio économique ambiant à lépoque Cavacha au Zaïre . Le pays était en pleine croissance économique ayant occasionné la politique de grands travaux. Sur le plan diplomatique, le Zaïre avait marqué des points à travers le discours de Mobutu à l’ONU. Le combat de boxe Mohammed Ali Foreman (1974) était précédé par un grand festival mondial de musique . C’était la période où les politiciens congolais clamaient encore « Heureux le peuple que chante et qui danse »
Tu voulais écouter quelques chansons de cavacha inconnues, je crois qu’à la lumière des albums ci-dessus, presque toutes les chansons de cavacha sont connues et trouvales sur le marché des disques. Beaucoup ont déjà été diffusées à travers ce blog. Mais comme tu tiens à écouter « Machine ya kauka » j’ai choisi la chanson http://media.putfile.com/02---Yo-Nalinga-2 de Gina, dans laquelle Meridjo exécute à merveille son tempo préféré. Pour terminer écoutons encore l'hymne de cavacha : http://media.putfile.com/09-Eluzam-2a-me
Messager.