Bellak charge Mugabe
Je suis outré par ce qui est dit dans cet article de Jean-Pierre sur Mugabe. Je ne comprends pas très bien ce plaidoyer pour quelqu'un qui
n'a aucun sens du bien public, qui a pris pratiquement en otage de millions de gens pour assouvir sa soif de pouvoir. On ne peut pas évoquer l'histoire du pays et s'en servir comme une excuse à des
dérapages définitifs comme ceux que nous sert Mugabe. Il a dit cette phrase hallucinante que seul Dieu peut lui retirer le pouvoir, ça ne s'invente tout simplement pas. On ne parle pas du passé,
mais de maintenant : il sera justement aux yeux de l'histoire celui qui aura installé une forme rare de médiocratie où le comptage des résultats du premier tour des élections a pris cinq semaines
et seulement quelques heures pour le second, allez-y comprendre quelque chose, Jean-Pierre. Je suis désolé mais je n'accorde aucune circonstance atténuante à Mugabe, ni à tous ces présidents
africains qui crachent dans la soupe de leurs propres peuples, qui se complaisent dans une espèce de déni de démocratie en considérant tous leurs pays respectifs comme leur bien privé. Mugabe a 84
ans. Il a perdu les élections mais il a décidé, comme un vrai pyromane, de se branler allégrement devant le brasier qui consume son propre pays quartier après quartier et avec lui, toutes les
innocentes personnes qui n'ont jamais rien demandé d'autre qu'à vivre une vie normale. Je comprends l'opinion de Jean-Pierre mais en même temps, je me dois de m'inscrire en faux contre cette
volonté de trouver coûte que coûte des circonstances atténuantes aux présidents africains sous le faux prétexte de se venger contre l'inaction de la communauté internationale. Je suis de l'Afrique
et j'en ai gros sur le coeur chaque fois que je vois ce perpétuel nivellement par le bas auquel se livrent nos présidents et qui nous prive d'une vie qui aurait dû nous revenir, comme partout
ailleurs, par le droit.
Bellak, auteur.