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Publié par Samuel Malonga

Le Congo est-il réellement un État de droit ?

La marche  dite de "l’Unité nationale et de défense de l’intégrité nationale" avait bien eu lieu mais n’était pas arrivée à son terme dans la capitale. La veille, dans une lettre adressée au gouverneur de la ville de Kinshasa, l’ECIDE, le parti de Martin Fayulu, avait saisi l’Hôtel de ville de Kinshasa au sujet de ladite marche.

 

Elle devait commencer dès 8 heures ce mercredi 14 octobre pour prendre fin à 17 heures. Le tracé de l’itinéraire à suivre était aussi connu : Place Pascal dans la commune de Kimbanseke, boulevards Lumumba, Sendwe et Triomphal avec pour point de chute le terrain triomphal. Le but de la marche organisée était de dire non à l’installation de la commune rurale de Minembwe dans le Sud-Kivu tout en dénonçant la balkanisation du pays.

 

 

Malgré l’interdiction de l’Hôtel de ville de Kinshasa pour cause de covid, les militants de l’ECIDÉ avaient été nombreux au rendez-vous. La police était intervenue pour disperser les participants avec usage de gaz lacrymogène. Martin Fayulu avait vu sa voiture endommagée et les pneus crevés par les agents de l’ordre (!). Il y avait eu des arrestations, la confiscation de matériel (téléphone, caméras), des journalistes brutalisés et quelques blessés légers. Si la marche de Kinshasa pourtant pacifique s’était terminée au niveau de l’échangeur de Limete, celles organisées à Uvira, Beni et Kisangani s’étaient déroulées sans le moindre problème.

 

Dans ce Congo plus que divisé en différentes tendances tribalo-ethno-politiques, personne du camp de la coalition FCC-Cash au pouvoir n’avait pointé son nez dehors. De son côté, la plateforme Lamuka s’était présentée en ordre dispersée. Pour une manifestation qui devrait fédérer tout ceux qui se battent réellement pour éviter la balkanisation du pays, les Congolais avaient étalé leurs divisions guidées par des raisons électoralistes et le pouvoir pour le pouvoir. La grande fracture qui désormais sépare l’UDPS, le MLC, l’UNC, l'ECIDÉ et Ensemble est plus que béante. Quel est le parti qui va prendre le flambeau abandonné par l’UDPS aujourd'hui embourbée dans les fourberies d’un pouvoir impopulaire et d’un deal qui met à mal l’unité nationale? Le Congo est à la recherche d’un nouvel Étienne Tshisekedi pour capitaliser toutes ces énergies qui conduiront le peuple à la victoire.

 

 

Au regard de ce qui s’était passé le 14 octobre à Kinshasa, l’État de droit tant proclamé par le pouvoir s’est encore éloigné de la réalité. Il est devenu un slogan creux simplement utilisé pour biaiser les fanatiques avides de paroles mielleuses qui de plus en plus les enferment dans le ghetto de leur parti. La police qui à maintes reprises a chargé sur la population civile désarmée n’est pas celle d’un pays qui se dit démocratique. Les jours à venir seront décisifs quant à la poursuite de la lutte. Qu’on ne se voile pas la face car le temps reste le meilleur allié de la vérité.

Samuel Malonga

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M
Les éléments constitutifs d’un état ne sont pas encore réunis en RDC, en dehors de l’existence d’un territoire, d’ailleurs menacée par la balkanisation.<br /> Peut-on parler d’un état de droit dans cette pétaudière ?
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S
Tu as raison. La RDC comme État-nation n'existe plus depuis déjà plusieurs années.