Le 6 octobre 2013, s’éteignait Beto de Almeida
Beto de Almeida
Le 6 octobre 2013, un dimanche, s’éteignait à Windhoek un chanteur angolais qui allait compléter ses 37 ans le 8 novembre de la même année. Roberto Tiago da Silva de Almeida, très intimement connu comme Beto de Almeida, était encore enfant quand je l’ai connu personnellement à Lubango où son père fut le directeur de la résidence universitaire de l’institut supérieur des sciences de l’éducation (ISCED) où j’ai passé plus de 10 ans de mon séjour dans le sud de l’Angola. Chanteur de charme au style très reconnaissable, Beto a évolué aux côtés de son frère aîné Moniz de Almeida avec qui il a plus tard formé un duo connu comme Irmãos Almeida, plus tard installés à Luanda, puisqu’ils n’auraient pas pu évoluer en province. Son frère Moniz, qui ne se séparait jamais de sa guitare (pas plus que Verckys de son saxo), a gagné le trophée de meilleur chanteur-compositeur de Cuando-Cubango, la province angolaise le plus au sud-est du pays, d’où la famille Almeida était mutée pour s’installer à Lubango. Le concours s’appelait «Top dos Mais Queridos», et la chanson gagnante «Tio Zé» a donc bénéficié d’un enregistrement collectif sur un 33 tours qui contient toutes les chansons qui ont gagné dans chacune des 18 provinces de l’Angola.
Dans les années 80, l’Angola avait des programmes d’enfants dénommés «piô piô» agrémentés par des enfants-chanteurs. Beaucoup d’entre eux, tels que Mamborro et Isadora Campos, sont plus tard devenus de grands chanteurs-compositeurs à l’âge adulte. Beto de Almeida fut l’un d’eux. Sa jeune sœur, Leonor de Almeida, fut aussi enfant-chanteuse, mais le monde musical a perdu sa trace. Le plus jeune de tous, Tony de Almeida, dont le nom artistique devint plus tard Turbo de Almeida, est aussi devenu un très grand artiste à l’âge adulte, mais il n’a pas intégré les Irmãos Almeida, qui ont formé le célèbre duo. Le répertoire musical des Irmãos Almeida est très riche, s’étant diversifié dans les années 90, avec des tubes très célèbres portant sur des questions de société. Les jeunes mélomanes de cette décennie-là leur ont donné la place qu’ils méritaient. Ce qui va intéresser les mbokatiers sur ce plateau, c’est une chanson intitulée «kapion» où les Irmãos Almeida reprennent le chœur des «12.600 lettres» de Franco.
PEDRO