Les souvenirs de l’orchestre « Mando Négro, Kwala kwa »
Nous nous permettons de démarrer cet article en recourant à la citation de Paul Valérey selon laquelle « Les bons souvenirs sont des bijoux perdus ». Quiconque a connu les chansons de l’orchestre « Mando Négro » de la République du Congo Brazzaville fera sienne cette citation.
Vous le savez, nous poursuivons la présentation des formations musicales de l’autre rive du fleuve Congo. Après le Negro Band, les Bantous, et le Cercul-Jazz, nous avons le plaisir de vous présenter un des grands orchestres congolais, à savoir le « Mando Negro ».
Contrairement à la méthode utilisée jusque-là dans notre présentation, nous voudrions cette fois-ci apporter une plus-value en invitant un des experts de la chanson congolaise, en l’occurrence Clément Ossinondé à s’occuper de cette de tâche à travers son livre « Histoire de la musique congolaise » 52 ans de la musique au Congo Brazzaville (1960-2012) »
Messager
Voici dans quels termes ce dernier présente cette formation :
« Eléngui Jazz serait le premier nom en 1957 de ce groupe devenu Mando Negro en 1961. Tout commence à Baratier, lorsque Alphonse Mpassi « Mermans » en compagnie de sept jeunes musiciens forme le nouvel orchestre sous la direction de Barthélémy Samba « Sabou Bathel ». Les musiciens sont : Ange Bintsangou « Pecos », Simon Méya, Gabriel Bikandou « Déluge », Pascal Wénamio, Charles Nsongéla, Marc Bessamio et Edmond Moyo.
L’orchestre ainsi créé rencontre des difficultés sociales qui freinent l’évolution du groupe. Trois ans vont passer avant de se populariser. Mais cette fois-ci sous une nouvelle appellation : « Sérigo Band » qui n’arrive pas à mieux s’affirmer.
Au début de 1961, « Sérigo Band » succède à « Mando Négro » (Mandoline Nègre) et pour la circonstance trois musiciens s’y ajoutent : José Missamou, Jacob Massamba et Lézy. Mais trop instables, les trois musiciens vont être remplacés en 1964. Arrivent Ignace Kounkou « Master », Clovis Sita, Fidèle Zizi Babindamana, Didi Sicala, Daniel Douli, Sabou Bathel et Elvis Sita. Le succès est bien là, et l’orchestre décide de s’installer à Pointe-Noire où il est adulé par les mélomanes.
Quand viendra l’année 1965, elle amènera avec elle « John Tamponné » issu de l’Ok Band. …………..John Tamponné Bango (casse la baraque) en faisant usage du « mi composé ». Il s’agit d’une substitution de la 4ème corde (le ré) par un « mi ». Le guitariste compose son jeu avec une gamme accommodée. Le « mi composé » est un succès fou à la fin des années ’60. Les guitaristes des groupes Kiam, Lipua-Lipua, Bella-Bella, Sinza Kotoko usèrent « à gogo » de la combinaison binaire du Mi.
Émus par les succès des brillantes prestations de Mando Négro Kwala Kwa (littéralement « rien que le Makwala », poisson de mer qui passe pour le plat national, et en guise d’encouragement, les autorités de Pointe-Noire vont désigner le groupe pour représenter la région à la deuxième Semaine Culturelle à Brazzaville en 1968……….
Si Pointe-Noire a permis l’éclosion de l’orchestre, Brazzaville a élevé Kwala kwa au firmament de sa gloire. C’est à « Choisi Bar » (leur Olympia) au rond-point de Moungali que sont composés des grands succès comme « Cimétière ya mabala », « Voiture ya occasion », « Yelika », « Anonso », « Buku ya l’état », « Massamba », « Milangi », etc… qui ont marqué la réussite incontournable de sa discographie chez l’éditeur français Pathé Marconi.
L’année 1970 est celle qui a entraîné la fin de l’orchestre…….. »
Après cette brillante présentation de l’orchestre Mando Négro Kwala Kwa réalisée par Clément Ossinondé, nous vous proposons une compilation des meilleures œuvres de cette formation dont voici la composition : MILANGI-CIMETIERE YA MABALA-VOITURE YA OCCASION- BUKU YA l’ETAT- MASSAMBA MJ.