Réviser radicalement notre échelle des valeurs
Réviser radicalement notre échelle des valeurs
Le rêve de tout congolais, immigré ou naturalisé à l'étranger, est de pouvoir un jour sinon retourner, du moins entreprendre une activité dans son pays. Par ailleurs, le séjour prolongé à l'extérieur nous a tous ouvert les yeux sur les écueils qui empêchent notre pays de décoller.
A notre humble avis, le plus néfaste de ces écueils, à l'origine de l'établissement de l'échelle des valeurs en vigueur dans notre pays date depuis la colonisation. Il s'agit de l'importance excessive accordée à la fonction de "clerc" ou "kalaka", au détriment de l'apprentissage du métier et du paysannat.
Le dicton selon lequel "il n'y a pas de sauts métiers..."s'est avéré longtemps un simple slogan chez-nous.
En effet, depuis l'époque coloniale jusqu'à l'actuel gouvernement, le système éducatif est conçu de façon que chaque famille prédestine son enfant à l'Université. Exercer un métier est considéré comme un échec.
Nous nous souvenons encore comment ceux qui suivaient les écoles professionnelles rasaient pratiquement les murs face aux collégiens ou les étudiants des écoles secondaires.
Or, il nous a suffi de franchir nos frontières pour nous rendre compte de l'importance des métiers et du paysannat dans le développement d'un pays. Les cuisiniers, les chauffeurs routiers, les plombiers, les menuisiers, les maçons, les tourneurs, etc. etc. sont valorisés et mieux rémunérés.
Dans mon pays de résidence, 80% d'élèves sont prédestinés à la filière professionnelle. Seuls 20% sont orientés vers les études supérieures et à la recherche. Et ce pays, qui n'a aucune matière première, est un des pays les plus riches du monde.
Si nous voulons que notre pays puisse un jour atteindre le niveau des ceux qui ont réussi, commençons par réviser radicalement notre échelle des valeurs.
Dès l'instant où la société aura de la considération à l'égard des hommes du métier, les familles n'auront aucune gêne à orienter leurs enfants vers la formation professionnelle.
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